HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre II

Chapitre 3

  par. 40

[2,3,40] (40) Ἀλλὰ μὴν καὶ Ἀντιφῶντος ὑφἡμῶν ἀπολλυμένου, ὃς ἐν τῷ πολέμῳ δύο τριήρεις εὖ πλεούσας παρείχετο, ἠπιστάμην ὅτι καὶ οἱ πρόθυμοι τῇ πόλει γεγενημένοι πάντες ὑπόπτως ἡμῖν ἕξοιεν. (41) Ἀντεῖπον δὲ καὶ ὅτε τῶν μετοίκων ἕνα ἕκαστον λαβεῖν ἔφασαν χρῆναι· εὔδηλον γὰρ ἦν ὅτι τούτων ἀπολομένων καὶ οἱ μέτοικοι ἅπαντες πολέμιοι τῇ πολιτείᾳ ἔσοιντο. ἀντεῖπον δὲ καὶ ὅτε τὰ ὅπλα τοῦ πλήθους παρῃροῦντο, οὐ νομίζων χρῆναι ἀσθενῆ τὴν πόλιν ποιεῖν· οὐδὲ γὰρ τοὺς Λακεδαιμονίους ἑώρων τούτου ἕνεκα βουλομένους περισῶσαι ἡμᾶς, ὅπως ὀλίγοι γενόμενοι μηδὲν δυναίμεθαὐτοὺς ὠφελεῖν· ἐξῆν γὰρ αὐτοῖς, εἰ τούτου γε δέοιντο, καὶ μηδένα λιπεῖν ὀλίγον ἔτι χρόνον τῷ λιμῷ πιέσαντας. (42) Οὐδέ γε τὸ φρουροὺς μισθοῦσθαι συνήρεσκέ μοι, ἐξὸν αὐτῶν τῶν πολιτῶν τοσούτους προσλαμβάνειν, ἕως ῥᾳδίως ἐμέλλομεν οἱ ἄρχοντες τῶν ἀρχομένων κρατήσειν. Ἐπεί γε μὴν πολλοὺς ἑώρων ἐν τῇ πόλει τῇ ἀρχῇ τῇδε δυσμενεῖς, πολλοὺς δὲ φυγάδας γιγνομένους, οὐκ αὖ ἐδόκει μοι οὔτε Θρασύβουλον οὔτε Ἄνυτον οὔτε Ἀλκιβιάδην φυγαδεύειν· ᾔδειν γὰρ ὅτι οὕτω γε τὸ ἀντίπαλον ἰσχυρὸν ἔσοιτο, εἰ τῷ μὲν πλήθει ἡγεμόνες ἱκανοὶ προσγενήσοιντο, τοῖς δἡγεῖσθαι βουλομένοις σύμμαχοι πολλοὶ φανήσοιντο. (43) ταῦτα οὖν νουθετῶν ἐν τῷ φανερῷ πότερα εὐμενὴς ἂν δικαίως προδότης νομίζοιτο; Οὐχ οἱ ἐχθρούς, Κριτία, κωλύοντες πολλοὺς ποιεῖσθαι, οὐδοἱ συμμάχους πλείστους διδάσκοντες κτᾶσθαι, οὗτοι τοὺς πολεμίους ἰσχυροὺς ποιοῦσιν, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον οἱ ἀδίκως τε χρήματα ἀφαιρούμενοι καὶ τοὺς οὐδὲν ἀδικοῦντας ἀποκτείνοντες, οὗτοί εἰσιν οἱ καὶ πολλοὺς τοὺς ἐναντίους ποιοῦντες καὶ προδιδόντες οὐ μόνον τοὺς φίλους ἀλλὰ καὶ ἑαυτοὺς διαἰσχροκέρδειαν. (44) Εἰ δὲ μὴ ἄλλως γνωστὸν ὅτι ἀληθῆ λέγω, ὧδε ἐπισκέψασθε. πότερον οἴεσθε Θρασύβουλον καὶ Ἄνυτον καὶ τοὺς ἄλλους φυγάδας ἐγὼ λέγω μᾶλλον ἂν ἐνθάδε βούλεσθαι γίγνεσθαι οὗτοι πράττουσιν; Ἐγὼ μὲν γὰρ οἶμαι νῦν μὲν αὐτοὺς νομίζειν συμμάχων πάντα μεστὰ εἶναι· εἰ δὲ τὸ κράτιστον τῆς πόλεως προσφιλῶς ἡμῖν εἶχε, χαλεπὸν ἂν ἡγεῖσθαι εἶναι καὶ τὸ ἐπιβαίνειν ποι τῆς χώρας. [2,3,40] 40. Et quand vous faisiez périr Antiphon, qui, au cours de la guerre avait fourni deux vaisseaux rapides à la course, j'étais sûr que tous ceux qui ont montré du zèle pour l'État vous tiendraient en défiance. Je les contredis aussi quand ils prétendirent que chacun de nous devait prendre un métèque; car il était clair qu'en voyant exécuter ces métèques, tous les autres deviendraient ennemis du gouvernement. 41. Je m'élevai de même contre eux, quand ils ôtèrent au peuple ses armes; car je ne pensais pas qu'il fallût affaiblir l'État. Je voyais en effet qu'en nous sauvant, le but des Lacédémoniens n'était pas de nous réduire à un petit nombre, incapable de leur rendre aucun service, car ils pouvaient, s'ils l'avaient désiré, ne laisser vivre personne, en nous pressant plus longtemps par la famine. 42. Je n'approuvai pas davantage l'idée de prendre des gardes à notre solde, alors que nous pouvions enrôler parmi les citoyens mêmes assez d'hommes pour avoir aisément, nous, les gouvernants, la haute main sur les gouvernés. En outre, comme je voyais dans la ville beaucoup de gens mécontents du régime et beaucoup d'autres qui prenaient le chemin de l'exil, il ne me paraissait pas à propos de bannir Thrasybule, ni Anytos, ni Alcibiade; car je savais que l'opposition en serait renforcée, si la multitude s'adjoignait des chefs capables et si ceux qui aspiraient au pouvoir voyaient venir à eux beaucoup d'alliés. 43. Celui donc qui donne de tels conseils doit-il être tenu justement pour un ami dévoué ou pour un traître ? Ce ne sont point, Critias, ceux qui empêchent les adversaires de se multiplier, ni ceux qui enseignent les moyens d'acquérir le plus grand nombre d'alliés, ce ne sont pas ceux-là qui augmentent les forces de l'ennemi, mais bien plutôt ceux qui ravissent injustement les biens d'autrui et qui font périr les innocents. Voilà ceux qui accroissent le nombre de leurs ennemis et qui trahissent non seule-ment leurs amis, mais encore eux-mêmes par leur honteuse cupidité. 44. À défaut d'autre moyen de vous convaincre que je dis vrai, réfléchissez à ceci. Quelle politique pensez-vous que Thrasybule, Anytos et les autres exilés préféreraient voir pratiquer chez nous, celle que je préconise ou celle que font ces gens-là ? Je crois pour ma part qu'ils comptent trouver partout des alliés, tandis que, si la meilleure partie de la ville était pour nous, ils jugeraient difficile même de mettre le pied sur un point du territoire.


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Dernière mise à jour : 1/06/2006