[2,2,15] (15) Περὶ δὲ τῶν τειχῶν τῆς καθαιρέσεως οὐδεὶς ἐβούλετο συμβουλεύειν·
Ἀρχέστρατος γὰρ εἰπὼν ἐν τῇ βουλῇ Λακεδαιμονίοις κράτιστον εἶναι ἐφ᾽ οἷς
προυκαλοῦντο εἰρήνην ποιεῖσθαι, ἐδέθη· προυκαλοῦντο δὲ τῶν μακρῶν τειχῶν
ἐπὶ δέκα σταδίους καθελεῖν ἑκατέρου· ἐγένετο δὲ ψήφισμα μὴ ἐξεῖναι περὶ
τούτων συμβουλεύειν.
(16) Τοιούτων δὲ ὄντων Θηραμένης εἶπεν ἐν ἐκκλησίᾳ ὅτι εἰ βούλονται αὐτὸν
πέμψαι παρὰ Λύσανδρον, εἰδὼς ἥξει Λακεδαιμονίους πότερον
ἐξανδραποδίσασθαι τὴν πόλιν βουλόμενοι ἀντέχουσι περὶ τῶν τειχῶν ἢ πίστεως
ἕνεκα. Πεμφθεὶς δὲ διέτριβε παρὰ Λυσάνδρῳ τρεῖς μῆνας καὶ πλείω, ἐπιτηρῶν
ὁπότε Ἀθηναῖοι ἔμελλον διὰ τὸ ἐπιλελοιπέναι τὸν σῖτον ἅπαντα ὅ τι τις λέγοι
ὁμολογήσειν.
(17) Ἐπεὶ δὲ ἧκε τετάρτῳ μηνί, ἀπήγγειλεν ἐν ἐκκλησίᾳ ὅτι αὐτὸν Λύσανδρος
τέως μὲν κατέχοι, εἶτα κελεύοι εἰς Λακεδαίμονα ἰέναι· οὐ γὰρ εἶναι κύριος ὧν
ἐρωτῷτο ὑπ᾽ αὐτοῦ, ἀλλὰ τοὺς ἐφόρους. Μετὰ ταῦτα ᾑρέθη πρεσβευτὴς εἰς
Λακεδαίμονα αὐτοκράτωρ δέκατος αὐτός.
(18) Λύσανδρος δὲ τοῖς ἐφόροις ἔπεμψεν ἀγγελοῦντα μετ᾽ ἄλλων Λακεδαιμονίων
Ἀριστοτέλην, φυγάδα Ἀθηναῖον ὄντα, ὅτι ἀποκρίναιτο Θηραμένει ἐκείνους
κυρίους εἶναι εἰρήνης καὶ πολέμου.
(19) Θηραμένης δὲ καὶ οἱ ἄλλοι πρέσβεις ἐπεὶ ἦσαν ἐν Σελλασίᾳ, ἐρωτώμενοι δὲ
ἐπὶ τίνι λόγῳ ἥκοιεν εἶπον ὅτι αὐτοκράτορες περὶ εἰρήνης, μετὰ ταῦτα οἱ ἔφοροι
καλεῖν ἐκέλευον αὐτούς. Ἐπεὶ δ᾽ ἧκον, ἐκκλησίαν ἐποίησαν, ἐν ᾗ ἀντέλεγον
Κορίνθιοι καὶ Θηβαῖοι μάλιστα, πολλοὶ δὲ καὶ ἄλλοι τῶν Ἑλλήνων, μὴ
σπένδεσθαι Ἀθηναίοις, ἀλλ᾽ ἐξαιρεῖν.
| [2,2,15] 15. Quant à la démolition des murs, personne n'osait la conseiller : car Archestratos, ayant dit
au sénat qu'on n'avait rien de mieux à faire que de conclure la paix aux conditions proposées
par les Lacédémoniens, avait été jeté en prison; ces conditions étaient de démolir chacun des
Longs Murs sur une longueur de dix stades. On fit un décret pour interdire de délibérer à ce
sujet.
16. On en était là lorsque Théramène déclara dans l'assemblée que, si on voulait l'envoyer
auprès de Lysandre, il se rendrait compte, avant de revenir, si les Lacédémoniens tenaient à la
destruction des murs pour réduire la ville en esclavage ou pour s'assurer une garantie. On
l'envoya, et il resta près de Lysandre plus de trois mois, épiant le moment où les Athéniens
seraient disposés, faute de vivres, à donner les mains à ce qu'on leur proposerait.
17. Quand il revint, le quatrième mois, il rapporta dans l'assemblée que Lysandre l'avait retenu
jusque-là, puis l'avait invité à se rendre à Lacédémone, sous prétexte qu'il n'avait pas qualité
pour répondre à ce qu'il lui demandait, que cela dépendait des éphores. Là-dessus il fut choisi
pour aller en ambassade à Lacédémone, lui dixième, avec pleins pouvoirs.
18. De son côté Lysandre envoya aux éphores un exilé d'Athènes, Aristotélès, avec d'autres
messagers qui étaient Lacédémoniens, pour les informer qu'il avait répondu à Théramène
qu'eux seuls pouvaient décider de la paix et de la guerre.
19. Lorsque Théramène et les autres ambassadeurs furent arrivés à Sellasia, on leur demanda
quelles propositions ils apportaient. Ils dirent qu'ils venaient avec pleins pouvoirs pour traiter de
la paix, sur quoi les éphores les firent appeler. Quand ils furent arrivés, les éphores
convoquèrent une assemblée où les Corinthiens et les Thébains surtout, mais aussi bon
nombre d'autres Grecs protestèrent qu'il ne fallait pas traiter avec Athènes, mais la détruire.
|