[2,2,10] (10) Οἱ δ᾽ Ἀθηναῖοι πολιορκούμενοι κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν ἠπόρουν τί χρὴ
ποιεῖν, οὔτε νεῶν οὔτε συμμάχων αὐτοῖς ὄντων οὔτε σίτου· ἐνόμιζον δὲ
οὐδεμίαν εἶναι σωτηρίαν εἰ μὴ παθεῖν ἃ οὐ τιμωρούμενοι ἐποίησαν, ἀλλὰ διὰ τὴν
ὕβριν ἠδίκουν ἀνθρώπους μικροπολίτας οὐδ᾽ ἐπὶ μιᾷ αἰτίᾳ ἑτέρᾳ ἢ ὅτι ἐκείνοις
συνεμάχουν.
(11) Διὰ ταῦτα τοὺς ἀτίμους ἐπιτίμους ποιήσαντες ἐκαρτέρουν, καὶ
ἀποθνῃσκόντων ἐν τῇ πόλει λιμῷ πολλῶν οὐ διελέγοντο περὶ διαλλαγῆς. Ἐπεὶ
δὲ παντελῶς ἤδη ὁ σῖτος ἐπελελοίπει, ἔπεμψαν πρέσβεις παρ᾽ Ἆγιν, βουλόμενοι
σύμμαχοι εἶναι Λακεδαιμονίοις ἔχοντες τὰ τείχη καὶ τὸν Πειραιᾶ, καὶ ἐπὶ τούτοις
συνθήκας ποιεῖσθαι.
(12) Ὁ δὲ αὐτοὺς εἰς Λακεδαίμονα ἐκέλευεν ἰέναι· οὐ γὰρ εἶναι κύριος αὐτός.
Ἐπεὶ δ᾽ ἀπήγγειλαν οἱ πρέσβεις ταῦτα τοῖς Ἀθηναίοις, ἔπεμψαν αὐτοὺς εἰς
Λακεδαίμονα.
(13) Οἱ δ᾽ ἐπεὶ ἦσαν ἐν Σελλασίᾳ (πλησίον τῆς Λακωνικῆς) καὶ ἐπύθοντο οἱ
ἔφοροι αὐτῶν ἃ ἔλεγον, ὄντα οἷάπερ καὶ πρὸς Ἆγιν, αὐτόθεν αὐτοὺς ἐκέλευον
ἀπιέναι, καὶ εἴ τι δέονται εἰρήνης, κάλλιον ἥκειν βουλευσαμένους.
(14) Οἱ δὲ πρέσβεις ἐπεὶ ἧκον οἴκαδε καὶ ἀπήγγειλαν ταῦτα εἰς τὴν πόλιν, ἀθυμία
ἐνέπεσε πᾶσιν· ᾤοντο γὰρ ἀνδραποδισθήσεσθαι, καὶ ἕως ἂν πέμπωσιν ἑτέρους
πρέσβεις, πολλοὺς τῷ λιμῷ ἀπολεῖσθαι.
| [2,2,10] 10. Les Athéniens, assiégés par terre et par mer, ne savaient que faire, n'ayant ni vaisseaux, ni
alliés, ni blé. Ils ne voyaient pas d'autre moyen de salut que de se résigner à subir ce qu'ils
avaient fait, non par vengeance, mais par une arrogance criminelle, aux citoyens des petits
États, sans autre grief que leur alliance avec Lacédémone.
11. Aussi, rendant leurs droits de citoyens à ceux qui en étaient privés, ils tinrent ferme et
malgré le grand nombre de victimes que faisait la famine, ils ne parlaient pas de capituler.
Cependant, lorsque le blé manqua tout à fait, ils envoyèrent des députés à Agis. Ils
consentaient à devenir les alliés des Lacédémoniens, si on leur laissait les murs et le Pirée :
c'est à ces conditions qu'ils demandaient à traiter.
12. Agis les invita à se rendre à Lacédémone, car il n'avait pas qualité pour cela. Les députés
ayant rapporté cette réponse aux Athéniens, on les envoya à Lacédémone.
13. Quand ils furent arrivés à Sellasia, près de la Laconie et que les éphores eurent appris
leurs propositions, qui étaient celles mêmes qu'ils avaient faites à Agis, ils leur enjoignirent de
se retirer sans aller plus loin et de ne revenir, s'ils désiraient la paix, qu'après avoir mieux
délibéré.
14. Quand les députés furent de retour à Athènes et qu'ils eurent rapporté cette réponse au
peuple, ce fut un découragement général. On se voyait déjà réduit en esclavage et l'on se disait
qu'en attendant l'envoi d'une nouvelle ambassade, la famine allait faire bien des victimes.
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