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Du texte à l'hypertexte

Xénophon d'Éphèse, Les amours d'Abrocome et d'Anthia, livre V

Chapitre 7

 Chapitre 7

[5,7] δὲ πορνοβοσκὸς τὴν Ἀνθίαν ὠνησάμενος χρόνου διελθόντος ἠνάγκασεν αὐτὴν οἰκήματος προεστάναι. Καὶ δὴ κοσμήσας καλῇ μὲν ἐσθῆτι πολλῷ δὲ χρυσῷ ἦγεν ὡς προστησομένην τέγους· δὲ μεγάλα ἀνακωκύσασα »φεῦ μοι τῶν κακῶν« εἶπεν, »οὐχ ἱκαναὶ γὰρ αἱ πρότερον συμφοραί, τὰ δεσμά, τὰ λῃστήρια, ἀλλ´ ἔτι καὶ πορνεύειν ἀναγκάζομαι; κάλλος δικαίως ὑβρισμένον, τί γὰρ ἡμῖν ἀκαίρως παραμένεις; Ἀλλὰ τί ταῦτα θρηνῶ καὶ οὐχ εὑρίσκω τινὰ μηχανήν, δι´ ἧς φυλάξω τὴν μέχρι νῦν σωφροσύνην τετηρημένην«; Ταῦτα λέγουσα ἤγετο ἐπὶ τὸ οἴκημα τοῦ πορνοβοσκοῦ τὰ μὲν δεομένου θαρρεῖν, τὰ δὲ ἀπειλοῦντος. Ὡς δὲ ἦλθε καὶ προέστη, πλῆθος ἐπέρρει τῶν τεθαυμακότων τὸ κάλλος, οἵ γε πολλοὶ ἦσαν ἕτοιμοι ἀργύριον κατατίθεσθαι τῆς ἐπιθυμίας. δὲ ἐν ἀμηχάνῳ γενομένη κακῷ εὑρίσκει τέχνην ἀποφυγῆς· πίπτει μὲν γὰρ εἰς γῆν καὶ παρεῖται τὸ σῶμα καὶ ἐμιμεῖτο τοὺς νοσοῦντας τὴν ἐκ θεῶν καλουμένην νόσον· ἦν δὲ τῶν παρόντων ἔλεος ἅμα καὶ φόβος καὶ τοῦ μὲν ἐπιθυμεῖν συνουσίας ἀπείχοντο, ἐθεράπευον δὲ τὴν Ἀνθίαν· δὲ πορνοβοσκὸς συνεὶς οἷ κακῶν ἐγεγόνει καὶ νομίσας ἀληθῶς νοσεῖν τὴν κόρην, ἦγεν εἰς τὴν οἰκίαν καὶ κατέκλινέ τε καὶ ἐθεράπευε, καὶ ὡς ἔδοξεν αὑτῆς γεγονέναι, ἀνεπυνθάνετο τὴν αἰτίαν τῆς νόσου. δὲ Ἀνθία »καὶ πρότερον« ἔφη, »δέσποτα, εἰπεῖν πρὸς σὲ ἐβουλόμην τὴν συμφορὰν τὴν ἐμὴν καὶ διηγήσασθαι τὰ συμβάντα, ἀλλὰ ἀπέκρυπτον αἰδουμένη· νυνὶ δὲ οὐδὲν χαλεπὸν εἰπεῖν πρὸς σέ, πάντα ἤδη μεμαθηκότα τὰ κατ´ ἐμέ. Παῖς ἔτι οὖσα ἐν ἑορτῇ καὶ παννυχίδι ἀποπλανηθεῖσα τῶν ἐμαυτῆς ἧκον πρός τινα τάφον ἀνδρὸς νεωστὶ τεθνηκότος· κἀνταῦθα ἐφάνη μοί τις ἀναθορὼν ἐκ τοῦ τάφου καὶ κατέχειν ἐπειρᾶτο· ἐγὼ δ´ ἀπέφυγον καὶ ἐβόων· δὲ ἄνθρωπος ἦν μὲν ὀφθῆναι φοβερός, φωνὴν δὲ πολλῷ εἶχε χαλεπωτέραν· καὶ τέλος ἡμέρα μὲν ἤδη ἐγίνετο, ἀφεὶς δέ με ἔπληξέ τε κατὰ τοῦ στήθους καὶ νόσον ταύτην ἔλεγεν ἐμβεβληκέναι. Ἐκεῖθεν ἀρξαμένη ἄλλοτε ἄλλως ὑπὸ τῆς συμφορᾶς κατέχομαι. Ἀλλὰ δέομαί σου, δέσποτα, μηδέν μοι χαλεπήνῃς· οὐ γὰρ ἐγὼ τούτων αἰτία. Δυνήσῃ γάρ με ἀποδόσθαι καὶ μηδὲν ἀπολέσαι τῆς δοθείσης τιμῆς«. Ἀκούσας πορνοβοσκὸς ἠνιᾶτο μέν, συνεγίνωσκε δὲ αὐτῇ, ὡς οὐχ ἑκούσῃ ταῦτα πασχούσῃ. Καὶ μὲν ἐθεραπεύετο ὡς νοσοῦσα παρὰ τῷ πορνοβοσκῷ· [5,7] Le maître d'Anthia, au bout de quelque temps, la voulut introduire dans une petite maison destinée à la débauche publique. Après l'avoir parée des plus beaux ajustements, et d'une manière galante, il l'y conduisit, malgré les cris effroyables qu'elle poussait. Je meurs, disait-elle, de l'excès de mes misères; toutes mes infortunes passées ne sont point comparables à celle-ci : ô beauté ! fallait-il que tu fusses outragée par la nature même! Mais, au lieu de me répandre en regrets superflus, ajoutait-elle en secret, cherchons plutôt dans notre esprit quelque stratagème pour nous tirer de ce pas terrible. Elle suivit ensuite Lénon, qui tantôt la menaçait, et tantôt cherchait à la consoler. A peine fut-elle exposée, qu'il accourut une foule d'admirateurs. C'était à qui offrirait une plus grosse somme pour avoir seulement la préférence de primauté. Mais Anthia eut recours à un artifice bien pardonnable dans un malheur si pressant. Elle tomba par terre en convulsion, comme si elle eût été possédée de quelque esprit malin. Ceux qui étaient présents furent émus tout à la fois de crainte et de pitié; et, bien loin d'écouter leurs desirs, chacun d'eux s'empressait de soulager la malade. Lénon, désespéré, ne doutait pas que cette infirmité ne fût réelle ; il fit emporter la jeune Anthia chez lui, où l'on entreprit de la guérir. Revenue de cet état, elle fit l'histoire suivante à Lénon, qui l'interrogeait sans cesse sur la cause de son mal. Hélas! répondit Anthia, je te l'ai caché d'abord ; la honte me retenait ; mais, à présent que tu le sais, je n'hésite point à te découvrir comment il m'est survenu. Étant encore enfant, poursuivit-elle, je m'égarai de mes parents dans la cohue d'un fête publique, et le hasard me fit approcher d'une grotte où tout nouvellement un homme était mort. Son ombre, ou, pour mieux dire, son corps, (car il en avait entièrement la forme) sortit tout-à-coup de la sépulture, et m'apparut. Il s'essayait à me retenir avec la main à mesure que je m'échappois en criant. Sa taille était énorme, et sa figure capable d'inspirer de la frayeur aux plus courageux. Le son de sa voix ressemblait au tonnerre. Après s'être élancé de mon côté diverses fois, il m'atteignit, et me secoua vivement. Ce fut lorsqu'il me voulut quitter, qu'il m'appliqua un coup sur l'estomac, me disant à son départ qu'il m'avait jeté cette espèce de maléfice. Je m'en suis toujours ressentie depuis, et, de temps en temps, cet horrible mal me possède. Mais, mon cher maître, retiens ton courroux; tu vois bien qu'il n'y a point de ma faute : revends-moi plutôt, tu ne perdras rien sur le prix que je t'ai coûté. Cette nouvelle fut sensible à Lénon; mais, abusé par l'air de sincérité d'Anthia, il lui pardonna volontiers, et la plaignit d'une disgrace où sa volonté n'avait point de part. Au moyen de cette petite dissimulation, Anthia resta quelque temps encore chez Lénon, qui en prenait tout le soin imaginable.


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Dernière mise à jour : 15/04/2010