[5,3] Ἐν τούτῳ δὲ ὁ ἄρχων τῆς Αἰγύπτου ἐπέπυστο
μὲν τὰ περὶ τὴν Ἀρείαν καὶ τὸ Ἱπποθόου λῃστήριον καὶ
ὅτι ἀπ´ Αἰθιοπίας ἔρχονται· παρασκευάσας δὲ στρατιώτας
πολλοὺς καὶ ἄρχοντα τούτοις ἐπιστήσας τῶν συγγενῶν τῶν
αὑτοῦ Πολύιδον, νεανίσκον ὀφθῆναι χαρίεντα, δρᾶσαι γεννικόν,
ἔπεμψεν ἐπὶ τοὺς λῃστάς. Οὗτος ὁ Πολύιδος
παραλαβὼν τὸ στράτευμα, ἀπήντα κατὰ Πηλούσιον τοῖς
περὶ τὸν Ἱππόθοον, καὶ εὐθὺς παρὰ τὰς ὄχθας μάχη τε
αὐτῶν γίνεται καὶ πίπτουσιν ἑκατέρων πολλοί· νυκτὸς δὲ
ἐπιγενομένης τρέπονται μὲν οἱ λῃσταὶ καὶ πάντες ὑπὸ τῶν
στρατιωτῶν φονεύονται· εἰσὶ δὲ οἳ καὶ ζῶντες ἐλήφθησαν.
Ἱππόθοος μόνος, ἀπορρίψας τὰ ὅπλα, ἔφυγε τῆς νυκτὸς
καὶ ἦλθεν εἰς Ἀλεξάνδρειαν· κἀκεῖθεν, δυνηθεὶς λαθεῖν,
ἐπιβὰς ἀναγομένῳ πλοίῳ ἐπανήχθη. Ἦν δὲ αὐτῷ ἡ πᾶσα
ἐπὶ Σικελίαν ὁρμή· ἐκεῖ γὰρ ἐδόκει μάλιστα διαλήσεσθαί
τε καὶ διατραφήσεσθαι· ἤκουε δὲ τὴν νῆσον εἶναι μεγάλην
τε καὶ εὐδαίμονα.
| [5,3] Ces ravages vinrent à la connaissance du gouverneur, et surtout l'invasion du château de Mars, laquelle avait fait grand bruit ; il en apprit le détail avec toutes ses cruelles circonstances : on lui fit aussi le portrait d'Hyppotoùs et de sa troupe, qu'on lui dit revenir d'Ethiopie; cette nouvelle méritait toute son attention ; il fit assembler, au plutôt, un gros détachement de soldats choisis, et mit à leur tête Poluide, jeune homme de ses parents, assez aimable de physionomie, très-brave et d'une famille fertile en guerriers.
Ce capitaine avec sa troupe n'eut pas de peine à joindre la compagnie d'Hyppotoùs, qui faisait une guerre ouverte : ils se rencontrèrent auprès de Peluse; et, comme il ne s'agissait point ici de composition, on en vint bientôt aux mains. Le rivage servit de champ de bataille, et la victoire vit beaucoup d'hommes tués, de part et d'autre, sans se déclarer ; mais sur le soir les brigands, ayant pris la fuite, furent tous taillés en pièces, à l'exception de quelques-uns demeurés prisonniers. Hyppotoûs seul, après avoir jeté ses armes, profita de la nuit pour se sauver à Alexandrie ; il s'y tint caché pendant quelque temps, ensuite de quoi, s'étant embarqué sur un vaisseau prêt à partir, il abandonna l'Egypte ; ses vues se portaient du côté de la Sicile, où il espérait demeurer inconnu. D'ailleurs, les richesses et la fertilité de cette isle, une des plus belles du monde, offraient de grandes ressources à l'industrie d'Hyppotoùs.
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