[5,2] Καὶ ὁ μὲν Ἁβροκόμης ταυτὶ κατοδυρόμενος, παραμυθουμένου
αὐτὸν Αἰγιαλέως διῆγεν ἐν Συρακούσαις,
ἤδη καὶ τῆς τέχνης Αἰγιαλεῖ κοινωνῶν· οἱ δὲ περὶ τὸν
Ἱππόθοον μέγα μὲν ἤδη τὸ λῃστήριον κατεστήσαντο,
ἔγνωσαν δὲ ἀπαίρειν Αἰθιοπίας καὶ μείζοσιν ἤδη πράγμασιν
ἐπιτίθεσθαι. Οὐ γὰρ ἐδόκει τῷ Ἱπποθόῳ αὔταρκες
εἶναι λῃστεύειν κατ´ ἄνδρα, εἰ μὴ καὶ κώμαις καὶ
πόλεσιν ἐπιβάλοι. Καὶ ὁ μὲν παραλαβὼν τοὺς σὺν αὐτῷ
καὶ ἐπιφορτισάμενος πάντα (ἦν δὲ αὐτῷ καὶ ὑποζύγια
πολλὰ καὶ κάμηλοι οὐκ ὀλίγαι) Αἰθιοπίαν μὲν κατέλιπεν,
ᾔει δὲ ἐπ´ Αἴγυπτόν τε καὶ Ἀλεξάνδρειαν καὶ ἐνενόει
Φοινίκην καὶ Συρίαν πάλιν· τὴν δὲ Ἀνθίαν προσεδόκα
τεθνηκέναι· ὁ δὲ Ἀμφίνομος, ὁ φρουρῶν ἐν τῇ τάφρῳ
αὐτήν, ἐρωτικῶς διακείμενος, οὐχ ὑπομένων ἀποσπασθῆναι
τῆς κόρης διὰ τὴν πρὸς αὐτὴν φιλοστοργίαν καὶ τὴν ἐπικειμένην
συμφοράν, Ἱπποθόῳ μὲν οὐχ εἵπετο, λανθάνει
δὲ ἐν πολλοῖς τοῖς ἄλλοις καὶ ἀποκρύπτεται ἐν ἄντρῳ τινὶ
σὺν τοῖς ἐπιτηδείοις οἷς συνελέξατο. Νυκτὸς δὲ γενομένης
οἱ περὶ τὸν Ἱππόθοον ἐπὶ κώμην ἐληλύθεσαν τῆς
Αἰγύπτου, Ἀρείαν καλουμένην, πορθῆσαι θέλοντες· ὁ δὲ
Ἀμφίνομος ἀνορύσσει τὴν τάφρον καὶ ἐξάγει τὴν Ἀνθίαν
καὶ θαρρεῖν παρεκάλει. Τῆς δὲ ἔτι φοβουμένης καὶ
ὑποπτευούσης, τὸν ἥλιον ἐπόμνυσι καὶ τοὺς ἐν Αἰγύπτῳ
θεοὺς σεμνὴν τηρήσειν {γάμων ἁγνήν}, μέχρι ἂν καὶ αὐτή
ποτε πεισθεῖσα θελήσῃ συγκαταθέσθαι. Πείθεται τοῖς
ὅρκοις Ἀμφινόμου Ἀνθία καὶ ἕπεται αὐτῷ· οὐκ ἀπελείποντο
δὲ οἱ κύνες ἀλλ´ ἔστεργον συνήθεις γενόμενοι.
Ἔρχονται δὴ εἰς Κοπτόν, κἀνταῦθα ἔγνωσαν ἡμέρας
διαγαγεῖν, μέχρις ἂν προέλθωσιν οἱ περὶ τὸν Ἱππόθοον
τῆς ὁδοῦ· ἐπεμελοῦντο δὲ τῶν κυνῶν ὡς ἔχοιεν τὰ ἐπιτήδεια.
Οἱ δὲ περὶ τὸν Ἱππόθοον προσβαλόντες τῇ κώμῃ τῇ
Ἀρείᾳ πολλοὺς μὲν τῶν ἐνοικούντων ἀπέκτειναν καὶ τὰ
οἰκήματα ἐνέπρησαν καὶ κατῄεσαν οὐ τὴν αὐτὴν ὁδὸν ἀλλὰ
διὰ τοῦ Νείλου· πάντα γὰρ τὰ ἐκ τῶν μεταξὺ κωμῶν
σκάφη συλλεξάμενοι, ἐπιβάντες ἔπλεον ἐπὶ Σχεδίαν, καὶ
--- κἀντεῦθεν ἐκβάντες παρὰ τὰς ὄχθας τοῦ Νείλου
διώδευον τὴν ἄλλην Αἴγυπτον.
| [5,2] Egialée consolait avec bonté le malheureux Abrocome, qui passait sa vie auprès de lui; ils allaient même à la pêche ensemble, Abrocome s'aidant de son mieux pour soulager la vieillesse d'Egialée.
Dans cet intervalle, Hyppotoùs voyait grossir sa troupe de jour en jour, et ses richesses s'accroître; cette bonne fortune enflait son courage ; soutenu d'une petite armée, au lieu d'une simple compagnie qu'il avait d'abord, il porta ses vues plus loin ; son ambition ne se borna plus a de légères entreprises; il ne voulait assiéger désormais que des villes ou des châteaux; c'est dans ce dessein qu'il quitta l'Ethiopie, menant à sa suite un nombre infini de chameaux et d'autres bêtes toutes chargées du butin qu'il avait fait jusqu'alors ; sa marche s'adonna en Egypte vers Alexandrie; il avait même dans la pensée de revoir encore la Phénicie et la Syrie.
A l'égard d'Anthia, Hyppotoùs ne la croyait plus vivante ; mais Anphinome, consigné pour sa garde, l'aimait trop pour l'avoir laissé périr; il se joignit à quelques compagnons d'Hyppotoùs qui avaient refusé de suivre ce dernier, et se retira dans un antre profond qu'on avait muni de toutes les provisions nécessaires. Le premier exploit d'Hyppotoûs, en quittant l'Ethiopie, devait tomber sur un château d'Egypte, appelé le château de Mars; Anphinome profita de l'éloignement de ce capitaine pour délivrer la belle Anthia, qu'il s'efforçait d'encourager; mais elle, toute tremblante, et soupçonnant tous les hommes d'en vouloir à sa vertu, invoque le soleil ; elle prie aussi tous les dieux de l'Egypte qu'ils daignent la conserver sans tache, quand même elle voudrait se prêter aux instances de la séduction ; cependant, rassurée par les sermens d'Anphinome, Anthia le suit sans hésiter; les deux chiens, retirés aussi de la fosse, ne voulurent jamais l'abandonner, faisant mille demonstrations de joie de leur commune delivrance, et devenus, de ses bourreaux qu'ils devaient être, ses gardiens et ses défenseurs.
Anphinome, au lieu de retourner dans la caverne, vint à Coptos avec Anthia, et s'y arrêta quelques jours, de crainte, en précipitant son voyage, de rencontrer encore Hyppotoùs ou sa troupe.
Ce brigand assiégeait pendant ce temps là, le château de Mars, qu'il força : tous les habitants furent passés au fil de l'épée, les maisons pillées, et le feu mis par-tout : après cette expédition, il ne suivit pas la route ordinaire, mais s'en alla gagner le Nil, ayant fait ramasser un grand nombre d'esquifs entreposés en différens châteaux ; ces esquifs les portèrent jusqu'à Schédia : là, s'étant débarqués sur la rive, ils voyagèrent à travers le reste de l'Egypte, qu'ils remplissaient d'effroi.
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