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Du texte à l'hypertexte

Xénophon d'Éphèse, Les amours d'Abrocome et d'Anthia, livre V

Chapitre 14

 Chapitre 14

[5,14] Ὡς δὲ οἱ μὲν ἄλλοι πάντες κατεκοιμήθησαν, ἡσυχία δὲ ἦν ἀκριβής, περιλαβοῦσα Ἀνθία τὸν Ἁβροκόμην ἔκλαεν »ἄνερ« λέγουσα »καὶ δέσποτα, ἀπείληφά σε πολλὴν γῆν πλανηθεῖσα καὶ θάλασσαν, λῃστῶν ἀπειλὰς ἐκφυγοῦσα καὶ πειρατῶν ἐπιβουλὰς καὶ πορνοβοσκῶν ὕβρεις καὶ δεσμὰ καὶ τάφρους καὶ ξύλα καὶ φάρμακα καὶ τάφους· ἀλλ´ ἥκω σοι τοιαύτη, τῆς ἐμῆς ψυχῆς Ἁβροκόμη δέσποτα, οἵα τὸ πρῶτον ἀπηλλάγην εἰς Συρίαν ἐκ Τύρου· ἔπεισε δέ με ἁμαρτεῖν οὐδείς, οὐ Μοῖρις ἐν Συρίᾳ, οὐ Περίλαος ἐν Κιλικίᾳ, οὐκ ἐν Αἰγύπτῳ Ψάμμις καὶ Πολύιδος, οὐκ Ἀγχίαλος ἐν Αἰθιοπίᾳ, οὐκ ἐν Τάραντι δεσπότης, ἀλλ´ ἁγνὴ μένω σοι πᾶσαν σωφροσύνης μηχανὴν πεποιημένη· σὺ δὲ ἆρα, Ἁβροκόμη, σώφρων ἔμεινας, μέ τις παρευδοκίμησεν ἄλλη καλή; μή τις ἠνάγκασέ σε ἐπιλαθέσθαι τῶν ὅρκων τε κἀμοῦ;« Ταῦτα ἔλεγε καὶ κατεφίλει συνεχῶς, δὲ Ἁβροκόμης »ἀλλ´ ὀμνύω σοι« φησὶ »τὴν μόγις ἡμῖν ἡμέραν ποθεινὴν εὑρημένην ὡς οὔτε παρθένος ἐμοί τις ἔδοξεν εἶναι καλή, οὔτ´ ἄλλη τις ὀφθεῖσα ἤρεσε γυνή, ἀλλὰ τοιοῦτον εἴληφας Ἁβροκόμην {καθαρὸν}, οἷον ἐν Τύρῳ κατέλιπες ἐν δεσμωτηρίῳ[5,14] et, tandis que le sommeil prodiguait ses pavots à tous les autres, que tout était dans un calme profond, ils s'entretenaient ainsi : « Cher maître de mon sort, disait Anthia à son époux, je t'ai donc rejoint à force de parcourir et la terre et les mers, m'étant sauvée et des menaces des brigands, et des embûches de barbares corsaires, et des outrages de l'infâme Lénon ! Chaînes, fosse, bois, poison, sépulcres, je me suis échappée de tous ces dangers, et je viens à toi, mon cher Abrocome, telle que j'étais en partant de Tyr pour Antioche. Qui que ce soit au monde ne put ébranler ma vertu; ni Méris en Syrie, ni Périlas en Cilicie, Psammis et Poluide en Egypte, Anchialus en Ethiopie, ni Lénon à Tarente. Je reviens à toi pure et chaste. Mon amour m'a fait trouver mille ressources pour me conserver fidèle au bel Abrocome; trop heureuse d'y avoir réussi, quand même une autre belle t'aurait pu toucher, quand même on t'aurait forcé d'oublier tes serments et la malheureuse Anthia ! » Mille baisers ajoutaient encore à la délicatesse de toutes ses charmantes expressions; elle le caressait, le rebaisait sans cesse. Mais, reprit-elle, je te jure, cher époux.... Je te jure, interrompit Abrocome à son tour, par cette heureuse et sainte journée, qui ne s'est accomplie qu'après de grandes fatigues, qu'aucune autre mortelle que toi ne me put jamais plaire. Oui, tu reçois dans tes bras Abrocome aussi pur et aussi fidèle que tu le laissas en Phénicie dans une affreuse prison.


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Dernière mise à jour : 15/04/2010