[5,11] ὁ δὲ Ἱππόθοος διέγνω τὴν
Ἀνθίαν ἀγαγεῖν ἀπὸ Ἰταλίας εἰς Ἔφεσον, ὡς ἀποδώσων
τε τοῖς γονεῦσι καὶ περὶ Ἁβροκόμου ἐκεῖ τι πευσόμενος·
καὶ δὴ ἐμβαλὼν πάντα τὰ αὑτοῦ εἰς ναῦν μεγάλην Ἐφεσίαν,
μετὰ τῆς Ἀνθίας ἀνήγετο, καὶ διανύσας μάλα ἀσμένως τὸν
πλοῦν οὐ πολλαῖς ἡμέραις εἰς Ῥόδον καταίρει νυκτὸς
ἔτι κἀνταῦθα κατάγεται παρά τινι πρεσβύτιδι, Ἀλθαίᾳ
τὸ ὄνομα, πλησίον δὲ τῆς θαλάσσης, καὶ τήν τε Ἀνθίαν
ἀνάγει παρὰ τὴν ξένην καὶ αὐτὸς ἐκείνης μὲν τῆς νυκτὸς
ἀνεπαύσατο, τῇ δὲ ἑξῆς ἤδη μὲν περὶ τὸν πλοῦν ἐγίνοντο,
ἑορτὴ δέ τις ἤγετο μεγαλοπρεπὴς δημοσίᾳ τῶν Ῥοδίων
ἀγόντων τῷ Ἡλίῳ, καὶ πομπή τε καὶ θυσία καὶ πολιτῶν
ἑορταζόντων πλῆθος. Ἐνταῦθα παρῆσαν ὁ Λεύκων
καὶ ἡ Ῥόδη, οὐ τοσοῦτον τῆς ἑορτῆς μεθέξοντες, ὅσον
ἀναζητήσοντες εἴ τι περὶ Ἀνθίας πύθοιντο. Καὶ δὴ ἧκεν
ὁ Ἱππόθοος εἰς τὸ ἱερόν, ἄγων τὴν Ἀνθίαν· ἡ δὲ ἀπιδοῦσα
εἰς τὰ ἀναθήματα καὶ ἐν ἀναμνήσει τῶν πρότερον γενομένη
»ὦ τὰ πάντων« ἔφησεν »ἀνθρώπων ἐφορῶν Ἥλιε,
μόνην ἐμὲ τὴν δυστυχῆ παρελθών, πρότερον μὲν ἐν Ῥόδῳ
γενομένη εὐτυχῶς τέ σε προσεκύνουν καὶ θυσίας ἔθυον
μετὰ Ἁβροκόμου καὶ εὐδαίμων τότε ἐνομιζόμην· νυνὶ δὲ
δούλη μὲν ἀντ´ ἐλευθέρας, αἰχμάλωτος δὲ ἡ δυστυχὴς
ἀντὶ τῆς μακαρίας, καὶ εἰς Ἔφεσον ἔρχομαι μόνη καὶ
φανοῦμαι τοῖς οἰκείοις Ἁβροκόμην οὐκ ἔχουσα.«
Ταῦτα ἔλεγε καὶ πολλὰ ἐπεδάκρυε καὶ δεῖται τοῦ
Ἱπποθόου ἐπιτρέψαι αὐτῇ τῆς κόμης ἀφελεῖν τῆς αὑτῆς
καὶ ἀναθεῖναι τῷ Ἡλίῳ καὶ εὔξασθαί τι περὶ Ἁβροκόμου.
Συγχωρεῖ ὁ Ἱππόθοος· καὶ ἀποτεμοῦσα τῶν πλοκάμων
ὅσα ἐδύνατο καὶ ἐπιτηδείου καιροῦ λαβομένη, πάντων
ἀπηλλαγμένων, ἀνατίθησιν ἐπιγράψασα ΥΠΕΡ ΤΟΥ
ΑΝΔΡΟΣ ΑΒΡΟΚΟΜΟΥ ΑΝΘΙΑ ΤΗΝ ΚΟΜΗΝ
ΤΩΙ ΘΕΩΙ ΑΝΕΘΗΚΕ. Ταῦτα ποιήσασα
καὶ εὐξαμένη ἀπῄει μετὰ τοῦ Ἱπποθόου.
| [5,11] Hyppotoùs cependant projetait de reconduire Anthia vers Éphèse, et de la rendre à ses parents ; il espérait d'ailleurs qu'il pourrait en cette ville apprendre quelque chose d'Abrocome ; un gros vaisseau d'Éphèse qui se rencontrait à Tarente, et sur lequel il fit charger tous ses effets, le porta jusqu'à Rhodes; mais y arrivant de nuit, il fut obligé de se loger prés de la mer chez une vieille femme, qui se nommait Altée. Anthia coucha dans sa chambre; Hyppotoùs dormit d'un autre côté, dans le dessein de repartir le lendemain.
Ce jour-là le peuple de Rhodes sollemnisait une grande fête en l'honneur du soleil. On avait préparé des sacrifices publics, et un grand concours de citoyens formaient une marche brillante. Leucon et Rode suivaient aussi, moins dans l'intention toutefois de prendre part aux réjouissances de ce jour, que pour y faire des enquêtes parmi celte foule de peuple et d'étrangers, au sujet d'Anthia. Hyppotoûs la menait au temple dans ce moment. Elle n'y fut pas sitôt entrée, qu'appercevant du côté des offrandes l'armure qu'elle avait dédiée autrefois : O Soleil, dit-elle, qui jettes un œil secourable sur tous les mortels ici bas ! je suis donc la seule sur qui tu n'aies point arrêté les divins rayons de ta bonté? Je vins autrefois à Rhodes où je t'adorai. Mes prières et mes sacrifices étaient sincères ; eh ! comment ne l'eussent-ils pas été ? je les offrois avec Abrocome ; tout me riait alors ; mais mes destins sont bien changés. Aujourd'hui, de libre devenue esclave, et d'heureuse que j'étais, infortunée,
je retourne toute seule dans ma patrie, et je vais me montrer sans mon époux à tous nos parents.
Se tournant ensuite vers Hyppotoùs, Antliia lui demanda la permission de couper sa chevelure; elle la voulait offrir au Dieu du jour avec des prières pour Abrocome. Hyppotoûs y ayant consenti, Anthia coupa de fort près quelques tresses de ses cheveux, et les consacra avec cette inscription : "Pour son époux Ab. An. a dédié ses cheveux au soleil". Après ce sacrifice, elle fit sa prière et sortit avec Hypotoûs.
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