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Du texte à l'hypertexte

Xénophon d'Éphèse, Les amours d'Abrocome et d'Anthia, livre III

Chapitre 9

  Chapitre 9

[3,9] Καὶ οἱ μὲν ἀνύσαντες ἡμέραις οὐκ ὀλίγαις τὸν πλοῦν κατῆραν εἰς Ἀλεξάνδρειαν κἀνταῦθα ἐξεβίβασαν τὴν Ἀνθίαν καὶ διέγνωσαν ἐκ τοῦ πλοῦ παραδοῦναί τισιν ἐμπόροις· δὲ Περίλαος μαθὼν τὴν τοῦ τάφου διορυγὴν καὶ τὴν τοῦ σώματος ἀπώλειαν ἐν πολλῇ καὶ ἀκατασχέτῳ λύπῃ ἦν. δὲ Ἁβροκόμης ἐζήτει καὶ ἐπολυπραγμόνει εἴ τις ἐπίσταιτο κόρην ποθὲν ξένην αἰχμάλωτον μετὰ λῃστῶν ἀχθεῖσαν· ὡς δὲ οὐδὲν εὗρεν, ἀποκαμὼν ἦλθεν οὗ κατήγοντο. Δεῖπνον δὲ αὑτοῖς οἱ περὶ τὸν Ἱππόθοον παρεσκεύασαν. Καὶ οἱ μὲν ἄλλοι ἐδειπνοποιοῦντο, δὲ Ἁβροκόμης πάνυ ἄθυμος ἦν καὶ αὑτὸν ἐπὶ τῆς εὐνῆς ῥίψας ἔκλαιε καὶ ἔκειτο οὐδὲν προσιέμενος. Προιοῦσι δὲ τοῦ πότου { κύριος} τοῖς περὶ τὸν Ἱππόθοον παροῦσα {καί} τις πρεσβῦτις ἄρχεται διηγήματος, ὄνομα Χρυσίον. »Ἀκούσατε« ἔφη, » ξένοι, πάθους οὐ πρὸ πολλοῦ γενομένου ἐν τῇ πόλει. Περίλαός τις, ἀνὴρ τῶν τὰ πρῶτα δυναμένων, ἄρχειν μὲν ἐχειροτονήθη τῆς εἰρήνης τῆς ἐν Κιλικίᾳ, ἐξελθὼν δὲ ἐπὶ λῃστῶν ζήτησιν, ἤγαγέ τινας συλλαβὼν λῃστὰς καὶ μετ´ αὐτῶν κόρην καλὴν καὶ ταύτην ἔπειθεν αὐτῷ γαμηθῆναι. Καὶ πάντα μὲν τὰ πρὸς τὸν γάμον ἐκτετέλεστο· δὲ εἰς τὸν θάλαμον εἰσελθοῦσα, εἴτε μανεῖσα εἴτε ἄλλου τινὸς ἐρῶσα, πιοῦσα φάρμακόν ποθεν ἀποθνῄσκει· οὗτος γὰρ τοῦ θανάτου τρόπος αὐτῆς ἐλέγετοἈκούσας Ἱππόθοος »αὕτη« ἔφησεν »ἐστὶν κόρη, ἣν Ἁβροκόμης ζητεῖ δὲ Ἁβροκόμης ἤκουε μὲν τοῦ διηγήματος, παρεῖτο δὲ ὑπὸ ἀθυμίας· ὀψὲ δὲ καὶ μόλις ἀναθορὼν ἐκ τῆς τοῦ Ἱπποθόου φωνῆς »ἀλλὰ νῦν μὲν σαφῶς τέθνηκεν Ἀνθία καὶ τάφος ἴσως αὐτῆς ἐστιν ἐνθάδε καὶ τὸ σῶμα σῴζεταιΛέγων ἐδεῖτο τῆς πρεσβύτιδος τῆς Χρυσίου ἄγειν ἐπὶ τὸν τάφον αὐτῆς καὶ δεῖξαι τὸ σῶμα· δὲ ἀναστενάξασα »τοῦτο γὰρ« ἔφη »τῇ κόρῃτῇταλαιπώρῳ τὸ δυστυχέστατον· μὲν γὰρ Περίλαος καὶ ἔθαψεν αὐτὴν πολυτελῶς καὶ ἐκόσμησε· πυθόμενοι δὲ τὰ συνταφέντα λῃσταί, ἀνορύξαντες τὸν τάφον τόν τε κόσμον ἀνείλοντο καὶ τὸ σῶμα ἀφανὲς ἐποίησαν· ἐφ´ οἷς πολλὴ καὶ μεγάλη ζήτησις ὑπὸ Περιλάου γίνεται[3,9] En peu de jours ils arrivèrent au port d'Alexandrie, où Anthia fut mise à terre, pour être vendue aux premiers marchands qui se présenteraient. Périlas, ayant appris l'enlèvement du corps de sa chère Anthia, s'abandonnait à l'affliction la plus vive, et son désespoir tenait de l'égarement. Abrocome s'informait de tous côtés avec soin, si l'on n'avait aucune connaissance d'une jeune étrangère, vendue à des marchands d'esclaves; et lorsqu'il n'en apprenait point de nouvelles, il s'en retournait, las et consterné, auprès de ses compagnons de voyage. Depuis son départ de Massaque avec Hyppotoùs, tous ses mouvements n'avaient rien produit de satisfaisant pour son amour. Ils étaient venus jusqu'à Tarse. Un soir qu'Hyppotoùs avait fait apprêter à souper, chacun de ses compagnons se livrait à la joie ; le seul Abrocome restait couché à l'écart, et soupirait ; sa mélancholie ne lui laissait pas même la force de manger. Vers la fin du repas, une vieille femme de l'auberge (elle se nommait Chrysion) entra, et se mit à faire des contes. O vous étrangers, dit-elle, apprenez un accident arrivé, depuis peu, dans cette ville! Périlas, homme puissant, avait été nommé préfet de la paix, en Cilicie ; dans une tournée qu'il fit, à la tète d'un corps de troupe, il ramena plusieurs brigands, et, avec eux, une jeune fille d'une beauté sans égale. Périlas en devint amoureux, et, pour contenter sa passion, il voulut en faire sa femme : tout était disposé pour les noces; l'épouse ne fut pas si-tôt près du lit conjugal, que, soit par folie, soit qu'elle fût éprise d'amour pour quelqu'autre, elle avala, je ne sais de quelle manière, un poison subtil qui la fit expirer sur-le-champ ; voilà ce qu'on publie. A ce récit, Hyppotoûs s'écria : c'est là sûrement la personne qu'Abrocome cherche depuis si longtemps. Abrocorne avait aussi entendu le récit de la vieille, et la terrible impression qu'il fit sur son âme, en suspendit tous les ressorts; l'exclamation d'Hyppotoûs le tira de cet assoupissement : il n'en faut plus douter, s'écria-t-il, Anthia est morte ; sa sépulture ne doit pas être éloignée d'ici, et sans doute qu'on y conserve son corps. En même-temps il supplia Chrysion de le conduire au sépulchre et de lui montrer Anthia ; mais cette bonne vieille, arrachant un soupir du fond de son coeur : infortuné, lui répondit-elle, ah ! c'est justement ce qu'il y a de plus fâcheux dans la sinistre aventure de cette fille pour qui tu t'intéresses ! Périlas l'ensevelit lui-même, et la revêtit d'habits magnifiques; mais certains pirates, en ayant eu connaissance, sont venus de nuit, et, non contents de piller sa sépulture, ont fait disparaître le corps. Périlas en est si désespèré qu'il envoie à leur poursuite, on fait des perquisitions en tous lieux.


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Dernière mise à jour : 9/04/2010