HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon d'Éphèse, Les amours d'Abrocome et d'Anthia, livre III

Chapitre 5

  Chapitre 5

[3,5] Ὡς οὖν πάντα τὰ περὶ τὸν γάμον ἐκτετέλεστο τῷ Περιλάῳ, ἐφειστήκει δὲ ἡμέρα, δεῖπνον μὲν αὐτοῖς πολυτελὲς ἡτοίμαστο καὶ Ἀνθία ἐκεκόσμητο κόσμῳ νυμφικῷ· ἐπαύετο δὲ οὔτε νύκτωρ οὔτε μεθ´ ἡμέραν δακρύουσα, ἀλλ´ ἀεὶ πρὸ ὀφθαλμῶν εἶχεν Ἁβροκόμην. Ἐνενοεῖτο δὲ ἅμα πολλά, τὸν ἔρωτα, τοὺς ὅρκους, τὴν πατρίδα, τοὺς πατέρας, τὴν ἀνάγκην, τὸν γάμον. Καὶ δὴ καθ´ αὑτὴν γενομένη, καιροῦ λαβομένη, σπαράξασα τὰς κόμας » πάντα ἄδικος ἐγὼ« φησὶ »καὶ πονηρά, ὡς οὐχὶ τοῖς ἴσοις Ἁβροκόμην ἀμείβομαι. μὲν γὰρ ἵνα ἐμὸς ἀνὴρ μείνῃ καὶ δεσμὰ ὑπομένει καὶ βασάνους καὶ ἴσως που καὶ τέθνηκεν· ἐγὼ δὲ καὶ ἐκείνων ἀμνημονῶ καὶ γαμοῦμαι δυστυχής, καὶ τὸν ὑμέναιον ᾄσει τις ἐπ´ ἐμοί, καὶ ἐπ´ εὐνὴν ἀφίξομαι τὴν Περιλάου. Ἀλλ´, φιλτάτη μου πασῶν Ἁβροκόμου ψυχή, μηδέν τι ὑπὲρ ἐμοῦ λυπηθῇς, οὐ γὰρ ἄν ποτε ἑκοῦσα ἀδικήσαιμί σε· ἐλεύσομαι, καὶ μέχρι θανάτου μείνασα νύμφη σή«. Ταῦτα εἶπε καὶ ἀφικομένου παρ´ αὐτὴν τοῦ Εὐδόξου τοῦ Ἐφεσίου ἰατροῦ ἀπαγαγοῦσα αὐτὸν ἐπ´ οἴκημά τι ἠρεμαῖον προσπίπτει τοῖς γόνασιν αὐτοῦ καὶ ἱκετεύει μηδενὶ κατειπεῖν τῶν ῥηθησομένων μηδὲν καὶ ὁρκίζει τὴν πάτριον θεὰν Ἄρτεμιν ξυμπρᾶξαι πάντα ὅσα ἂν αὐτοῦ δεηθῇ. Ἀνίστησιν αὐτὴν Εὔδοξος πολλὰ θρηνοῦσαν καὶ θαρρεῖν παρεκάλει καὶ ἐπώμνυε, πάντα ποιήσειν ὑπισχνούμενος. Λέγει δὴ αὐτῷ τὸν Ἁβροκόμου ἔρωτα καὶ τοὺς ὅρκους τοὺς πρὸς ἐκεῖνον καὶ τὰς περὶ τῆς σωφροσύνης συνθήκας· καὶ »εἰ μὲν ἦν ζῶσαν« ἔφη »με ἀπολαβεῖν ζῶντα Ἁβροκόμην λαθεῖν ἀποδράσασαν ἐντεῦθεν, περὶ τούτων ἂν ἐβουλευόμην· ἐπειδὴ δὲ μὲν τέθνηκε, φυγεῖν δὲ ἀδύνατον καὶ τὸν μέλλοντα ἀμήχανον ὑπομεῖναι γάμον (οὔτε γὰρ τὰς συνθήκας παραβήσομαι τὰς πρὸς Ἁβροκόμην οὔτε τὸν ὅρκον ὑπερόψομαι), σὺ τοίνυν βοηθὸς ἡμῖν γενοῦ, φάρμακον εὑρών ποθεν, κακῶν με ἀπαλλάξει τὴν κακοδαίμονα. Ἔσται δὲ ἀντὶ τούτων σοι πολλὰ μὲν καὶ παρὰ τῶν θεῶν, οἷς ἐπεύξομαι καὶ πρὸ τοῦ θανάτου πολλάκις ὑπὲρ σοῦ, αὐτὴ δέ σοι καὶ ἀργύριον δώσω καὶ τὴν παραπομπὴν ἐπισκευάσω. Δυνήσῃ δὲ πρὸ τοῦ πυθέσθαι τινὰ ἐπιβὰς νεὼς τὴν ἐπ´ Ἐφέσου πλεῖν· ἐκεῖ δὲ γενόμενος, ἀναζητήσας τοὺς γονεῖς Μεγαμήδη τε καὶ Εὐίππην ἄγγελλε αὐτοῖς τὴν ἐμὴν τελευτὴν καὶ πάντα τὰ κατὰ τὴν ἀποδημίαν, καὶ ὅτι Ἁβροκόμης ἀπόλωλε λέγε«. Εἰποῦσα τῶν ποδῶν αὐτοῦ προυκυλίετο καὶ ἐδεῖτο μηδὲν ἀντειπεῖν αὐτῇ δοῦναί τε τὸ φάρμακον. Καὶ προκομίσασα εἴκοσι μνᾶς ἀργυρίου περιδέραιά τε αὐτῆς (ἦν δὲ αὐτῇ πάντα ἄφθονα, πάντων γὰρ ἐξουσίαν εἶχε τῶν Περιλάου) δίδωσι τῷ Εὐδόξῳ. δὲ βουλευσάμενος πολλὰ καὶ τὴν κόρην οἰκτείρας τῆς συμφορᾶς καὶ τῆς εἰς Ἔφεσον ἐπιθυμῶν ὁδοῦ καὶ τοῦ ἀργυρίου καὶ τῶν δώρων ἡττώμενος ὑπισχνεῖται δώσειν τὸ φάρμακον, καὶ ἀπῄει κομιῶν. δὲ ἐν τούτῳ πολλὰ καταθρηνεῖ, τήν τε ἡλικίαν κατοδυρομένη τὴν ἑαυτῆς καὶ ὅτι μέλλοι πρὸ ὥρας ἀποθανεῖσθαι λυπουμένη, πολλὰ δὲ Ἁβροκόμην ὡς παρόντα ἀνεκάλει. Ἐν τούτῳ ὀλίγον διαλιπὼν Εὔδοξος ἔρχεται κομίζων θανάσιμον μὲν οὐχὶ φάρμακον, ὑπνωτικὸν δέ, ὡς μή τι παθεῖν τὴν κόρην καὶ αὐτὸν ἐφοδίων τυχόντα ἀνασωθῆναι. Λαβοῦσα δὲ Ἀνθία καὶ πολλὴν γνοῦσα χάριν αὐτὸν ἀποπέμπει. Καὶ μὲν εὐθὺς ἐπιβὰς νεὼς ἐπανήχθη, δὲ καιρὸν ἐπιτήδειον ἐζήτει πρὸς τὴν πόσιν τοῦ φαρμάκου. [3,5] Lors donc que l'appareil des noces fut achevé, que toutes les invitations furent faites et qu'on eut paré la nouvelle épouse des habits les plus somptueux, il n'y eut plus de prétexte qui pût reculer cette fatale cérémonie ; Anthia inconsolable, fondait en larmes ; ses yeux ne tarissaient point ; le bel Abrocome demeurait gravé dans sa pensée, elle n'avait pas oublié l'amour de ce cher époux, les serments qu'ils s'étaient faits l'un à l'autre, les plaisirs qu'ils avaient goûtés dans leur patrie, et la tendresse de ses parents; mais elle avait aussi devant les yeux, pour combattre toutes ces idées, la circonstance pressante qui l'obligeait presque de céder, et les noces toutes prêtes à se conclure, qui l'allaient engager dans de nouveaux liens. Toutes ces réflexions déchiraient son ame ; mais l'infidélité qu'elle commettait envers Abrocome, semblait la toucher plus que tout le reste. Que je suis injuste, disait-elle, est-ce ainsi que je traite mon cher Abrocome? est-ce ainsi que j'imite sa générosité ! Ce tendre époux s'est vu mener dans un noir cachot ; il a souffert constamment les plus affreux supplices plutôt que de manquer à son amour : hélas ! que sais je, peut-être est-il mort à présent ? et moi, malheureuse, oubliant tout ce qu'il a fait pour moi, je vais à l'autel pour être unie avec un autre ! on chantera de nouveau l'hymenée en mon honneur ! Quoi ! j'aurai la perfidie de coucher avec Périlas.... O chère ame d'Abrocome, reprenait-elle ensuite tendrement, plus sacrée pour moi que tout ce qui respire ! ne vous affligez pas encore, Anthia ne vous fera point cet outrage ; l'appareil le plus terrible d'une mort prochaine ne saurait l'y forcer; elle se conservera toujours votre chaste et fidèle épouse. Elle dit : et le médecin d'Ephèse étant venu la voir, ils se retirèrent ensemble dans un cabinet où la belle Anthia se jete aux pieds d'Eudoxe; elle le supplie avec toutes les instances que la douleur suggère aux malheureux, de lui garder le secret sur ce qu'elle va lui réveler ; eu même-temps elle prend Diane à témoin, et conjure cette déesse, protectrice des Ephésiens, d'accomplir ce qu'elle souhaite d'Eudoxe ; celui-ci la relève de terre, et lui proteste avec serment qu'il est prêt à remplir tous ses vœux. Alors Anthia, rassurée par ce discours, lui fit un détail abrégé de ses aventures, et rappela principalement la promesse qu'elle et Abrocome s'étaient faite de se garder une fidélité réciproque. Si j'espérais, poursuivit-elle, de rejoindre mon époux vivant, ou que je pusse secrètement m'échapper d'ici pour l'aller chercher, c'est sur quoi je te demanderais conseil ; mais puisqu'il est mort sans doute, que la fuite m'est impossible, que je ne puis sans être parjure envers mon cher Abrocome, transgresser le pacte que j'ai fait avec lui, et que certainement je ne manquerai point à mes serments, c'est à toi que j'ai recours; invente, par les secrets de ton art, quelque breuvage qui termine mes maux ; ensuite apporte-le moi, les dieux auront soin de te récompenser ; mes derniers instants seront employés à les prier pour toi; je te donnerai plus d'or qu'il n'en faut pour te conduire dans notre patrie, et tu pourras, avant que ma mort soit découverte, t'embarquer pour Ephèse : à ton arrivée, informe-toi de Megaméde et de ma mère Euripe, cours chez eux, apprends-leur toutes les particularités de mes infortunes; apprends leur aussi que la mort a tranché mes jours et ceux d'Abrocome. Après ces paroles, Anthia se remit aux pieds d'Eudoxe, pour le supplier d'accorder à ses desirs ce qu'elle lui demandait ; elle présente ses brasselets, ses perles, les chaînes qu'elle avait à son cou, garnies de pierres précieuses, et une somme considérable d'argent. Les richesses de Périlas qu'elle avait en son pouvoir, la mettaient en état de faire toutes ces générosités. Eudoxe, malgré sa compassion, est ébranlé ; l'appas d'une si grande fortune éblouit ce médecin. Quelle voie plus sûre en effet, pour retourner à Ephèse, et pour y vivre dans l'abondance ? C'est en vain qu'il hésite ; plus il se consulte et plus l'intérêt triomphe dans son cœur ; Eudoxe consent donc de composer un poison, et sort à l'instant pour l'aller préparer.


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Dernière mise à jour : 9/04/2010