[3,3] Λέγει δὲ ὁ Ἁβροκόμης ὅτι Ἐφέσιος καὶ ὅτι ἠράσθη
κόρης καὶ ὅτι ἔγημεν αὐτὴν καὶ τὰ μαντεύματα καὶ
τὴν ἀποδημίαν καὶ τοὺς πειρατὰς καὶ τὸν Ἄψυρτον καὶ
τὴν Μαντὼ καὶ τὰ δεσμὰ καὶ τὴν φυγὴν καὶ τὸν αἰπόλον
καὶ τὴν μέχρι Κιλικίας ὁδόν. Ἔτι λέγοντος αὐτοῦ
συνανεθρήνησεν ὁ Ἱππόθοος λέγων »ὦ πατέρες ἐμοί, ὦ
πατρίς, ἣν οὔποτε ὄψομαι, ὦ πάντων μοι Ὑπεράνθη φίλτατε·
σὺ μὲν οὖν, Ἁβροκόμη, καὶ ὄψει τὴν ἐρωμένην καὶ
ἀπολήψῃ χρόνῳ ποτέ· ἐγὼ δὲ Ὑπεράνθην ἰδεῖν οὐκέτι
δυνήσομαι«. Λέγων ἐδείκνυέ τε τὴν κόμην καὶ ἐπεδάκρυεν
αὐτῇ. Ὡς δὲ ἱκανῶς ἐθρήνησαν ἀμφότεροι, ἀποβλέψας
εἰς τὸν Ἁβροκόμην ὁ Ἱππόθοος »ἄλλο« ἔφη »σοὶ
{ὀλίγου} διήγημα παρῆλθον οὐκ εἰπών· πρὸ ὀλίγου τοῦ
τὸ λῃστήριον ἁλῶναι ἐπέστη τῷ ἄντρῳ κόρη καλὴ πλανωμένη,
τὴν ἡλικίαν ἔχουσα τὴν αὐτὴν σοί, καὶ πατρίδα
ἔλεγε τὴν σήν· πλέον γὰρ οὐδὲν ἔμαθον· ταύτην ἔδοξε τῷ
Ἄρει θῦσαι. Καὶ δὴ πάντα ἦν παρεσκευασμένα καὶ ἐπέστησαν
οἱ διώκοντες· κἀγὼ μὲν ἐξέφυγον, ἡ δὲ οὐκ οἶδα ὅ τι ἐγένετο.
Ἦν δὲ καλὴ πάνυ, Ἁβροκόμη, καὶ ἐσταλμένη λιτῶς·
κόμη ξανθή, χαρίεντες ὀφθαλμοί«. Ἔτι
λέγοντος αὐτοῦ ἀνεβόησεν Ἁβροκόμης »τὴν ἐμὴν Ἀνθίαν
ἑώρακας, Ἱππόθοε· ποῦ δὲ ἄρα καὶ πέφευγε; τίς δὲ αὐτὴν
ἔχει γῆ; Ἐπὶ Κιλικίαν τραπώμεθα, ἐκείνην ζητήσωμεν,
οὐκ ἔστι πόρρω τοῦ λῃστηρίου. Ναί, πρὸς αὐτοῦ σε
ψυχῆς Ὑπεράνθους, μή με ἑκὼν ἀδικήσῃς, ἀλλ´ ἴωμεν
ὅπου δυνησόμεθα Ἀνθίαν εὑρεῖν«. Ὑπισχνεῖται ὁ Ἱππόθοος
πάντα ποιήσειν, ἔλεγε δὴ ἀνθρώπους δεῖν ὀλίγους
συλλέξασθαι πρὸς ἀσφάλειαν τῆς ὁδοῦ.
Καὶ οἱ μὲν ἐν τούτοις ἦσαν, ἐννοοῦντες ὅπως ὀπίσω
τὴν εἰς Κιλικίαν ἐλεύσονται· τῇ δὲ Ἀνθίᾳ αἱ τριάκοντα
παρεληλύθεσαν ἡμέραι καὶ παρεσκευάζετο τῷ Περιλάῳ
τὰ περὶ τὸν γάμον, καὶ ἱερεῖα κατήγετο ἐκ τῶν χωρίων,
πολλὴ δὲ ἡ τῶν ἄλλων ἀφθονία· συμπαρῆσαν δὲ αὐτῷ οἵ τε
οἰκεῖοι καὶ συγγενεῖς· πολλοὶ δὲ καὶ τῶν πολιτῶν συνεώρταζον
τὸν Ἀνθίας γάμον.
| [3,3] Abrocome en peu de mots, contenta la curiosité d'Hyppotoùs. Il lui dit qu'il était d'Éphèse, et qu'il y avait epousé une jeune fille dont il était passionnément amoureux. Il lui raconta les prédictions de l'oracle, son voyage à Rhodes, la rencontre des corsaires, ce qui lui était arrivé à Tyr, sa fuite en Syrie, et enfin le motif qui l'avait conduit en CiIicie.
Pendant ce récit, Hyppotoùs soupirait avec Abrocome, en s'écriant: Chers auteurs de mes jours, ô ma chère patrie ! je ne vous verrai plus ; ni toi, bel Hyperante, qui me serois plus cher encore que tout ce que je pourrais imaginer ! Hélas, Abrocome, il te reste du moins le doux espoir de posséder l'objet de ton amour ! Mais pour moi, cette consolation m'est défendue; je ne verrai plus Hyperante. En achevant ces mots, il montra la chevelure d'Hyperante, qu'il arrosa de pleurs.
Hyppotoùs reprit ensuite une aventure qu'il avait oubliée. Peu de temps avant que ma compagnie fût détruite, dit-il, une jeune vierge qui s'était égarée, se laissa surprendre dans la grotte. Elle avait à-peu-près ton âge, et se disait de ta patrie. Je n'en pus savoir davantage. Nous devions l'immoler au dieu Mars. Tout était préparé pour le sacrifice, lorsqu'une troupe nombreuse de gens qui la poursuivaient sans doute, interrompirent la cérémonie. Je me sauvai, comme je t'ai dit, et j'ignore ce qu'elle est devenue. Sa beauté pouvait être comparée à celle de Venus; ses habits étaient simples, ses cheveux blonds, et le charme de ses regards peignait admirablement la douceur de son ame.
Comme Hyppotoùs allait continuer, Abrocome s'écria : O trop heureux Hyppotoùs ! tes yeux ont vu ma chère Anthia ! Mais où est-elle ? où fuit-elle ? quelle heureuse contrée la possède à présent ? Courons-y, retournons en Cilicie, cherchons-la ; elle ne doit pas être encore éloignée de l'antre des brigands. Cher Hypotoùs, partons, je t'en conjure par l'ame du bel Hyperante, qui est la même que la tienne, ne me refuse pas ; allons parcourir au plus vite tous les lieux où tu crois que je puisse retrouver Anthia.
Hyppotoùs souscrivit aux desirs d'Abrocome : il lui représenta seulement qu'il était à propos de faire une levée d'hommes qui les accompagneraient, pour rendre leur entreprise plus sûre.
Pendant qu'ils se disposaient à retourner en Cilicie, le terme qu'Anthia avait obtenu pour son mariage, les trente jours étaient expirés. Périlas avait déjà fait orner les victimes de fleurs ; on les menait en pompe, suivies de tout ce qui était nécessaire à la cérémonie. Il y avait chez Périlas un concours prodigieux de monde ; ses parents, ses amis et grand nombre de citoyens étaient venus prendre part à sa joie, et devaient célébrer avec lui la fête de ses noces.
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