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Du texte à l'hypertexte

Xénophon d'Éphèse, Les amours d'Abrocome et d'Anthia, livre II

Chapitre 7

  Chapitre 7

[2,7] Καὶ μὲν ἐδέδετο καὶ ἦν ἐν εἱρκτῇ, δεινὴ δὲ αὐτὸν ἀθυμία καταλαμβάνει καὶ μάλιστα ἐπεὶ Ἀνθίαν οὐχ ἑώρα· ἐζήτει δὲ θανάτου τρόπους πολλούς, ἀλλ´ εὕρισκεν οὐδένα, πολλῶν τῶν φρουρούντων ὄντων. δὲ Ἄψυρτος ἐποίει τῆς θυγατρὸς τοὺς γάμους καὶ ἑώρταζον πολλαῖς ἡμέραις. Ἀνθία δὲ πάντα πένθος ἦν, καὶ εἴ ποτε δυνηθείη πεῖσαι τοὺς ἐπὶ τοῦ δεσμωτηρίου, εἰσῄει πρὸς Ἁβροκόμην λανθάνουσα καὶ κατωδύρετο τὴν συμφοράν. Ὡς δὲ ἤδη παρεσκευάζοντο εἰς Συρίαν ἀπιέναι, προέπεμψεν Ἄψυρτος τὴν θυγατέρα μετὰ δώρων πολλῶν, ἐσθῆτάς τε {τὰς} Βαβυλωνίους καὶ χρυσὸν ἄφθονον καὶ ἄργυρον ἐδίδου· ἐδωρήσατο δὲ τῇ θυγατρὶ Μαντοῖ τὴν Ἀνθίαν καὶ τὴν Ῥόδην καὶ τὸν Λεύκωνα. Ὡς οὖν ταῦτα ἔγνω Ἀνθία καὶ ὅτι εἰς Συρίαν ἀναχθήσεται μετὰ Μαντοῦς, δυνηθεῖσα εἰσελθεῖν εἰς τὸ δεσμωτήριον, περιπλεξαμένη τῷ Ἁβροκόμῃ «δέσποτα» εἶπεν, «εἰς Συρίαν ἄγομαι δῶρον δοθεῖσα τῇ Μαντοῖ καὶ εἰς χεῖρας τῆς ζηλοτυπούσης δίδομαι· σὺ δὲ ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ μείνας οἰκτρῶς ἀποθνῄσκεις, οὐκ ἔχων οὐδὲ ὅστις σου τὸ σῶμα κοσμήσει· ἀλλ´ ὀμνύω σοι τὸν ἀμφοτέρων δαίμονα ὡς ἐγὼ μενῶ σὴ καὶ ζῶσα κἂν ἀποθανεῖν δεήσῃΤαῦτα λέγουσα ἐφίλει τε αὐτὸν καὶ περιέβαλλε καὶ τὰ δεσμὰ ἠσπάζετο καὶ τῶν ποδῶν προυκυλίετο. [2,7] Dans quelle consternation se trouve cet époux infortuné, lorsqu'il ne voit plus sa chère Anthia! il rêve sans cesse aux moyens de se donner la mort ; mais des gardes surveillants qui sont en grand nombre autour de lui, l'observent nuit et jour, et rendent tous ces moyens inutiles. Cependant Apsirte fit célébrer les noces de sa fille, et la solemnité de cette fête dura plusieurs jours. Anthia ressentait un chagrin mortel ; son imagination travaillait jour et nuit pour tromper la vigilance des gardes d'Abrocome; est-il rien d'impossible à l'amour! Cette tendre moitié, ou par prières, ou par subtilité, s'était glissée deux ou trois fois dans la prison; ils profitaient alors des moindres instants pour se consoler de leur mutuelle disgrâce. Mais quand tout fut prêt pour le départ de Manto, il n'y eut plus de remède à leurs maux : elle devait s'en aller en Syrie plusieurs jours avant son époux. Apsirte lui fit un équipage considérable ; il lui donna pour dot beaucoup d'or et d'argent, grand nombre d'habits à la babylonienne, et entre autres esclaves, Rode, Leucon, et la belle Anthia. Quel coup de foudre pour cette Ephésienne, lorsqu'elle apprit son sort! elle épie avec impatience le moment de se rendre auprès d'Abrocome pour lui dire adieu ; elle y vole enfin, et pense l'étouffer par ses embrassements. O souverain de mon âme, lui dit-elle, on m'entraîne en Syrie avec les autres esclaves qu'Apsirte a donnés à Manto; me voilà entre les mains de ma rivale, tandis que tu demeures enseveli dans les ténèbres d'une prison où tu mourras sans avoir une main chérie qui te rende les derniers devoirs, qui prenne soin de ta sépulture ! mais j'atteste le génie qui nous accompagne, je te jure que je te rejoindrai, soit que je vive ou que la noire Atropos coupe le fil de mes jours. Chaque parole qu'Anthia prononçait était suivie d'une caresse passionnée. Elle prodiguait mille baisers à son cher Abrocome, le tenant serré dans ses bras ; puis elle s'inclinait devant ses chaînes, se jetait par terre pour saluer les fers de ses pieds, et faisait toutes sortes d'actes de tendresse.


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Dernière mise à jour : 8/04/2010