HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon d'Éphèse, Les amours d'Abrocome et d'Anthia, livre II

Chapitre 6

  Chapitre 6

[2,6] Ἀκούσας Ἄψυρτος καὶ δόξας ἀληθῆ λέγειν αὐτὴν ἠρεύνησε μὲν τὸ πραχθὲν οὐκέτι, μεταπεμψάμενος δὲ τὸν Ἁβροκόμην « τολμηρὰ καὶ μιαρὰ» εἰπὼν «κεφαλή, ἐτόλμησας εἰς δεσπότας τοὺς σοὺς ὑβρίσαι καὶ διαφθεῖραι παρθένον ἠθέλησας οἰκέτης ὤν; ἀλλ´ οὔτι χαιρήσεις· ἐγὼ γάρ σε τιμωρήσομαι καὶ τοῖς ἄλλοις οἰκέταις τὴν σὴν αἰκίαν ποιήσομαι παράδειγμαΕἰπὼν οὐκέτι ἀνασχόμενος οὐδὲ λόγου ἀκοῦσαι ἐκέλευε περιρρῆξαι τὴν ἐσθῆτα αὐτοῦ τοῖς οἰκέταις καὶ φέρειν πῦρ καὶ μάστιγας καὶ παίειν τὸ μειράκιον. Ἦν δὲ τὸ θέαμα ἐλεεινόν· αἵ τε γὰρ βάσανοι τὸ σῶμα πᾶν ἠφάνιζον βασάνων ἄηθες ὂν οἰκετικῶν, τό τε αἷμα κατέρρει {πᾶν} καὶ τὸ κάλλος ἐμαραίνετο. Προσῆγεν αὐτῷ καὶ δεσμὰ φοβερὰ καὶ πῦρ καὶ μάλιστα ἐχρῆτο ταῖς βασάνοις κατ´ αὐτοῦ, τῷ νυμφίῳ τῆς θυγατρὸς ἐνδεικνύμενος ὅτι σώφρονα παρθένον ἄξεται. Ἐν τούτῳ Ἀνθία προσπίπτει τοῖς γόνασι τοῦ Ἀψύρτου καὶ ἐδεῖτο ὑπὲρ Ἁβροκόμου· δὲ «ἀλλὰ καὶ μᾶλλον» ἔφη «διὰ σὲ κολασθήσεται, ὅτι καὶ σὲ ἠδίκησε, γυναῖκα ἔχων ἄλλης ἐρῶνΚαὶ τότε ἐκέλευσε δήσαντας αὐτὸν ἐγκαθεῖρξαί τινι οἰκήματι σκοτεινῷ. [2,6] Apsirte ne se donna pas la peine de l'examen ; sur la simple accusation de sa fille, il condamna le malheureux Abrocome, et se l'étant fait amener en sa présence : O le plus coupable, lui dit-il, et le plus effronté de tous les mortels ! A quoi pensois-tu de déshonorer ainsi tes maîtres ? Quoi, simple esclave, tu voulais faire violence à une Vierge ? Le repentir va suivre de près ton impudence ; on te châtiera de façon à faire trembler les autres esclaves, et ton ignominie va leur servir d'exemple. Et, sans permettre qu'Abrocome répliquât un seul mot, il commanda qu'on mît ses habits en pièces, et que, traîné devant les flammes, on le battît avec des verges brûlantes. La compassion n'eut jamais d'objet plus digne d'elle ; ce corps si peu fait pour l'esclavage, perd la délicatesse de sa taille et de sa blancheur-, le sang lui découle partout; sa beauté ne fait plus d'jmpression aux yeux de ses impitoyables bourreaux ; on le charge de chaînes qui sortent du feu. Quels tourments, ô ciel ! Apsirte les avait fait redoubler, pour montrer à son gendre qu'il allait épouser une fille chaste. En cet instant la tendre Anthia embrasse les pieds de son maître; sa beauté, son état auraient touché des barbares autres que des Phéniciens et des corsaires ; elle veut demander grace pour son époux, mais Apsirte lui répond que c'est précisément à cause d'elle qu'Abrocome mérite une plus grande punition, puisqu'outre l'outrage fait à son maître, il devenait infidèle à sa légitime épouse, en portant ses vœux ailleurs ; et tout de suite il le fait lier comme un scélérat, pour être traîné dans un cachot, où l'on alla le renfermer.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site HODOI ELEKTRONIKAI |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/04/2010