[2,2] Καὶ τοῖς μὲν ταῦτα ἐδέδοκτο· ἐν δὲ τούτῳ Ἄψυρτος
ὁ προεστὼς τοῦ λῃστηρίου πυθόμενος ὅτι τε ἥκουσιν
οἱ περὶ τὸν Κόρυμβον καὶ ὅτι πολλὰ εἶεν καὶ θαυμάσια
κομίζοντες χρήματα, ἧκεν εἰς τὸ χωρίον καὶ εἶδέ τε τοὺς
περὶ Ἁβροκόμην καὶ κατεπλάγη τὴν εὐμορφίαν καὶ εὐθὺς
μέγα κέρδος νομίζων ᾐτήσατο ἐκείνους. Τὰ μὲν ἄλλα
χρήματα καὶ κτήματα καὶ παρθένους ὅσαι συνελήφθησαν
διένειμε τοῖς περὶ τὸν Κόρυμβον {πειραταῖς}· ὁ δὲ Εὔξεινος
καὶ ὁ Κόρυμβος ἄκοντες μὲν συνεχώρουν τοὺς περὶ τὸν
Ἁβροκόμην τῷ Ἀψύρτῳ, συνεχώρουν δὲ οὖν ἀνάγκῃ.
Καὶ οἱ μὲν ἀπηλλάσσοντο· ὁ δὲ Ἄψυρτος παραλαβὼν τὸν
Ἁβροκόμην καὶ τὴν Ἀνθίαν καὶ οἰκέτας δύο, Λεύκωνα καὶ
Ῥόδην, ἤγαγεν εἰς τὴν Τύρον. Περίβλεπτος δὲ ἦν
αὐτῶν ἡ πομπὴ καὶ πάντες ἐτεθαυμάκεσαν τὸ κάλλος,
καὶ ἄνθρωποι βάρβαροι μήπω πρότερον τοσαύτην ἰδόντες
εὐμορφίαν θεοὺς ἐνόμιζον εἶναι τοὺς βλεπομένους, ἐμακάριζον
δὲ τὸν Ἄψυρτον οἵους οἰκέτας εἴη κεκτημένος.
Ἀγαγὼν δὲ αὐτοὺς εἰς τὴν οἰκίαν παραδίδωσιν οἰκέτῃ
πιστῷ δι´ ἐπιμελείας κελεύσας ἔχειν, ὡς μεγάλα κερδανῶν
εἰ ἀπόδοιτο τῆς ἀξίας αὐτοὺς τιμῆς.
| [2,2] L'époux d'Anthia recevait la plus tendre consolation de lui voir prendre une résolution si hardie. Apsirte cependant, qui attendait Corimbe, se doutait bien qu'il était revenu chargé de richesses; il se transporte aux lieux où l'on gardait Abrocome et Anthia ; quelle est sa surprise en les voyant ; il ne pense qu'au profit considérable qu'il pourra faire sur la vente de ces deux esclaves; il les retient pour lui, et cède à Corimbe et aux autres corsaires, presque tout l'argent et les effets précieux ravis aux Ephésiens : Euxine et Corimbe demeurent mortifiés, mais ils n'osent pas répliquer à leur maître, qui leur commande de repartir pour la course.
Apsirte en méme temps s'en retourne à Tyr, où il faisait un très gros commerce. Outre nos deux époux, il emmène avec lui deux autres esclaves, l'un qui se nommait Leucon, élevé avec le fils de Licomède, et l'autre qui s'appelait Rode, compagne fidèle d'Anthia.
Nos jeunes Ephésiens avaient excité par-tout l'admiration des peuples ; mais on les prit ici véritablement pour des dieux. La beauté n'avait jamais paru dans un si grand éclat aux yeux de ces barbares. Chaque Tyrien qui les voyait passer, estimait Apsirte fort heureux de posséder de tels esclaves ; leur maître, les ayant menés chez lui, en confie la garde au plus fidèle de ses affranchis, et lui recommande d'en prendre soin.
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