HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon d'Éphèse, Les amours d'Abrocome et d'Anthia, livre I

Chapitre 2

  Chapitre 2

[1,2] Μηνιᾷ πρὸς ταῦτα Ἔρως· φιλόνεικος γὰρ θεὸς καὶ ὑπερηφάνοις ἀπαραίτητος· ἐζήτει δὲ τέχνην κατὰ τοῦ μειρακίου· καὶ γὰρ καὶ τῷ θεῷ δυσάλωτος ἐφαίνετο. Ἐξοπλίσας οὖν ἑαυτὸν καὶ πᾶσαν δύναμιν ἐρωτικῶν φαρμάκων περιβαλόμενος ἐστράτευεν ἐφ´ Ἁβροκόμην. Ἤγετο δὲ τῆς Ἀρτέμιδος ἐπιχώριος ἑορτὴ ἀπὸ τῆς πόλεως ἐπὶ τὸ ἱερόν· στάδιοι δέ εἰσιν ἑπτά· ἔδει δὲ πομπεύειν πάσας τὰς ἐπιχωρίους παρθένους κεκοσμημένας πολυτελῶς καὶ τοὺς ἐφήβους, ὅσοι τὴν αὐτὴν ἡλικίαν εἶχον τῷ Ἁβροκόμῃ. Ἦν δὲ αὐτὸς περὶ τὰ ἓξ καὶ δέκα ἔτη καὶ τῶν ἐφήβων προσήπτετο καὶ ἐν τῇ πομπῇ τὰ πρῶτα ἐφέρετο. Πολὺ δὲ πλῆθος ἐπὶ τὴν θέαν, πολὺ μὲν ἐγχώριον, πολὺ δὲ ξενικόν· καὶ γὰρ ἔθος ἦν ἐκείνῃ τῇ πανηγύρει καὶ νυμφίους ταῖς παρθένοις εὑρίσκεσθαι καὶ γυναῖκας τοῖς ἐφήβοις. Παρῄεσαν δὲ κατὰ στίχον οἱ πομπεύοντες· πρῶτα μὲν τὰ ἱερὰ καὶ δᾷδες καὶ κανᾶ καὶ θυμιάματα· ἐπὶ τούτοις ἵπποι καὶ κύνες καὶ σκεύη κυνηγετικὰ ὧν τὰ μὲν πολεμικά, τὰ δὲ πλεῖστα εἰρηνικά. Ἑκάστη δὲ αὐτῶν οὕτως ὡς πρὸς ἐραστὴν ἐκεκόσμητο. Ἦρχε δὲ τῆς τῶν παρθένων τάξεως Ἀνθία, θυγάτηρ Μεγαμήδους καὶ Εὐίππης, ἐγχωρίων. Ἦν δὲ τὸ κάλλος τῆς Ἀνθίας οἷον θαυμάσαι καὶ πολὺ τὰς ἄλλας ὑπερεβάλλετο παρθένους. Ἔτη μὲν τεσσαρεσκαίδεκα ἐγεγόνει, ἤνθει δὲ αὐτῆς τὸ σῶμα ἐπ´ εὐμορφίᾳ, καὶ τοῦ σχήματος κόσμος πολὺς εἰς ὥραν συνεβάλλετο· κόμη ξανθή, πολλὴ καθειμένη, ὀλίγη πεπλεγμένη, πρὸς τὴν τῶν ἀνέμων φορὰν κινουμένη· ὀφθαλμοὶ γοργοί, φαιδροὶ μὲν ὡς κόρης, φοβεροὶ δὲ ὡς σώφρονος· ἐσθὴς χιτὼν ἁλουργής, ζωστὸς εἰς γόνυ, μέχρι βραχιόνων καθειμένος, νεβρὶς περικειμένη, γωρυτὸς ἀνημμένος, τόξα {ὅπλα}, ἄκοντες φερόμενοι, κύνες ἑπόμενοι. Πολλάκις αὐτὴν ἐπὶ τοῦ τεμένους ἰδόντες Ἐφέσιοι προσεκύνησαν ὡς Ἄρτεμιν. Καὶ τότ´ οὖν ὀφθείσης ἀνεβόησε τὸ πλῆθος, καὶ ἦσαν ποικίλαι παρὰ τῶν θεωμένων φωναί, τῶν μὲν ὑπ´ ἐκπλήξεως τὴν θεὸν εἶναι λεγόντων, τῶν δὲ ἄλλην τινὰ ὑπὸ τῆς θεοῦ περιποιημένην· προσηύχοντο δὲ πάντες καὶ προσεκύνουν καὶ τοὺς γονεῖς αὐτῆς ἐμακάριζον· ἦν δὲ διαβόητος τοῖς θεωμένοις ἅπασιν Ἀνθία καλή. Ὡς δὲ παρῆλθε τὸ τῶν παρθένων πλῆθος, οὐδεὶς ἄλλο τι Ἀνθίαν ἔλεγεν· ὡς δὲ Ἁβροκόμης μετὰ τῶν ἐφήβων ἐπέστη, τοὐνθένδε, καίτοι καλοῦ ὄντος τοῦ κατὰ τὰς παρθένους θεάματος, πάντες ἰδόντες Ἁβροκόμην ἐκείνων ἐπελάθοντο, ἔτρεψαν δὲ τὰς ὄψεις ἐπ´ αὐτὸν βοῶντες ὑπὸ τῆς θέας ἐκπεπληγμένοι, «καλὸς Ἁβροκόμης» λέγοντες, «καὶ οἷος οὐδὲ εἷς καλοῦ μίμημα θεοῦἬδη δέ τινες καὶ τοῦτο προσέθεσαν «οἷος ἂν γάμος γένοιτο Ἁβροκόμου καὶ Ἀνθίας». Καὶ ταῦτα ἦν πρῶτα τῆς Ἔρωτος τέχνης μελετήματα. Ταχὺ μὲν δὴ εἰς ἑκατέρους περὶ ἀλλήλων ἦλθε δόξα· καὶ τε Ἀνθία τὸν Ἁβροκόμην ἐπεθύμει ἰδεῖν, καὶ τέως ἀνέραστος Ἁβροκόμης ἤθελεν Ἀνθίαν ἰδεῖν. [1,2] Cupidon, le plus fier et le plut inexorable de tous les dieux, s'en irrite à la fin ; il entre en fureur, et sa vengeance est résolue : mais il sent qu'il a besoin d'adresse pour la rendre plus certaine. Abrocome lui paraissait une conquête difficile ; aussi le fils de Vénus prit plus de mesures qu'il n'en prend pour un mortel ordinaire. Lui, qui d'un souris, d'un seul regard, sait enflammer l'âme la plus farouche, eut recours à tous ses artifices. Après avoir jeté son bandeau, il aiguise ses traits ; il trempe son flambeau dans ses poisons les plus ardents, appelle autour de lui les amours les plus malins de Cythère, et, presque sûr de vaincre, il prend son vol vers son ennemi, et s'arrête sur la campagne d'Ephèse. On y célébrait la fête de Diane, protectrice de l'Ionie ; et, comme son temple est éloigné d'environ sept stades de la ville, tous les peuples voisins venaient à Ephèse ; là ils se joignaient à ses citoyens, et s'assemblaient, par ordre, pour se rendre avec eux à ce merveilleux monument que tant de rois ont consacre à la déesse. La pompe de ce spectacle était auguste ; une troupe de jeunes filles se préparait pour la marche, ainsi que les jeunes garçons de l'âge de quinze ou seize ans, qui devaient les accompagner ; la multitude en était innombrable, parce que l'usage avait rendu cette fête une espèce d'entrevue aux jeunes gens, pour se marier : la marche commençait ainsi. On voyait d'abord les vases sacrés, les torches, les corbeilles, les encensoirs ; ensuite les chevaux, les chiens et les harnais de chasse, enrichis des plus belles fourures de l'Asie, en appareil de guerre, quoique la plupart de ces équipages ne pussent servir qu'en temps de paix. Toutes les jeunes filles s'étaient parées comme pour plaire à leurs amants. Anthia les conduisait; elle était d'Ephèse ; son père s'appelait Megamède, et sa mère Evippe. La beauté d'Anthia rendait cette jeune grecque un vrai miracle de la nature, et surpassait de beaucoup celle de ses compagnes. Agée de quatorze ans, elle faisait briller dans tout leur éclat les fleurs de la jeunesse, et le goût de sa parure ajoutait à ses charmes : sa blonde chevelure était en partie tressée autour du visage, et le reste flottait sur ses épaules au gré des zéphirs; ses yeux, dans leur fierté, conservaient la gaieté d'une jeune enfant, et l'air imposant d'une femme modeste. Une jupe de pourpre, extrêmement légère, lui tombait jusqu'aux genoux ; elle était couverte à demi d'une peau de dain, son carquois attaché derrière le dos : on portait à sa suite des arcs, des flèches, des javelots ; et des esclaves y menaient en laisse un équipage de très-beaux chiens. Plus d'une fois les Éphésiens, l'apercevant dans le temple, n'avaient pu s'empêcher de l'adorer comme Diane. Dès qu'elle parut, ils s'écrièrent presque tous d'une voix, que c'était la déesse elle-même; d'autres assuraient que c'était une nouvelle Diane adoptée par la déesse ; ils lui offraient des vœux tout haut, et félicitaient les parents de l'avoir mise au jour : enfin, parmi ceux qui la connaissaient, elle était appelée, d'une acclamation générale, la belle Anthia. Mais lorsqu'Abrocome parut à la tête des jeunes garçons, la surprise suspendit tous les esprits ; on ne pouvait l'admirer qu'en silence, on manquait d'expressions ; il fixa quelque temps tous les regards, et mille voix s'élevant tout à coup : c'est le bel Abrocome ; personne n'est si beau qu'Abrocome ; c'est le portrait du dieu de la beauté ; on ajouta même ces mots : Abrocome, Anthia, Ciel, quel mariage ! Et c'étaient les premiers coups de la vengeance de Cupidon. Bientôt ils pensèrent l'un de l'autre ce que chacun pensait d'eux ; Anthia souhaita de voir Abrocome; Abrocome, jusqu'alors insensible, desira de voir Anthia.


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Dernière mise à jour : 8/04/2010