HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Cyropédie, livre IV

Chapitre 4,2,30

  Chapitre 4,2,30

[4,2,30] (30) Καὶ τὸν Φρύγα τὰ αὐτὰ ποιῆσαί φασι τὸν τῆς
παρ' ῾Ελλήσποντον ἄρχοντα Φρυγίας. Ὡς δὲ παρῄσθοντο τῶν
φευγόντων καὶ καταλαμβανόντων αὐτούς, πυθόμενοι τὸ
γιγνόμενον ἔφευγον δὴ καὶ αὐτοὶ ἀνὰ κράτος. (31) Τὸν δὲ τῶν
Καππαδοκῶν βασιλέα καὶ τὸν τῶν ᾿Αραβίων ἔτι ἐγγὺς ὄντας καὶ
ὑποστάντας ἀθωρακίστους κατακαίνουσιν οἱΥρκάνιοι. Τὸ δὲ
πλεῖστον ἦν τῶν ἀποθανόντων ᾿Ασσυρίων καὶ ᾿Αραβίων· ἐν γὰρ
τῇ αὑτῶν ὄντες χώρᾳ ἀσυντονώτατα πρὸς τὴν πορείαν εἶχον.
(32) Οἱ μὲν δὴ Μῆδοι καὶΥρκάνιοι, οἷα δὴ εἰκὸς κρατοῦντας, τοιαῦτα
ἐποίουν διώκοντες. δὲ Κῦρος τοὺς παρ' ἑαυτῷ ἱππέας
καταλειφθέντας περιελαύνειν ἐκέλευε τὸ στρατόπεδον, καὶ εἴ
τινας σὺν ὅπλοις ἴδοιεν ἐξιόντας, κατακαίνειν· τοῖς δ'
ὑπομένουσιν ἐκήρυξεν, ὁπόσοι τῶν πολεμίων στρατιωτῶν ἦσαν
ἱππεῖς πελτασταὶ τοξόται, ἀποφέρειν τὰ ὅπλα συνδεδεμένα,
τοὺς δὲ ἵππους ἐπὶ ταῖς σκηναῖς καταλείπειν· ὅστις δὲ ταῦτα μὴ
ποιήσοι, αὐτίκα τῆς κεφαλῆς στερήσεσθαι· τὰς δὲ κοπίδας
προχείρους ἔχοντες ἐν τάξει περιέστασαν. (33) Οἱ μὲν δὴ τὰ ὅπλα
ἔχοντες ἐρρίπτουν, ἀποφέροντες εἰς ἓν χωρίον ὅποι ἐκέλευε· καὶ
ταῦτα μὲν οἷς ἐπέταξεν ἔκαιον.
(34) δὲ Κῦρος ἐνενόησεν ὅτι ἦλθον μὲν οὔτε σῖτα οὔτε ποτὰ
ἔχοντες, ἄνευ δὲ τούτων οὔτε στρατεύεσθαι δυνατὸν οὔτ' ἄλλο
ποιεῖν οὐδέν. Σκοπῶν δ' ὅπως ἂν κάλλιστα καὶ τάχιστα ταῦτα
γένοιτο, ἐνθυμεῖται ὅτι ἀνάγκη πᾶσι τοῖς στρατευομένοις εἶναί
τινα ὅτῳ καὶ σκηνῆς μελήσει καὶ ὅπως τὰ ἐπιτήδεια
παρεσκευασμένα τοῖς στρατιώταις εἰσιοῦσιν ἔσται.
(35) Καὶ τοίνυν ἔγνω ὅτι τούτους εἰκὸς μάλιστα πάντων ἐν τῷ
στρατοπέδῳ νῦν κατειλῆφθαι (ἦν) διὰ τὸ ἀμφὶ συσκευασίαν
ἔχειν· ἐκήρυξε δὴ παρεῖναι τοὺς ἐπιτρόπους πάντας· εἰ δέ που μὴ
εἴη ἐπίτροπος, τὸν πρεσβύτατον ἀπὸ σκηνῆς· τῷ δὲ ἀπειθοῦντι
πάντα τὰ χαλεπὰ ἀνεῖπεν. Οἱ δὲ ὁρῶντες καὶ τοὺς δεσπότας
πειθομένους ταχὺ ἐπείθοντο. (36) Ἐπεὶ δὲ παρεγένοντο, πρῶτον
μὲν ἐκέλευε καθίζεσθαι αὐτῶν ὅσοις ἐστὶ πλέον δυοῖν μηνοῖν ἐν
τῇ σκηνῇ τὰ ἐπιτήδεια. Ἐπεὶ δὲ τούτους εἶδεν, αὖθις ἐκέλευσεν
ὅσοις μηνὸς ἦν· ἐν τούτῳ σχεδὸν πάντες ἐκαθίζοντο.
(37) Ἐπεὶ δὲ ταῦτα ἔμαθεν, εἶπεν ὧδε αὐτοῖς·
- « Ἄγετέ νυν, » ἔφη, « ἄνδρες, οἵ τινες ὑμῶν τὰ μὲν κακὰ μισεῖτε,
μαλακοῦ δέ τινος παρ' ἡμῶν βούλοισθ' ἂν τυγχάνειν,
ἐπιμελήθητε προθύμως ὅπως διπλάσια ἐν τῇ σκηνῇ ἑκάστῃ σῖτα
καὶ ποτὰ παρεσκευασμένα τοῖς δεσπόταις καὶ τοῖς οἰκέταις
καθ' ἡμέραν ἐποιεῖτε· καὶ τἆλλα δὲ πάντα ὁπόσα καλὴν δαῖτα
παρέξει ἕτοιμα ποιεῖτε, ὡς αὐτίκα μάλα παρέσονται ὁπότεροι ἂν
κρατῶσι, καὶ ἀξιώσουσιν ἔκπλεω ἔχειν πάντα τὰ ἐπιτήδεια. Εὖ
οὖν ἴστε ὅτι συμφέροι ἂν ὑμῖν ἀμέμπτως δέχεσθαι τοὺς ἄνδρας. »
(38) Οἱ μὲν δὴ ταῦτ' ἀκούσαντες πολλῇ σπουδῇ τὰ παρηγγελμένα
ἔπραττον· δὲ συγκαλέσας τοὺς ταξιάρχους ἔλεξε τοιάδε·
- « Ἄνδρες φίλοι, γιγνώσκομεν ὅτι νῦν ἔξεστιν ἡμῖν προτέροις τῶν
ἀπόντων συμμάχων ἀρίστου τυχεῖν καὶ τοῖς μάλιστα
ἐσπουδασμένοις σίτοις καὶ ποτοῖς χρῆσθαι· ἀλλ' οὔ μοι δοκεῖ
τοῦτ' ἂν τὸ ἄριστον πλέον ὠφελῆσαι ἡμᾶς τὸ τῶν συμμάχων
ἐπιμελεῖς φανῆναι, οὐδ' ἂν αὕτη εὐωχία ἰσχυροτέρους τοσοῦτον
ποιῆσαι ὅσον εἰ δυναίμεθα τοὺς συμμάχους προθύμους ποιεῖσθαι.
(39) Εἰ δὲ τῶν νυνὶ διωκόντων καὶ κατακαινόντων τοὺς
ἡμετέρους πολεμίους καὶ μαχομένων, εἴ τις ἐναντιοῦται, τούτων
δόξομεν οὕτως ἀμελεῖν ὥστε καὶ πρὶν εἰδέναι πῶς πράττουσιν
ἠριστηκότες φαίνεσθαι, ὅπως μὴ αἰσχροὶ μὲν φανούμεθα,
ἀσθενεῖς δ' ἐσόμεθα συμμάχων ἀποροῦντες. Τὸ δὲ τῶν
κινδυνευόντων καὶ πονούντων ἐπιμεληθῆναι ὅπως εἰσιόντες τὰ
ἐπιτήδεια ἕξουσιν, αὕτη ἂν ἡμᾶς θοίνη πλείω εὐφράνειεν, ὡς
ἐγώ φημι, τὸ παραχρῆμα τῇ γαστρὶ χαρίσασθαι.
[4,2,30] (30) Le roi de la Phrygie qui borde l’Hellespont,
avait, dit-on, fait de même. Mais quand
ils apprirent ce qui se passait, par des fuyards qui les
avaient rejoints, ils prirent la fuite eux aussi à toute
vitesse. (31) Cependant les rois de Cappadoce et d’Arabie,
qui étaient encore tout près furent attaqués par les
Hyrcaniens, avant d’avoir mis leur cuirasse et furent
massacrés. Ce furent les Assyriens et les Arabes qui eurent
le plus de morts ; car, étant dans leur pays, ils pressaient
moins la marche. (32) Tandis que les Mèdes et les
Hyrcaniens poursuivaient ainsi l’ennemi, comme il est
naturel à des vainqueurs, Cyrus commanda aux cavaliers
restés près de lui de cerner le camp et de tuer ceux qu’ils
en verraient sortir en armes. A ceux qui y étaient
demeurés, il fit dire par un héraut que tous les soldats,
cavaliers, fantassins ou archers, apportassent leurs armes
liées en faisceaux et qu’on laissât les chevaux près des
tentes, et que tous ceux qui enfreindraient ces ordres
seraient immédiatement décapités. Les soldats de Cyrus se
rangèrent autour du camp, l’épée à la main. (33) Alors les
ennemis apportèrent leurs armes et les jetèrent à l’endroit
qu’on leur indiqua ; des soldats désignés à cet effet les brûlèrent.
(34) A ce moment, Cyrus s’avisa que ses troupes étaient
parties sans vivres ni boissons, choses dont on ne peut se
passer ni pour s’engager dans une expédition ni pour faire
quoi que ce soit. Comme il cherchait où trouver le
ravitaillement le meilleur et le plus rapide, il songea que
dans toute armée en campagne il y avait nécessairement
des gens pour prendre soin des tentes et pour fournir aux
soldats, quand ils rentrent, les choses nécessaires.
(35) Il pensa alors que, vraisemblablement, c’était surtout cette
sorte de gens que l’on venait de prendre dans le camp,
parce qu’ils étaient occupés à ramasser les bagages. En
conséquence, il fit publier par un héraut que tous les
intendants se présentassent, et s’il en manquait
quelqu’un, que le plus ancien de la tente vînt à sa place,
menaçant ceux qui désobéiraient de toute sa sévérité. Les
intendants, voyant leurs maîtres obéir, obéirent
rapidement. (36) Quand ils furent arrivés, Cyrus ordonna à
ceux d’entre eux qui avaient dans leur tente des vivres
pour deux mois ou plus de s’asseoir ; puis, quand il les eut
vus, il donna le même ordre à ceux qui en avaient pour un
mois ; presque tous, se trouvant en ce cas, s’assirent.
(37) Ces renseignements pris, il leur dit :
«Allez maintenant, vous autres ; s’il en est parmi vous qui
n’aiment pas les coups et qui désirent que nous les
traitions avec douceur, mettez tous vos soins et votre
empressement à préparer dans chaque tente le double des
victuailles et des boissons que vous fournissiez chaque
jour à vos maîtres et à leurs valets ; tenez prêt tout ce
qu’il faut pour un bon repas ; car, de quelque côté que soit
la victoire, les vainqueurs reviendront aussitôt et ils
exigeront qu’on satisfasse largement à leurs besoins.
Sachez qu’il vous importe qu’ils n’aient pas à se plaindre
de la réception.»
(38) Ayant entendu ces paroles, les intendants se hâtent
d’exécuter les ordres de Cyrus. Lui, cependant, réunit les
taxiarques, et leur tient ce discours :
«Mes amis, nous pourrions, je le sais, prendre notre
déjeuner avant nos alliés absents et nous régaler de ces
mets et de ces boissons préparés avec le plus grand soin ;
mais je ne crois pas que ce déjeuner serve mieux nos
intérêts que l’attention que nous pouvons montrer pour
nos alliés, ni que la bonne chère augmente nos forces
autant que nous pouvons le faire en nous attachant des
alliés dévoués. (39) Or, si, pendant qu’ils poursuivent et
tuent nos ennemis, et qu’ils se battent contre ceux qui font
tête, nous leur témoignons assez d’indifférence pour nous
mettre à table avant même de savoir où ils en sont, nous
nous couvrirons de honte et nous nous trouverons affaiblis
faute d’alliés. Si au contraire nous nous occupons de ceux
qui affrontent les dangers et les fatigues, de sorte qu’à
leur retour ils trouvent le nécessaire, nous prendrons plus
de plaisir à ce repas, croyez-moi, que si nous
assouvissions sur-le-champ notre appétit.


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Dernière mise à jour : 17/06/2005