[4,1,20] (20) Ἐννόει δ', ἔφη, ὅτι καὶ ἡμεῖς, ἐπεὶ σὺ ἐδέου, ἤλθομεν σοὶ
χαριζόμενοι μακρὰν ὁδόν· καὶ σὺ οὖν ἡμῖν δίκαιος εἶ ἀντιχαρίζεσθαι, ἵνα
καὶ ἔχοντές τι οἴκαδ' ἀφικώμεθα καὶ μὴ εἰς τὸν σὸν θησαυρὸν πάντες
ὁρῶμεν. »
(21) Ἐνταῦθα δὴ ἔλεξεν ὁ Κυαξάρης·
- « Ἀλλ' εἴ γε μέντοι ἐθέλων τις ἕποιτο, καὶ χάριν ἔγωγέ σοι εἰδείην ἄν. »
- « Σύμπεμψον τοίνυν μοί τινα, » ἔφη, « τῶν ἀξιοπίστων τούτων,
ὃς ἐρεῖ ἃ ἂν σὺ ἐπιστείλῃς. »
- « Λαβὼν δὴ ἴθι, » ἔφη, « ὅντινα ἐθέλεις τουτωνί· »
(22) Ἔνθα δὴ ἔτυχε παρὼν ὁ φήσας ποτὲ συγγενὴς αὐτοῦ εἶναι καὶ
φιληθείς. Εὐθὺς οὖν ὁ Κῦρος εἶπεν·
- « Ἀρκεῖ μοι, » ἔφη, « οὑτοσί. »
- « Οὗτος τοίνυν σοι ἑπέσθω. (23) Καὶ λέγε σύ, » ἔφη, « τὸν
ἐθέλοντα ἰέναι μετὰ Κύρου.
Οὕτω δὴ λαβὼν τὸν ἄνδρα ἐξῄει. Ἐπεὶ δ' ἐξῆλθον, ὁ Κῦρος εἶπε·
- « Νῦν δὴ σὺ δηλώσεις εἰ ἀληθῆ ἔλεγες, ὅτε ἔφης ἥδεσθαι θεώμενος ἐμέ. »
- « Οὔκουν ἀπολείψομαί γέ σου, » ἔφη ὁ Μῆδος, εἰ τοῦτο λέγεις. »
Καὶ ὁ Κῦρος εἶπεν·
- « Οὐκοῦν καὶ ἄλλους, » ἔφη, « προθύμως ἐξάξεις; » ἐπομόσας οὖν ἐκεῖνος
- « Νὴ τὸν Δί', » ἔφη, « ἔστε γ' ἂν ποιήσω καὶ σὲ ἐμὲ ἡδέως θεᾶσθαι.
(24) Τότε δὴ καὶ ἐκπεμφθεὶς ὑπὸ τοῦ Κυαξάρου τά τε ἄλλα
προθύμως ἀπήγγελλε τοῖς Μήδοις καὶ προσετίθει ὅτι αὐτός γε
οὐκ ἀπολείψοιτο ἀνδρὸς καλλίστου καὶ ἀρίστου, καὶ τὸ μέγιστον,
ἀπὸ θεῶν γεγονότος.
| [4,1,20] (20) Songe, ajouta-t-il, que nous aussi, sur ta prière,
nous avons fait, pour te rendre service, une route immense :
il est donc juste que toi, à ton tour, tu nous fasses plaisir, afin que
nous ne rentrions pas chez nous les mains vides et que nous
n’ayons pas toujours les yeux tournés vers ton trésor.»
(21) Cyaxare dit alors : «S’il en est qui veulent bien te
suivre, je serai le premier à t’en savoir gré. — Envoie-moi
donc, reprit Cyrus, un de tes hommes de confiance pour
faire connaître ta volonté. — Va, prends parmi ceux qui
sont ici celui que tu désires.» (22) Il y avait justement là
celui qui s’était dit un jour parent de Cyrus et avait reçu
son baiser. Aussitôt Cyrus de dire : «Celui-ci me suffit. —
Qu’il te suive donc, dit Cyaxare. (23) Et toi, ajouta-t-il,
proclame que ceux qui le voudront peuvent partir avec
Cyrus.» Cyrus le prit donc avec lui et sortit. Dès qu’ils
furent dehors, Cyrus lui dit : «C’est maintenant que tu vas
me prouver si tu disais vrai, quand tu prétendais avoir
plaisir à me voir. — Je ne te quitterai plus, dit le Mède, si
tu me parles ainsi. — Tu vas donc, reprit Cyrus, mettre tout
ton zèle à m’en amener d’autres.» Le Mède en fit le
serment, en disant : «Oui, par Zeus, jusqu’à ce que je
mérite que tu me regardes à ton tour avec plaisir.» (24)
Alors, il s’empressa de faire connaître aux Mèdes la
volonté de Cyaxare en ajoutant que, pour lui, il ne se
séparerait pas d’un homme si beau et si bon, et, suprême
avantage, issu des dieux.
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