[4,5,40] (40) πλείω γὰρ ἅπαντα ἢ κατὰ τὸ ἡμέτερον πλῆθος εἶχον οἱ πολέμιοι.
Ἦλθον δὲ πρὸς ἐμὲ καὶ χρημάτων ταμίαι, οἵ τε τοῦ ᾿Ασσυρίων βασιλέως
καὶ ἄλλων δυναστῶν, οἳ ἔλεγον ὅτι χρυσίον εἴη παρὰ σφίσιν
ἐπίσημον, δασμούς τινας λέγοντες. (41) Καὶ ταῦτα οὖν κηρύττετε
πάντα ἀποφέρειν πρὸς ὑμᾶς ὅπου ἂν καθέζησθε· καὶ φόβον
ἐπιτίθεσθε τῷ μὴ ποιοῦντι τὸ παραγγελλόμενον· ὑμεῖς δὲ διάδοτε
λαβόντες ἱππεῖ μὲν τὸ διπλοῦν, πεζῷ δὲ τὸ ἁπλοῦν, ἵνα ἔχητε, ἤν
τινος προσδέησθε, καὶ ὅτου ὠνήσεσθε. (42) Τὴν δ' ἀγορὰν τὴν
οὖσαν ἐν τῷ στρατοπέδῳ κηρυξάτω μὲν ἤδη, ἔφη, μὴ ἀδικεῖν
μηδένα, πωλεῖν δὲ τοὺς καπήλους ὅ τι ἔχει ἕκαστος πράσιμον, καὶ
ταῦτα διαθεμένους ἄλλα ἄγειν, ὅπως οἰκῆται ἡμῖν τὸ στρατόπεδον. »
(43) Ταῦτα μὲν ἐκήρυττον εὐθύς. Οἱ δὲ Μῆδοι καὶ ῾Υρκάνιοι εἶπον ὧδε·
- « Καὶ πῶς ἄν, » ἔφασαν, « ἡμεῖς ἄνευ σοῦ καὶ τῶν σῶν
διανέμοιμεν ταῦτα; »
(44) Ὁ δ' αὖ Κῦρος πρὸς τοῦτον τὸν λόγον ὧδε προσηνέχθη·
- « Ἦ γὰρ οὕτως, » ἔφη, « ὦ ἄνδρες, γιγνώσκετε ὡς ὅ τι ἂν δέῃ
πραχθῆναι, ἐπὶ πᾶσι πάντας ἡμᾶς δεήσει παρεῖναι, καὶ οὔτε ἐγὼ
ἀρκέσω πράττων τι πρὸ ὑμῶν ὅ τι ἂν δέῃ, οὔτε ὑμεῖς πρὸ ἡμῶν;
καὶ πῶς ἂν ἄλλως πλείω μὲν πράγματα ἔχοιμεν, μείω δὲ
διαπραττοίμεθα ἢ οὕτως; (45) Ἀλλ' ὁρᾶτε, ἔφη· ἡμεῖς μὲν γὰρ
διεφυλάξαμέν τε ὑμῖν τάδε, καὶ ὑμεῖς ἡμῖν πιστεύετε καλῶς
διαπεφυλάχθαι· ὑμεῖς δ' αὖ διανείματε, καὶ ἡμεῖς πιστεύσομεν
ὑμῖν καλῶς διανενεμηκέναι. (46) Καὶ ἄλλο δέ τι αὖ ἡμεῖς
πειρασόμεθα κοινὸν ἀγαθὸν πράττειν. Ὁρᾶτε γὰρ δή, ἔφη, νυνὶ
πρῶτον ἵπποι ὅσοι ἡμῖν πάρεισιν, οἱ δὲ προσάγονται· τούτους οὖν
εἰ μὲν ἐάσομεν ἀναμβάτους, ὠφελήσουσι μὲν οὐδὲν ἡμᾶς,
πράγματα δὲ παρέξουσιν ἐπιμέλεσθαι· ἢν δὲ ἱππέας ἐπ' αὐτοὺς
καταστήσωμεν, ἅμα πραγμάτων τε ἀπαλλαξόμεθα καὶ ἰσχὺν
ἡμῖν αὐτοῖς προσθησόμεθα. (47) Εἰ μὲν οὖν ἄλλους ἔχετε οἷστισιν
ἂν δοίητε αὐτούς, μεθ' ὧν ἂν καὶ κινδυνεύοιτε ἥδιον, εἴ τι δέοι, ἢ
μεθ' ἡμῶν, ἐκείνοις δίδοτε· εἰ μέντοι ἡμᾶς βούλεσθε παραστάτας
μάλιστα ἔχειν ἡμῖν αὐτοὺς δότε. (48) Καὶ γὰρ νῦν ὅτε ἄνευ ἡμῶν
προσελάσαντες ἐκινδυνεύετε, πολὺν μὲν φόβον ἡμῖν παρείχετε μή
τι πάθητε, μάλα δὲ αἰσχύνεσθαι ἡμᾶς ἐποιήσατε ὅτι οὐ παρῆμεν
ὅπουπερ ὑμεῖς· (49) Ἤν δὲ λάβωμεν τοὺς ἵππους, ἑψόμεθα ὑμῖν.
Κἂν μὲν δοκῶμεν ὠφελεῖν πλέον ἀπ' αὐτῶν συναγωνιζόμενοι,
οὕτω προθυμίας οὐδὲν ἐλλείψομεν· ἢν δὲ πεζοὶ γενόμενοι
δοκῶμεν καιριωτέρως ἂν παρεῖναι, τό τε καταβῆναι ἐν μέσῳ καὶ
εὐθὺς πεζοὶ ὑμῖν παρεσόμεθα· τοὺς δ' ἵππους μηχανησόμεθα οἷς
ἂν παραδοίημεν. »
| [4,5,40] (40) Vous aurez encore bien du superflu, j’en réponds ;
car les ennemis avaient tout en plus grande quantité qu’il n’en
faut au nombre de gens que nous sommes. Il est venu aussi des
trésoriers du roi d’Assyrie et d’autres princes pour me dire
qu’ils avaient chez eux de l’argent monnayé, provenant,
disaient-ils, des tributs. (41) Faites-leur savoir par un
héraut qu’ils aient à remettre tout cet argent aussi à
l’endroit où vous aurez pris place, et faites peur à
quiconque ne ferait pas ce qui est prescrit. Cet argent
reçu, donnez au cavalier une part double, une part simple
au fantassin, afin que vous ayez de quoi acheter ce qui
peut vous manquer. (42) Il y a un marché dans le camp ;
ordonnez par la voix d’un héraut qu’on ne moleste
personne, que les détaillants vendent chacun leurs
marchandises, et que, celles-ci écoulées, ils en amènent
d’autres, pour que notre camp soit bien approvisionné.»
La proclamation fut faite aussitôt. Alors les Mèdes et les
Hyrcaniens prirent la parole : «Comment, demandèrent-
ils, faire le partage sans toi et les tiens ?» (44) A cette
question, Cyrus répliqua : «Croyez-vous donc, mes amis,
que rien ne doive se faire ici sans que nous y assistions
tous, et ne suffit-il pas, s’il y a quelque chose à faire, que
je le fasse pour vous ou vous pour moi ? Il n’y a pas de
plus sûre méthode pour multiplier les difficultés et
diminuer les résultats que celle que vous proposez.
(45) Voyez vous-mêmes, ajouta-t-il : nous vous avons gardé ce
butin, et vous avez confiance que nous l’avons gardé
honnêtement ; vous, à votre tour, faites le partage et nous
aurons confiance que vous l’avez fait honnêtement.
(46) De notre côté nous tâcherons, à l’occasion, de travailler à
l’intérêt commun. Voyez d’abord à présent combien nous
avons de chevaux, et combien on nous en amène. Si nous
les laissons sans cavaliers, ils ne nous serviront à rien, et
nous aurons l’embarras de les soigner ; si nous leur
donnons des cavaliers, nous serons délivrés de ce soin, et
nous augmenterons notre force. Si vous avez à qui les
donner et avec qui vous préfériez courir, à l’occasion, les
hasards de la guerre plutôt qu’avec nous, donnez-les leur.
(47) Mais si vous préférez nous avoir comme compagnons,
donnez-les nous. (48) Car lorsque, lancés à la poursuite de
l’ennemi, vous étiez au danger sans nous, nous avions bien
peur qu’il ne vous arrivât malheur et vous nous faisiez
rougir de ne pas être où vous étiez ; mais, quand nous
aurons des chevaux, nous vous suivrons. (49) Si vous
croyez que nous nous rendrons plus utiles en combattant à
cheval avec vous, notre ardeur ne sera pas en défaut ; si
au contraire vous croyez que notre aide sera plus décisive,
si nous restons à pied, il nous est facile de descendre, et
redevenus tout de suite fantassins, nous serons à vos
côtés ; quant aux chevaux, nous trouverons bien à qui les confier.»
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