[4,5,50] (50) Ὁ μὲν οὕτως ἔλεξεν· οἱ δὲ ἀπεκρίναντο·  
 - « Ἀλλ' ἡμεῖς μέν, ὦ Κῦρε, οὔτ' ἄνδρας ἔχομεν οὓς ἀναβιβάσαιμεν 
 ἂν ἐπὶ τούτους τοὺς ἵππους, οὔτ' εἰ εἴχομεν, σοῦ ταῦτα 
 βουλομένου ἄλλο ἂν ἀντὶ τούτων ᾑρούμεθα. Καὶ νῦν, ἔφασαν, 
 τούτους λαβὼν ποίει ὅπως ἄριστόν σοι δοκεῖ εἶναι. » 
 (51) - « ἀλλὰ δέχομαί τε, » ἔφη, « καὶ ἀγαθῇ τύχῃ ἡμεῖς τε ἱππεῖς 
 γενοίμεθα καὶ ὑμεῖς διέλοιτε τὰ κοινά. Πρῶτον μὲν οὖν τοῖς θεοῖς, 
 ἔφη, ἐξαιρεῖτε ὅ τι ἂν οἱ μάγοι ἐξηγῶνται· ἔπειτα δὲ καὶ Κυαξάρῃ 
 ἐκλέξασθε ὁποῖ' ἂν οἴεσθε αὐτῷ μάλιστα χαρίζεσθαι. » 
 (52) Καὶ οἳ γελάσαντες εἶπον ὅτι γυναῖκας ἐξαιρετέον εἴη.  
 - « Κυναῖκάς τε τοίνυν ἐξαιρεῖτε, » ἔφη, « καὶ ἄλλο ὅ τι ἂν δοκῇ 
 ὑμῖν. Ἐπειδὰν δ' ἐκείνῳ ἐξέλητε, τοὺς ἐμοί, ὦ ῾Υρκάνιοι, 
 ἐθελουσίους τούτους ἐπισπομένους πάντας ἀμέμπτους ποιεῖτε εἰς 
 δύναμιν. (53) Ὑμεῖς δ' αὖ, ὦ Μῆδοι, τοὺς πρώτους συμμάχους 
 γενομένους τιμᾶτε τούτους, ὅπως εὖ βεβουλεῦσθαι ἡγήσωνται 
 ἡμῖν φίλοι γενόμενοι. Νείματε δὲ πάντων τὸ μέρος καὶ τῷ παρὰ 
 Κυαξάρου ἥκοντι αὐτῷ τε καὶ τοῖς μετ' αὐτοῦ· καὶ συνδιαμένειν 
 δὲ παρακαλεῖτε, ὡς ἐμοὶ τοῦτο συνδοκοῦν, ἵνα καὶ Κυαξάρῃ 
 μᾶλλον εἰδὼς περὶ ἑκάστου ἀπαγγείλῃ τὰ ὄντα. (54) Πέρσαις δ', 
 ἔφη, τοῖς μετ' ἐμοῦ, ὅσα ἂν περιττὰ γένηται ὑμῶν καλῶς 
 κατεσκευασμένων, ταῦτα ἀρκέσει· καὶ γάρ, ἔφη, μάλα πως ἡμεῖς 
 οὐκ ἐν χλιδῇ τεθράμμεθα ἀλλὰ χωριτικῶς, ὥστε ἴσως ἂν ἡμῶν 
 καταγελάσαιτε, εἴ τι σεμνὸν ἡμῖν περιτεθείη, ὥσπερ, ἔφη, οἶδ' ὅτι 
 πολὺν ὑμῖν γέλωτα παρέξομεν καὶ ἐπὶ τῶν ἵππων καθήμενοι, 
 οἶμαι δ', ἔφη, καὶ ἐπὶ τῆς γῆς καταπίπτοντες. » 
 (55) Ἐκ τούτου οἱ μὲν ᾖσαν ἐπὶ τὴν διαίρεσιν, μάλα ἐπὶ τῷ ἱππικῷ 
 γελῶντες· ὁ δὲ τοὺς ταξιάρχους καλέσας ἐκέλευσε τοὺς ἵππους 
 λαμβάνειν καὶ τὰ τῶν ἵππων σκεύη καὶ τοὺς ἱπποκόμους, καὶ 
 ἀριθμήσαντας λαβεῖν κληρωσαμένους εἰς τάξιν ἴσους ἑκάστοις. 
 (56) Αὖθις δὲ ὁ Κῦρος ἀνειπεῖν ἐκέλευσεν, εἴ τις εἴη ἐν τῷ 
 ᾿Ασσυρίων ἢ Σύρων ἢ ᾿Αραβίων στρατεύματι ἀνὴρ δοῦλος ἢ 
 Μήδων ἢ Περσῶν ἢ Βακτρίων ἢ Καρῶν ἢ Κιλίκων ἢ ῾Ελλήνων ἢ 
 ἄλλοθέν ποθεν βεβιασμένος, ἐκφαίνεσθαι. (57) Οἱ δὲ ἀκούσαντες 
 τοῦ κήρυκος ἄσμενοι πολλοὶ προυφάνησαν· ὁ δ' ἐκλεξάμενος 
 αὐτῶν τοὺς τὰ εἴδη βελτίστους ἔλεγεν ὅτι ἐλευθέρους αὐτοὺς 
 ὄντας δεήσει ὅπλα ὑποφέρειν ἃ ἂν αὐτοῖς διδῶσι· τὰ δ' ἐπιτήδεια 
 ὅπως ἂν ἔχωσιν ἔφη αὑτῷ μελήσειν. (58) Καὶ εὐθὺς ἄγων πρὸς 
 τοὺς ταξιάρχους συνέστησεν αὐτούς, καὶ ἐκέλευσε τά τε γέρρα 
 καὶ τὰς ψιλὰς μαχαίρας τούτοις δοῦναι, ὅπως ἔχοντες σὺν τοῖς 
 ἵπποις ἕπωνται, καὶ τὰ ἐπιτήδεια τούτοις ὥσπερ καὶ τοῖς μετ' 
 αὐτοῦ Πέρσαις λαμβάνειν, αὐτοὺς δὲ τοὺς θώρακας καὶ τὰ ξυστὰ 
 ἔχοντας ἀεὶ ἐπὶ τῶν ἵππων ὀχεῖσθαι, καὶ αὐτὸς οὕτω ποιῶν 
 κατῆρχεν, ἐπὶ δὲ τοὺς πεζοὺς τῶν ὁμοτίμων ἀνθ' αὑτοῦ ἕκαστον 
 καθιστάναι ἄλλον ἄρχοντα τῶν ὁμοτίμων.
 | [4,5,50] (50) Ainsi parla Cyrus. Ils répondirent : «Mais nous  
n’avons pas d’hommes, Cyrus, à faire monter sur ces  
chevaux ; en aurions-nous d’ailleurs, il suffit que nous  
sachions ton désir pour que nous te préférions à eux. Et  
maintenant, ajoutèrent-ils, prends-les et fais en ce qui te  
semblera bon. — (51) Eh bien, j’accepte, dit-il, et que Dieu  
nous aide, nous à devenir des cavaliers, vous, à partager le  
butin commun. Tout d’abord, ajouta-t-il, mettez à part  
pour les dieux ce que les mages vous indiqueront ; puis  
choisissez pour Cyaxare ce que vous croirez qui lui sera le  
plus agréable.»   
(52) Ils dirent en riant qu’il fallait lui choisir des femmes.  
«Choisissez donc des femmes, reprit Cyrus, et tout ce qui  
vous paraîtra bon. Quand vous aurez mis de côté sa part,  
faites, autant que vous le pourrez, Hyrcaniens, que les  
Mèdes qui m’ont suivi volontairement n’aient pas à se  
plaindre. (53) Et vous, de votre côté, Mèdes, honorez les  
Hyrcaniens, qui ont été nos premiers alliés, pour qu’ils ne  
doutent pas qu’ils ont été bien inspirés de devenir nos  
amis. Donnez aussi sa part de tout au messager de  
Cyaxare et à ses compagnons ; pressez-le de rester avec  
vous, et dites-lui que je le désire aussi, afin qu’il se  
renseigne plus exactement de tout et rapporte la vérité à  
Cyaxare. (54) Pour les Perses qui sont avec moi, ajouta-t- 
il, ce qui restera, quand vous serez amplement pourvus,  
leur suffira ; car nous n’avons pas, dit-il, été nourris dans  
la mollesse, mais à la façon rustique, et peut-être ririez- 
vous de nous, si vous nous voyiez porter quelque  
ornement de luxe, comme nous vous donnerons sûrement  
beaucoup à rire, quand nous serons à cheval et, je pense  
aussi, quand nous tomberons à terre.»  
(55) Sur ce, ils s’en allèrent faire le partage, riant fort de  
la future cavalerie. Quant à lui, il réunit ses taxiarques,  
leur ordonna de prendre les chevaux, les harnais et les  
palefreniers, de les compter et de les partager en tirant au  
sort un nombre égal pour chaque compagnie. 56 Puis il fit  
faire cette nouvelle proclamation : «S’il se trouve dans  
l’armée des Assyriens, des Syriens et des Arabes des  
esclaves pris de force chez les Mèdes, les Perses, les  
Bactriens, les Cariens, les Ciliciens, les Grecs ou de  
quelque autre pays, qu’ils se présentent.» (57) Ayant  
entendu le héraut, beaucoup se présentèrent avec  
empressement. Il choisit ceux qui avaient la meilleure  
mine et leur dit que, devenus libres, ils devraient porter  
les armes que les cavaliers leur donneraient et qu’il  
veillerait, lui, à ce qu’ils eussent le nécessaire. (58) Il les  
emmena aussitôt et les présenta aux taxiarques et il  
ordonna de leur donner des boucliers d’osier et des épées  
sans baudrier, afin qu’avec ces armes ils suivissent les  
cavaliers, et de prendre des vivres pour eux tout comme  
pour les Perses qui l’accompagnaient. Il prescrivit à ceux- 
ci d’avoir toujours leurs cuirasses et leurs javelines quand  
ils seraient à cheval, et lui-même en donna l’exemple. Pour  
ceux des homotimes qui restaient à pied, il chargea chacun  
des officiers (passés dans la cavalerie) de leur choisir à sa  
place un autre chef. 
 |