HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Cyropédie, livre IV

Chapitre 4,5,20

  Chapitre 4,5,20

[4,5,20] (20) δὲ Κῦρος εἶπεν·
- « Ἀλλ' ἐγώ, ἄγγελέ τε καὶ Μῆδοι, οὐδέν, » ἔφη, « θαυμάζω εἰ
Κυαξάρης, πολλοὺς μὲν πολεμίους τότ' ἰδών, ἡμᾶς δὲ οὐκ εἰδὼς
τι πράττομεν, ὀκνεῖ περί τε ἡμῶν καὶ περὶ αὑτοῦ· ἐπειδὰν δὲ
αἴσθηται πολλοὺς μὲν τῶν πολεμίων ἀπολωλότας, πάντας δὲ
ἀπεληλαμένους, πρῶτον μὲν παύσεται φοβούμενος, ἔπειτα
γνώσεται, ὅτι οὐ νῦν ἔρημος γίγνεται, ἡνίκα οἱ φίλοι αὐτοῦ τοὺς
ἐκείνου ἐχθροὺς ἀπολλύουσιν. (21) Ὰλλὰ μὴν μέμψεώς γε πῶς
ἐσμὲν ἄξιοι, εὖ τε ποιοῦντες ἐκεῖνον καὶ οὐδὲ ταῦτα
αὐτοματίσαντες; Ὰλλ' ἐγὼ μὲν ἐκεῖνον ἔπεισα ἐᾶσαί με λαβόντα
ὑμᾶς ἐξελθεῖν· ὑμεῖς δὲ οὐχ ὡς ἐπιθυμοῦντες τῆς ἐξόδου
ἠρωτήσατε εἰ ἐξίοιτε καὶ νῦν δεῦρο ἥκετε, ἀλλ' ὑπ' ἐκείνου
κελευσθέντες ἐξιέναι ὅτῳ ὑμῶν μὴ ἀχθομένῳ εἴη. Καὶ ὀργὴ οὖν
αὕτη σάφ' οἶδα ὑπό τε τῶν ἀγαθῶν πεπανθήσεται καὶ σὺν τῷ
φόβῳ λήγοντι ἄπεισι. (22) Νῦν μὲν οὖν, ἔφη, σύ τε, ἄγγελε,
ἀνάπαυσαι, ἐπεὶ καὶ πεπόνηκας, ἡμεῖς τε, Πέρσαι, ἐπεὶ
προσδεχόμεθα πολεμίους ἤτοι μαχουμένους γε πεισομένους
παρέσεσθαι, ταχθῶμεν ὡς κάλλιστα· οὕτω γὰρ ὁρωμένους εἰκὸς
πλέον προανύτειν ὧν χρῄζομεν. Σὺ δ', ἔφη, τῶνΥρκανίων
ἄρχων, ὑπόμεινον προστάξας τοῖς ἡγεμόσι τῶν σῶν στρατιωτῶν
ἐξοπλίζειν αὐτούς. »
(23) Ἐπεὶ δὲ ταῦτα ποιήσας Υρκάνιος προσῆλθε, λέγει Κῦρος·
- « Ἐγὼ δέ, » ἔφη, « Υρκάνιε, ἥδομαι αἰσθανόμενος ὅτι οὐ μόνον
φιλίαν ἐπιδεικνύμενος πάρει, ἀλλὰ καὶ ξύνεσιν φαίνῃ μοι ἔχειν.
Καὶ νῦν ὅτι συμφέρει ἡμῖν ταὐτὰ δῆλον· ἐμοί τε γὰρ πολέμιοι
᾿Ασσύριοι, σοί τε νῦν ἔτι ἐχθίονές εἰσιν ἐμοί· (24) Οὕτως οὖν ἡμῖν
ἀμφοτέροις βουλευτέον ὅπως τῶν μὲν νῦν παρόντων μηδεὶς
ἀποστατήσει ἡμῖν συμμάχων, ἄλλους δέ, ἂν δυνώμεθα,
προσληψόμεθα. Τοῦ δὲ Μήδου ἤκουες ἀποκαλοῦντος τοὺς
ἱππέας· εἰ δ' οὗτοι ἀπίασιν, ἡμεῖς μόνοι οἱ πεζοὶ μενοῦμεν.
(25) Οὕτως οὖν δεῖ ποιεῖν ἐμὲ καὶ σὲ ὅπως ἀποκαλῶν οὗτος καὶ
αὐτὸς μένειν παρ' ἡμῖν βουλήσεται. Σὺ μὲν οὖν εὑρὼν σκηνὴν δὸς
αὐτῷ ὅπου κάλλιστα διάξει πάντα τὰ δέοντα ἔχων· ἐγὼ δ' αὖ
πειράσομαι αὐτῷ ἔργον τι προστάξαι ὅπερ αὐτὸς ἥδιον πράξει
ἄπεισι· καὶ διαλέγου δὲ αὐτῷ ὁπόσα ἐλπὶς γενέσθαι ἀγαθὰ πᾶσι
τοῖς φίλοις, ἂν ταῦτ' εὖ γένηται· ποιήσας μέντοι ταῦτα ἧκε πάλιν
παρ' ἐμέ. »
(26) μὲν δὴΥρκάνιος τὸν Μῆδον ᾤχετο ἄγων ἐπὶ σκηνήν· δ'
εἰς Πέρσας ἰὼν παρῆν συνεσκευασμένος· δὲ Κῦρος αὐτῷ
ἐπέστελλε πρὸς μὲν Πέρσας λέγειν καὶ πρόσθεν ἐν τῷ λόγῳ
δεδήλωται, Κυαξάρῃ δὲ ἀποδοῦναι τὰ γράμματα.
- « Ἀναγνῶναι δέ σοι καὶ τὰ ἐπιστελλόμενα, » ἔφη, « βούλομαι, ἵνα
εἰδὼς αὐτὰ ὁμολογῇς, ἄν τί σε πρὸς ταῦτα ἐρωτᾷ. »
Ἐνῆν δὲ ἐν τῇ ἐπιστολῇ τάδε.
(27) - « Κῦρος Κυαξάρῃ χαίρειν. Ἡμεῖς σε οὔτε ἔρημον
κατελίπομεν· οὐδεὶς γάρ, ὅταν ἐχθρῶν κρατῇ, τότε φίλων ἔρημος
γίγνεται· οὐδὲ μὴν ἀποχωροῦντές γέ σε οἰόμεθα ἐν κινδύνῳ
καθιστάναι· ἀλλὰ ὅσῳ πλέον ἀπέχομεν, τοσούτῳ πλέονά σοι τὴν
ἀσφάλειαν ποιεῖν νομίζομεν· (28) οὐ γὰρ οἱ ἐγγύτατα τῶν φίλων
καθήμενοι μάλιστα τοῖς φίλοις τὴν ἀσφάλειαν παρέχουσιν, ἀλλ'
οἱ τοὺς ἐχθροὺς μήκιστον ἀπελαύνοντες μᾶλλον τοὺς φίλους ἐν
ἀκινδύνῳ καθιστᾶσι. (29) Σκέψαι δὲ οἵῳ ὄντι μοι περὶ σὲ οἷος ὢν
περὶ ἐμὲ ἔπειτά μοι μέμφῃ. Ἐγὼ μέν γέ σοι ἤγαγον συμμάχους,
οὐχ ὅσους σὺ ἔπεισας, ἀλλ' ὁπόσους ἐγὼ πλείστους ἐδυνάμην· σὺ
δέ μοι ἔδωκας μὲν ἐν τῇ φιλίᾳ ὄντι ὅσους πεῖσαι δυνασθείην· νῦν
δ' ἐν τῇ πολεμίᾳ ὄντος οὐ τὸν θέλοντα ἀλλὰ πάντας ἀποκαλεῖς.
[4,5,20] (20) Cyrus prit la parole :
«Pour moi, messager et vous, Mèdes, je ne suis pas du
tout surpris que Cyaxare, qui a vu tantôt le nombre des
ennemis et qui ne sait pas à quel point nous en sommes,
s’inquiète et pour nous et pour lui ; mais quand il saura
qu’un grand nombre d’ennemis ont péri, que tous les
autres sont en déroute, tout d’abord il cessera de craindre,
puis il reconnaîtra qu’il n’est pas abandonné, maintenant
que ses amis exterminent ses ennemis. (21) D’ailleurs
comment mériterions-nous d’être blâmés, nous qui lui
rendons service et qui n’avons rien fait de notre chef ? Au
contraire, je ne vous ai emmenés avec moi qu’après l’avoir
persuadé de vous y autoriser, et ce n’est pas parce que
vous aviez envie de partir avec moi que vous avez
demandé la permission de sortir ; si vous êtes ici, c’est
parce qu’il a commandé de partir à ceux qui le voudraient
de bon coeur. Cette colère, j’en suis sûr, s’adoucira devant
nos succès et disparaîtra, quand il cessera de craindre.
(22) Et maintenant, ajouta-t-il, toi, messager, va te
reposer : tu dois être fatigué, et nous, Perses, puisque
nous nous attendons à ce que les ennemis se présentent,
soit pour combattre, soit pour se soumettre, rangeons-
nous en bataille dans le meilleur ordre possible ; car en
nous montrant ainsi, nous avancerons davantage la
réalisation de nos projets. Toi, chef des Hyrcaniens,
ordonne à tes officiers d’armer leurs soldats, puis reviens
près de moi.» (23) L’Hyrcanien exécuta l’ordre et revint.
Cyrus lui dit : «Je suis heureux de te voir avec nous : car
non seulement tu nous donnes des preuves de ton amitié,
mais encore tu me parais avoir de l’intelligence. Il est clair
qu’à présent nous avons les mêmes intérêts ; car, si les
Assyriens sont mes ennemis, ils sont encore plus tes
ennemis que les miens. (24) Il nous faut donc nous
consulter tous les deux, afin qu’aucun de nos alliés
présents ne fasse défection, et que, s’il est possible, nous
en acquérions d’autres. Tu as entendu le Mède rappeler
ses cavaliers ; s’ils s’en vont, il ne restera avec vous que
nous, les fantassins. (25) Il faut donc faire en sorte, toi et
moi, que cet envoyé qui les rappelle, veuille lui-même
rester près de nous. Cherche-lui la tente où il sera le
mieux accommodé, et donne-la lui, pourvue de tout le
nécessaire. De mon côté, je tâcherai de lui donner un
emploi qui lui soit plus agréable que de s’en retourner.
Entretiens-le des biens immenses que tous nos amis
peuvent espérer, si notre expédition réussit. Cela fait,
reviens me trouver.»
(26) L’Hyrcanien s’en alla conduire le Mède dans une
tente, tandis que l’homotime envoyé en Perse se
présentait, tout prêt à partir. Cyrus lui recommanda de
dire aux Perses tout ce qu’il avait exposé précédemment
dans son discours, et le chargea d’une lettre pour Cyaxare.
«Je vais te lire, dit Cyrus, ce que je lui mande, afin que, le
connaissant, tu répondes en accord avec moi aux
questions qu’il pourra te faire à ce sujet.» Voici ce qu’il y
avait dans la lettre : (27) «Cyrus à Cyaxare, salut. Nous
ne t’avons pas abandonné ; car ce n’est pas au moment où
l’on est vainqueur de ses ennemis, que les amis vous abandonnent.
Nous ne croyons pas non plus te mettre en danger, en
nous éloignant de toi ; au contraire, plus nous sommes
éloignés, plus nous pensons accroître ta sécurité ; (28) car
ce ne sont pas ceux qui restent assis le plus près de leurs
amis qui leur procurent le plus de sécurité, ce sont ceux
qui repoussent bien loin les ennemis qui mettent le mieux
leurs amis à l’abri du danger. (29) Examine ma conduite à
ton égard et la tienne envers moi avant de m’adresser des
reproches. Moi, je t’ai amené des alliés, non pas autant
que tu me pressais d’en amener, mais autant que j’ai pu ;
toi, tu m’as donné, quand j’étais en pays ami, tous ceux
que je pourrais persuader, et, maintenant que je suis en
pays ennemi, tu rappelles, non pas ceux qui veulent bien
revenir, mais tout le monde.


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Dernière mise à jour : 17/06/2005