| [3,4,40]  ἀλλὰ τί οὐκ ἦγες τοὺς πελταστάς; ὁ 
δὲ λέγει ὅτι οὐκ ἐδόκει αὐτῷ ἔρημα καταλιπεῖν τὰ ὄπισθεν πολεμίων ἐπιφαινομένων.  
-- ἀλλὰ μὴν ὥρα γ᾽, ἔφη, βουλεύεσθαι πῶς τις τοὺς ἄνδρας ἀπελᾷ ἀπὸ τοῦ λόφου. 
(3.4.41) ἐνταῦθα Ξενοφῶν ὁρᾷ τοῦ ὄρους τὴν κορυφὴν ὑπὲρ αὐτοῦ τοῦ ἑαυτῶν 
στρατεύματος οὖσαν, καὶ ἀπὸ ταύτης ἔφοδον ἐπὶ τὸν λόφον ἔνθα ἦσαν οἱ πολέμιοι, 
καὶ λέγει·  
-- κράτιστον, ὦ Χειρίσοφε, ἡμῖν ἵεσθαι ὡς τάχιστα ἐπὶ τὸ ἄκρον· ἢν γὰρ τοῦτο 
λάβωμεν, οὐ δυνήσονται μένειν οἱ ὑπὲρ τῆς ὁδοῦ. ἀλλά, εἰ βούλει, μένε ἐπὶ τῷ 
στρατεύματι, ἐγὼ δ᾽ ἐθέλω πορεύεσθαι· εἰ δὲ χρῄζεις, πορεύου ἐπὶ τὸ ὄρος, ἐγὼ δὲ 
μενῶ αὐτοῦ. (3.4.42)  
-- ἀλλὰ δίδωμί σοι, ἔφη ὁ Χειρίσοφος, ὁπότερον βούλει ἑλέσθαι. εἰπὼν ὁ Ξενοφῶν ὅτι 
νεώτερός ἐστιν αἱρεῖται πορεύεσθαι, κελεύει δέ οἱ συμπέμψαι ἀπὸ τοῦ στόματος 
ἄνδρας· μακρὸν γὰρ ἦν ἀπὸ τῆς οὐρᾶς λαβεῖν. (3.4.43) καὶ ὁ Χειρίσοφος συμπέμπει 
τοὺς ἀπὸ τοῦ στόματος πελταστάς, ἔλαβε δὲ τοὺς κατὰ μέσον πλαισίου. συνέπεσθαι 
δ᾽ ἐκέλευσεν αὐτῷ καὶ τοὺς τριακοσίους οὓς αὐτὸς εἶχε τῶν ἐπιλέκτων ἐπὶ τῷ 
στόματι τοῦ πλαισίου. (3.4.44) ἐντεῦθεν ἐπορεύοντο ὡς ἐδύναντο τάχιστα. οἱ δ᾽ ἐπὶ 
τοῦ λόφου πολέμιοι ὡς ἐνόησαν αὐτῶν τὴν πορείαν ἐπὶ τὸ ἄκρον, εὐθὺς καὶ αὐτοὶ 
ὥρμησαν ἁμιλλᾶσθαι ἐπὶ τὸ ἄκρον. (3.4.45) καὶ ἐνταῦθα πολλὴ μὲν κραυγὴ ἦν τοῦ 
Ἑλληνικοῦ στρατεύματος διακελευομένων τοῖς ἑαυτῶν, πολλὴ δὲ κραυγὴ τῶν ἀμφὶ 
Τισσαφέρνην τοῖς ἑαυτῶν διακελευομένων. (3.4.46) Ξενοφῶν δὲ παρελαύνων ἐπὶ 
τοῦ ἵππου παρεκελεύετο·  
-- ἄνδρες, νῦν ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα νομίζετε ἁμιλλᾶσθαι, νῦν πρὸς τοὺς παῖδας καὶ τὰς 
γυναῖκας, νῦν ὀλίγον πονήσαντες ἀμαχεὶ τὴν λοιπὴν πορευσόμεθα. (3.4.47) 
Σωτηρίδας δὲ ὁ Σικυώνιος εἶπεν·  
-- οὐκ ἐξ ἴσου, ὦ Ξενοφῶν, ἐσμέν· σὺ μὲν γὰρ ἐφ᾽ ἵππου ὀχῇ, ἐγὼ δὲ χαλεπῶς κάμνω 
τὴν ἀσπίδα φέρων. (3.4.48) καὶ ὃς ἀκούσας ταῦτα καταπηδήσας ἀπὸ τοῦ ἵππου 
ὠθεῖται αὐτὸν ἐκ τῆς τάξεως καὶ τὴν ἀσπίδα ἀφελόμενος ὡς ἐδύνατο τάχιστα ἔχων 
ἐπορεύετο· ἐτύγχανε δὲ καὶ θώρακα ἔχων τὸν ἱππικόν· ὥστ᾽ ἐπιέζετο. καὶ τοῖς μὲν 
ἔμπροσθεν ὑπάγειν παρεκελεύετο, τοῖς δὲ ὄπισθεν παριέναι μόλις ἑπόμενος. (3.4.49) 
οἱ δ᾽ ἄλλοι στρατιῶται παίουσι καὶ βάλλουσι καὶ λοιδοροῦσι τὸν Σωτηρίδαν, ἔστε 
ἠνάγκασαν λαβόντα τὴν ἀσπίδα πορεύεσθαι. ὁ δὲ ἀναβάς, ἕως μὲν βάσιμα ἦν, ἐπὶ 
τοῦ ἵππου ἦγεν, ἐπεὶ δὲ ἄβατα ἦν, καταλιπὼν τὸν ἵππον ἔσπευδε πεζῇ. καὶ 
φθάνουσιν ἐπὶ τῷ ἄκρῳ γενόμενοι τοὺς πολεμίους. 
 | [3,4,40] Mais pourquoi n'avez-vous point amené les armés à la légère ?" Xénophon dit qu'il n'avait pas 
jugé convenable de laisser l'arrière-garde sans défense, l'ennemi commençant à déboucher 
sur elle. "Mais, ajouta-t-il, il est pressant de nous décider sur les moyens de déposter ceux que nous 
voyons occuper la hauteur 
en avant de nous." Xénophon jeta alors les yeux sur le sommet de la montagne au-dessus de la 
position où se trouvait l'armée, et 
vit qu'il communiquait à la colline importante, occupée par l'ennemi. "Le meilleur moyen, dit-il à 
Chirisophe, est de gagner au plus 
vite le dessus des Barbares. Si nous y réussissons, ils ne pourront pas tenir dans le poste d'où ils 
dominent notre passage. 
Demeurez, si vous le voulez, à l'armée, et je marche à la montagne ou, si vous l'aimez mieux, portez-
vous-y, et laissez-moi au 
gros des troupes. - Je vous donne le choix, répondit Chirisophe." Xénophon lui dit que, comme le 
plus jeune, il préférait d'être 
détaché, et lui demanda de lui donner des hommes de front, parce qu'il eût été trop long d'en faire 
venir de la queue. Chirisophe 
commanda, pour marcher avec Xénophon, les armés à la légère de l'avant-garde, qu'il y remplaça 
par ceux qui étaient au centre 
du carré ; il commanda de plus les trois cents hommes d'élite qui étaient sous ses ordres à la tête de 
l'armée, et leur dit de suivre Xénophon. 
Ce détachement marcha le plus vite qu'il put. Les ennemis qui étaient sur une hauteur, dès qu'ils 
s'aperçurent qu'on voulait gagner 
le sommet de la montagne, y coururent à l'envi pour prévenir les Grecs. Il s'éleva alors de grands cris 
et de l'armée grecque qui 
exhortait ses troupes, et de celle de Tissapherne qui tâchait d'animer les Barbares. Xénophon, 
courant à cheval sur le flanc de 
son détachement, excitait le soldat par ses discours. "C'est maintenant, mes amis, vous devez le 
croire, c'est maintenant que 
vous combattez pour revoir la Grèce, vos enfants et vos femmes ; essuyez quelques moments de 
fatigue : le reste de votre 
route, vous n'aurez plus de combats à livrer." Sotéridas de Sicyon lui dit :" Vous en parlez à votre 
aise, Xénophon, notre situation 
ne se ressemble pas : un cheval vous porte, et moi je porte un bouclier, et j'en suis très fatigué. À ces 
mots Xénophon se jeta à 
bas de son cheval, poussa cet homme hors du rang, et lui ayant arraché le bouclier, montait le plus 
vite qu'il lui était possible. Ce 
général se trouvait avoir de plus sa cuirasse de cavalier, en sorte que le poids de ses armes l'écrasait 
en marchant. Il exhortait 
cependant toujours la tête d'avancer, et la queue, qui avait peine à suivre, de rejoindre. Les soldats 
frappent Sotéridas, lui jettent 
des pierres, lui disent des injures, jusqu'à ce qu'ils l'obligent de reprendre son bouclier et son rang. 
Xénophon remonta sur son 
cheval, et s'en servit tant que le chemin fut praticable ; mais quand il cessa de l'être, ce général quitta 
sa monture, courut à pied 
avec les troupes, et les Grecs se trouvèrent arrivés au sommet de la montagne avant les ennemis. 
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