HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre III

Chapitre 3,4,30

  Chapitre 3,4,30

[3,4,30] οὕτω τὸ λοιπὸν τῆς ἡμέρας πορευόμενοι, οἱ μὲν <ἐν> τῇ ὁδῷ κατὰ τοὺς γηλόφους, οἱ δὲ κατὰ τὸ ὄρος ἐπιπαριόντες, ἀφίκοντο εἰς τὰς κώμας· καὶ ἰατροὺς κατέστησαν ὀκτώ· πολλοὶ γὰρ ἦσαν οἱ τετρωμένοι. (3.4.31) ἐνταῦθα ἔμειναν ἡμέρας τρεῖς καὶ τῶν τετρωμένων ἕνεκα καὶ ἅμα ἐπιτήδεια πολλὰ εἶχον, ἄλευρα, οἶνον, κριθὰς ἵπποις συμβεβλημένας πολλάς. ταῦτα δὲ συνενηνεγμένα ἦν τῷ σατραπεύοντι τῆς χώρας. (3.4.32) τετάρτῃ δἡμέρᾳ καταβαίνουσιν εἰς τὸ πεδίον. ἐπεὶ δὲ κατέλαβεν αὐτοὺς Τισσαφέρνης σὺν τῇ δυνάμει, ἐδίδαξεν αὐτοὺς ἀνάγκη κατασκηνῆσαι οὗ πρῶτον εἶδον κώμην καὶ μὴ πορεύεσθαι ἔτι μαχομένους· πολλοὶ γὰρ ἦσαν οἱ ἀπόμαχοι, <οἵ τε> τετρωμένοι καὶ οἱ ἐκείνους φέροντες καὶ οἱ τῶν φερόντων τὰ ὅπλα δεξάμενοι. (3.4.33) ἐπεὶ δὲ κατεσκήνησαν καὶ ἐπεχείρησαν αὐτοῖς ἀκροβολίζεσθαι οἱ βάρβαροι πρὸς τὴν κώμην προσιόντες, πολὺ περιῆσαν οἱ Ἕλληνες· πολὺ γὰρ διέφερεν ἐκ χώρας ὁρμῶντας ἀλέξασθαι πορευομένους ἐπιοῦσι τοῖς πολεμίοις μάχεσθαι. (3.4.34) ἡνίκα δἦν ἤδη δείλη, ὥρα ἦν ἀπιέναι τοῖς πολεμίοις· οὔποτε γὰρ μεῖον ἀπεστρατοπεδεύοντο οἱ βάρβαροι τοῦ Ἑλληνικοῦ ἑξήκοντα σταδίων, φοβούμενοι μὴ τῆς νυκτὸς οἱ Ἕλληνες ἐπιθῶνται αὐτοῖς. (3.4.35) πονηρὸν γὰρ νυκτός ἐστι στράτευμα Περσικόν. οἵ τε γὰρ ἵπποι αὐτοῖς δέδενται καὶ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ πεποδισμένοι εἰσὶ τοῦ μὴ φεύγειν ἕνεκα εἰ λυθείησαν, ἐάν τέ τις θόρυβος γίγνηται, δεῖ ἐπισάξαι τὸν ἵππον Πέρσῃ ἀνδρὶ καὶ χαλινῶσαι, δεῖ καὶ θωρακισθέντα ἀναβῆναι ἐπὶ τὸν ἵππον. ταῦτα δὲ πάντα χαλεπὰ νύκτωρ καὶ θορύβου ὄντος. τούτου ἕνεκα πόρρω ἀπεσκήνουν τῶν Ἑλλήνων. (3.4.36) ἐπεὶ δὲ ἐγίγνωσκον αὐτοὺς οἱ Ἕλληνες βουλομένους ἀπιέναι καὶ διαγγελλομένους, ἐκήρυξε τοῖς Ἕλλησι συσκευάζεσθαι ἀκουόντων τῶν πολεμίων. καὶ χρόνον μέν τινα ἐπέσχον τῆς πορείας οἱ βάρβαροι, ἐπειδὴ δὲ ὀψὲ ἐγίγνετο, ἀπῇσαν· οὐ γὰρ ἐδόκει λύειν αὐτοὺς νυκτὸς πορεύεσθαι καὶ κατάγεσθαι ἐπὶ τὸ στρατόπεδον. (3.4.37) ἐπειδὴ δὲ σαφῶς ἀπιόντας ἤδη ἑώρων οἱ Ἕλληνες, ἐπορεύοντο καὶ αὐτοὶ ἀναζεύξαντες καὶ διῆλθον ὅσον ἑξήκοντα σταδίους. καὶ γίγνεται τοσοῦτον μεταξὺ τῶν στρατευμάτων ὥστε τῇ ὑστεραίᾳ οὐκ ἐφάνησαν οἱ πολέμιοι οὐδὲ τῇ τρίτῃ, τῇ δὲ τετάρτῃ νυκτὸς προελθόντες καταλαμβάνουσι χωρίον ὑπερδέξιον οἱ βάρβαροι, ἔμελλον οἱ Ἕλληνες παριέναι, ἀκρωνυχίαν ὄρους, ὑφἣν κατάβασις ἦν εἰς τὸ πεδίον. (3.4.38) ἐπειδὴ δὲ ἑώρα Χειρίσοφος προκατειλημμένην τὴν ἀκρωνυχίαν, καλεῖ Ξενοφῶντα ἀπὸ τῆς οὐρᾶς καὶ κελεύει λαβόντα τοὺς πελταστὰς παραγενέσθαι εἰς τὸ πρόσθεν. (3.4.39) δὲ Ξενοφῶν τοὺς μὲν πελταστὰς οὐκ ἦγεν· ἐπιφαινόμενον γὰρ ἑώρα Τισσαφέρνην καὶ τὸ στράτευμα πᾶν· αὐτὸς δὲ προσελάσας ἠρώτα -- τί καλεῖς; δὲ λέγει αὐτῷ· -- ἔξεστιν ὁρᾶν· κατείληπται γὰρ ἡμῖν ὑπὲρ τῆς καταβάσεως λόφος, καὶ οὐκ ἔστι παρελθεῖν, εἰ μὴ τούτους ἀποκόψομεν. [3,4,30] On marcha ainsi le reste du jour. L'armée grecque suivit son chemin de colline en colline : les armés à la légère longèrent la montagne qui dominait. On arriva à des villages, et l'on constitua huit médecins pour panser les blessés ; car il y en avait beaucoup. On y séjourna trois jours, et à cause des blessés, et parce qu'on y trouva beaucoup de vivres, de la farine de froment, du vin, et un grand amas d'orge à l'usage des chevaux. Toutes ces provisions avaient été rassemblées pour le satrape de la province. Le quatrième jour les Grecs descendirent dans la plaine. Tissapherne les ayant rejoints avec son armée, les força de cantonner dans le premier village qu'ils trouvèrent, et de ne plus tenter de combattre en marchant ; car ils avaient beaucoup de blessés. Des soldats les portaient et laissaient eux-mêmes porter leurs armes à d'autres Grecs, ce qui faisait une multitude d'hommes hors de service. Mais lorsqu'on fut cantonné, et que les Barbares, s'approchant du village, voulurent inquiéter les Grecs, ceux-ci eurent de beaucoup l'avantage ; car il était très différent de repousser, par des sorties, d'un lieu fermé, ces légères incursions ou de marcher en plaine, occupés sans cesse à résister aux efforts de l'ennemi. Vers le soir arriva l'heure où les Barbares devaient s'éloigner ; car ils ne campaient jamais à moins de soixante stades des Grecs, craignant d'être attaqués de nuit. Une armée perse est, en effet, dans les ténèbres, une mauvaise armée ; ils lient leurs chevaux, et leur mettent le plus souvent des entraves, de peur qu'ils ne s'enfuient. Survient-il une alerte, il faut que le cavalier perse selle, bride son cheval et le monte, après avoir pris sa cuirasse, toutes choses difficiles à exécuter la nuit, et surtout dans un moment de tumulte et de confusion. Voilà pourquoi les Perses campaient loin des Grecs. Lorsqu'on sut que les Barbares voulaient se retirer, et que l'ordre en fut donné à leurs troupes, les hérauts publièrent aux Grecs de se tenir prêts à marcher, et les ennemis l'entendirent. Ils différèrent leur retraite quelque temps, mais quand il commença à se faire tard, ils se replièrent, car ils ne croyaient pas qu'il fût avantageux pour eux de marcher ni d'arriver de nuit à leur camp. Les Grecs, dès qu'ils virent clairement que les Barbares se retiraient, partirent eux-mêmes, firent environ soixante stades, et mirent une telle distance entre les deux armées, que ni le lendemain, ni le surlendemain il ne parut un ennemi. Le jour suivant, les Barbares qui s'étaient avancés la nuit occupent un poste avantageux sur la route par laquelle il fallait que l'armée grecque passât : c'était la crête d'une montagne qui dominait le seul chemin par où l'on descendait dans une autre plaine. Chirisophe voyant cette hauteur garnie d'ennemis qui l'avaient prévenu, envoie chercher Xénophon à l'arrière-garde, et lui fait dire de lui amener les armés à la légère qui y étaient. Xénophon ne les en tira point, car il voyait déjà paraître Tissapherne et toute son armée. Mais se portant, lui-même au galop vers Chirisophe :"Que me voulez-vous, demanda-t-il ? - Vous pouvez le voir vous-même, répondit Chirisophe. L'ennemi s'est emparé avant nous du mamelon qui commande le chemin par où nous allons descendre, et il n'y a moyen de passer qu'en taillant ces gens-là en pièces.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006