[3,4,20] ὅταν δ᾽ αὖ διάσχῃ τὰ
κέρατα, ἀνάγκη διασπᾶσθαι τοὺς τότε ἐκθλιβομένους καὶ κενὸν γίγνεσθαι τὸ μέσον
τῶν κεράτων, καὶ ἀθυμεῖν τοὺς ταῦτα πάσχοντας πολεμίων ἑπομένων. καὶ ὁπότε
δέοι γέφυραν διαβαίνειν ἢ ἄλλην τινὰ διάβασιν, ἔσπευδεν ἕκαστος βουλόμενος
φθάσαι πρῶτος· καὶ εὐεπίθετον ἦν ἐνταῦθα τοῖς πολεμίοις. (3.4.21) ἐπεὶ δὲ ταῦτ᾽
ἔγνωσαν οἱ στρατηγοί, ἐποίησαν ἓξ λόχους ἀνὰ ἑκατὸν ἄνδρας, καὶ λοχαγοὺς
ἐπέστησαν καὶ ἄλλους πεντηκοντῆρας καὶ ἄλλους ἐνωμοτάρχους. οὗτοι δὲ
πορευόμενοι, ὁπότε μὲν συγκύπτοι τὰ κέρατα, ὑπέμενον ὕστεροι (οἱ λοχαγοί), ὥστε
μὴ ἐνοχλεῖν τοῖς κέρασι, τότε δὲ παρῆγον ἔξωθεν τῶν κεράτων. (3.4.22) ὁπότε δὲ
διάσχοιεν αἱ πλευραὶ τοῦ πλαισίου, τὸ μέσον ἂν ἐξεπίμπλασαν, εἰ μὲν στενότερον
εἴη τὸ διέχον, κατὰ λόχους, εἰ δὲ πλατύτερον, κατὰ πεντηκοστῦς, εἰ δὲ πάνυ πλατύ,
κατ᾽ ἐνωμοτίας· ὥστε ἀεὶ ἔκπλεων εἶναι τὸ μέσον. (3.4.23) εἰ δὲ καὶ διαβαίνειν τινὰ
δέοι διάβασιν ἢ γέφυραν, οὐκ ἐταράττοντο, ἀλλ᾽ ἐν τῷ μέρει οἱ λοχαγοὶ διέβαινον·
καὶ εἴ που δέοι τι τῆς φάλαγγος, ἐπιπαρῇσαν οὗτοι. τούτῳ τῷ τρόπῳ ἐπορεύθησαν
σταθμοὺς τέτταρας. (3.4.24) ἡνίκα δὲ τὸν πέμπτον ἐπορεύοντο, εἶδον βασίλειόν τι
καὶ περὶ αὐτὸ κώμας πολλάς, τὴν δὲ ὁδὸν πρὸς τὸ χωρίον τοῦτο διὰ γηλόφων
ὑψηλῶν γιγνομένην, οἳ καθῆκον ἀπὸ τοῦ ὄρους ὑφ᾽ ᾧ ἦν ἡ κώμη. καὶ εἶδον μὲν τοὺς
λόφους ἄσμενοι οἱ Ἕλληνες, ὡς εἰκὸς τῶν πολεμίων ὄντων ἱππέων· (3.4.25) ἐπεὶ δὲ
πορευόμενοι ἐκ τοῦ πεδίου ἀνέβησαν ἐπὶ τὸν πρῶτον γήλοφον <καὶ> κατέβαινον, ὡς
ἐπὶ τὸν ἕτερον ἀναβαίνειν, ἐνταῦθα ἐπιγίγνονται οἱ βάρβαροι καὶ ἀπὸ τοῦ ὑψηλοῦ
εἰς τὸ πρανὲς ἔβαλλον, ἐσφενδόνων, ἐτόξευον ὑπὸ μαστίγων, (3.4.26) καὶ πολλοὺς
ἐτίτρωσκον καὶ ἐκράτησαν τῶν Ἑλλήνων γυμνήτων καὶ κατέκλεισαν αὐτοὺς εἴσω
τῶν ὅπλων· ὥστε παντάπασι ταύτην τὴν ἡμέραν ἄχρηστοι ἦσαν ἐν τῷ ὄχλῳ ὄντες
καὶ οἱ σφενδονῆται καὶ οἱ τοξόται. (3.4.27) ἐπεὶ δὲ πιεζόμενοι οἱ Ἕλληνες
ἐπεχείρησαν διώκειν, σχολῇ μὲν ἐπὶ τὸ ἄκρον ἀφικνοῦνται ὁπλῖται ὄντες, οἱ δὲ
πολέμιοι ταχὺ ἀπεπήδων. (3.4.28) πάλιν δὲ ὁπότε ἀπίοιεν πρὸς τὸ ἄλλο στράτευμα
ταὐτὰ ἔπασχον, καὶ ἐπὶ τοῦ δευτέρου γηλόφου ταὐτὰ ἐγίγνετο, ὥστε ἀπὸ τοῦ τρίτου
γηλόφου ἔδοξεν αὐτοῖς μὴ κινεῖν τοὺς στρατιώτας πρὶν ἀπὸ τῆς δεξιᾶς πλευρᾶς τοῦ
πλαισίου ἀνήγαγον πελταστὰς πρὸς τὸ ὄρος. (3.4.29) ἐπεὶ δ᾽ οὗτοι ἐγένοντο ὑπὲρ
τῶν ἑπομένων πολεμίων, οὐκέτι ἐπετίθεντο οἱ πολέμιοι τοῖς καταβαίνουσι,
δεδοικότες μὴ ἀποτμηθείησαν καὶ ἀμφοτέρωθεν αὐτῶν γένοιντο οἱ πολέμιοι.
| [3,4,20] Lorsque les ailes reprennent leurs distances, avant que les fantassins ainsi confondus
se reforment, il se fait un vide au centre, et
le soldat qui se voit séparé, perd courage s'il a l'ennemi sur les bras. Quand il fallait passer un pont
ou quelque autre défilé, tout le
monde se hâtait ; c'était à qui serait le premier au-delà, et les ennemis avaient une belle occasion de
charger. Les généraux le
sentirent, et formèrent six lochos, chacun de cent hommes. Ils nommèrent des chefs à ces lochos, et
sous eux des
pentecontarques et des énomotarques. Dans la marche, lorsque les ailes se rapprochaient, ils
faisaient halte, et restaient en
arrière pour laisser passer le défilé, puis remarchaient en dehors des autres troupes pour reprendre
leur hauteur. Lorsque les flancs
du bataillon s'éloignaient, ce détachement remplissait le vide qui se formait au centre du front, par
lochos, pentecostys ou
énomoties, selon que l'espace était plus ou moins grand, et faisaient en sorte que le front présentait
toujours une ligne pleine.
Fallait-il passer un défilé plus étroit ou un pont, il n'y avait pas de désordre ; mais les chefs faisaient
marcher leurs lochos les uns
après les autres, et s'il était besoin de se reformer quelque part en bataille, s'y rangeaient en un
moment. L'armée fit ainsi quatre
marches. Le cinquième jour, pendant la marche, on aperçut un palais entouré de beaucoup de
villages ; le chemin qui y conduisait
passait à travers une suite de collines élevées, qui prenaient naissance d'une grande montagne, au
pied de laquelle était un
village. Les Grecs virent avec plaisir ce terrain montueux : leur joie paraissait fondée, l'ennemi qui les
suivait ayant une
nombreuse cavalerie. Lorsqu'au sortir de la plaine ils furent montés au sommet du premier tertre, ils
redescendirent pour monter au
second. Les Barbares surviennent. Leurs officiers, armés de fouets, les contraignent à nous accabler,
de haut en bas, de traits
jetés à la main, de pierres lancées avec leurs frondes, de flèches décochées de leurs arcs. Ils
blessèrent ainsi beaucoup de
Grecs, vainquirent les troupes légères, et les obligèrent de se réfugier au milieu des hoplites, en sorte
que les Grecs ne purent
faire usage ce jour-là de leurs archers et de leurs frondeurs, qui se tinrent aux équipages. L'infanterie
grecque, incommodée de
ces décharges, résolut de marcher aux Perses ; le poids de ses armes l'empêcha de regagner
promptement le sommet de la
colline, et l'ennemi se retira fort légèrement. Cette infanterie eut encore à souffrir pour rejoindre le
corps d'armée. À la seconde
colline, même manœuvre à la troisième, les Grecs résolurent de ne plus détacher d'infanterie pesante
; mais ils ouvrirent le flanc
droit du bataillon carré, et en firent sortir des armés à la légère, qui marchèrent vers la grande
montagne. Ces troupes prirent le
dessus de l'ennemi, qui n'osa plus inquiéter les Grecs lorsqu'ils redescendaient une colline ; car il
craignait d'être coupé et enveloppé de deux côtés.
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