HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre III

Chapitre 3,4,10

  Chapitre 3,4,10

[3,4,10] ἐντεῦθεν δἐπορεύθησαν σταθμὸν ἕνα παρασάγγας ἓξ πρὸς τεῖχος ἔρημον μέγα πρὸς τῇ πόλει κείμενον· ὄνομα δὲ ἦν τῇ πόλει Μέσπιλα· Μῆδοι δαὐτήν ποτε ᾤκουν. ἦν δὲ μὲν κρηπὶς λίθου ξεστοῦ κογχυλιάτου, τὸ εὖρος πεντήκοντα ποδῶν καὶ τὸ ὕψος πεντήκοντα. (3.4.11) ἐπὶ δὲ ταύτῃ ἐπῳκοδόμητο πλίνθινον τεῖχος, τὸ μὲν εὖρος πεντήκοντα ποδῶν, τὸ δὲ ὕψος ἑκατόν· τοῦ δὲ τείχους περίοδος ἓξ παρασάγγαι. ἐνταῦθα λέγεται Μήδεια γυνὴ βασιλέως καταφυγεῖν ὅτε ἀπώλλυσαν τὴν ἀρχὴν ὑπὸ Περσῶν Μῆδοι. (3.4.12) ταύτην δὲ τὴν πόλιν πολιορκῶν Περσῶν βασιλεὺς οὐκ ἐδύνατο οὔτε χρόνῳ ἑλεῖν οὔτε βίᾳ· Ζεὺς δὲ βροντῇ κατέπληξε τοὺς ἐνοικοῦντας, καὶ οὕτως ἑάλω. (3.4.13) ἐντεῦθεν δἐπορεύθησαν σταθμὸν ἕνα παρασάγγας τέτταρας. εἰς τοῦτον δὲ τὸν σταθμὸν Τισσαφέρνης ἐπεφάνη, οὕς τε αὐτὸς ἱππέας ἦλθεν ἔχων καὶ τὴν Ὀρόντα δύναμιν τοῦ τὴν βασιλέως θυγατέρα ἔχοντος καὶ οὓς Κῦρος ἔχων ἀνέβη βαρβάρους καὶ οὓς βασιλέως ἀδελφὸς ἔχων βασιλεῖ ἐβοήθει, καὶ πρὸς τούτοις ὅσους βασιλεὺς ἔδωκεν αὐτῷ, ὥστε τὸ στράτευμα πάμπολυ ἐφάνη. (3.4.14) ἐπεὶ δἐγγὺς ἐγένετο, τὰς μὲν τῶν τάξεων ὄπισθεν καταστήσας, τὰς δὲ εἰς τὰ πλάγια παραγαγὼν ἐμβαλεῖν μὲν οὐκ ἐτόλμησεν οὐδἐβούλετο διακινδυνεύειν, σφενδονᾶν δὲ παρήγγειλε καὶ τοξεύειν. (3.4.15) ἐπεὶ δὲ διαταχθέντες οἱΡόδιοι ἐσφενδόνησαν καὶ οἱ (Σκύθαι) τοξόται ἐτόξευσαν καὶ οὐδεὶς ἡμάρτανεν ἀνδρός (οὐδὲ γὰρ εἰ πάνυ προυθυμεῖτο ῥᾴδιον ἦν), καὶ Τισσαφέρνης μάλα ταχέως ἔξω βελῶν ἀπεχώρει καὶ <αἱ> ἄλλαι τάξεις ἀπεχώρησαν. (3.4.16) καὶ τὸ λοιπὸν τῆς ἡμέρας οἱ μὲν ἐπορεύοντο, οἱ δεἵποντο· καὶ οὐκέτι ἐσίνοντο οἱ βάρβαροι τῇ τότε ἀκροβολίσει· μακρότερον γὰρ οἵ τεΡόδιοι τῶν Περσῶν ἐσφενδόνων καὶ τῶν τοξοτῶν· (3.4.17) μεγάλα δὲ καὶ τόξα τὰ Περσικά ἐστιν· ὥστε χρήσιμα ἦν ὁπόσα ἁλίσκοιτο τῶν τοξευμάτων τοῖς Κρησί, καὶ διετέλουν χρώμενοι τοῖς τῶν πολεμίων τοξεύμασι, καὶ ἐμελέτων τοξεύειν ἄνω ἱέντες μακράν. ηὑρίσκετο δὲ καὶ νεῦρα πολλὰ ἐν ταῖς κώμαις καὶ μόλυβδος, ὥστε χρῆσθαι εἰς τὰς σφενδόνας. (3.4.18) καὶ ταύτῃ μὲν τῇ ἡμέρᾳ, ἐπεὶ κατεστρατοπεδεύοντο οἱ Ἕλληνες κώμαις ἐπιτυχόντες, ἀπῆλθον οἱ βάρβαροι μεῖον ἔχοντες τῇ ἀκροβολίσει· τὴν δἐπιοῦσαν ἡμέραν ἔμειναν οἱ Ἕλληνες καὶ ἐπεσιτίσαντο· ἦν γὰρ πολὺς σῖτος ἐν ταῖς κώμαις. τῇ δὲ ὑστεραίᾳ ἐπορεύοντο διὰ τοῦ πεδίου, καὶ Τισσαφέρνης εἵπετο ἀκροβολιζόμενος. (3.4.19) ἔνθα δὲ οἱ Ἕλληνες ἔγνωσαν πλαίσιον ἰσόπλευρον ὅτι πονηρὰ τάξις εἴη πολεμίων ἑπομένων. ἀνάγκη γάρ ἐστιν, ἢν συγκύπτῃ τὰ κέρατα τοῦ πλαισίου ὁδοῦ στενοτέρας οὔσης ὀρέων ἀναγκαζόντων γεφύρας, ἐκθλίβεσθαι τοὺς ὁπλίτας καὶ πορεύεσθαι πονήρως ἅμα μὲν πιεζομένους, ἅμα δὲ καὶ ταραττομένους, ὥστε δυσχρήστους εἶναι (ἀνάγκη) ἀτάκτους ὄντας· [3,4,10] L'armée fit ensuite une marche de six parasanges, et arriva près d'une citadelle grande et abandonnée, et d'une ville qui la joignait. La ville se nommait Mespila : les Mèdes l'avaient jadis habitée. Sur un mur épais de cinquante pieds, qui, depuis ses fondements jusqu'à cinquante pieds de haut, était construit d'une pierre de taille, incrustée de coquilles, s'élevait un nouveau mur de la même épaisseur et de cent pieds de haut, bâti de brique. Telle était l'enceinte de cette ville, qui avait six parasanges de circuit ; on dit que Médie, femme du roi des Mèdes, s'y réfugia lorsque leur empire fut envahi par les Perses. Le roi de Perse assiégea cette place et ne pouvait la prendre ni par force ni par blocus. Jupiter frappa de terreur les habitants, et la ville se rendit. L'armée fit ensuite une journée de quatre parasanges. Pendant la marche, Tissapherne parut avec sa propre cavalerie, les forces d'Orontas, gendre du roi, l'armée barbare de Cyrus, celle que le frère bâtard d'Artaxerxès avait amenée au secours de ce monarque, et d'autres renforts que le roi avait donnés au satrape, en sorte qu'il déploya un grand nombre de troupes. S'étant approché, il en rangea partie en bataille contre l'arrière-garde des Grecs, et en porta sur leurs flancs. Il n'osa pas cependant faire charger et courir le risque d'une affaire générale ; mais il ordonna, à ses archers et à ses frondeurs de tirer. Les Rhodiens qu'on avait insérés çà et là, dans les rangs de l'infanterie, s'étant servis de leurs frondes, et les archers des Grecs ayant tiré des flèches à la manière des Scythes, aucun de leurs coups ne porta à faux ; car, vu la multitude des ennemis, quand on l'aurait voulu, on aurait eu peine à ne les point toucher. Tissapherne se retira légèrement hors de la portée du trait, et fit replier ses troupes. Le reste du jour, les Grecs continuèrent leur marche, et les Barbares les suivirent de loin ; mais ils n'osèrent renouveler ce genre d'escarmouche, car ni les flèches des Perses, ni celles de presque aucun archer ne portaient aussi loin que les frondes des Rhodiens. Les arcs des Perses sont fort grands ; toutes leurs flèches qu'on ramassait étaient utiles aux Crétois, qui continuèrent à s'en servir, et s'exerçaient à les décocher sous un angle élevé, afin qu'elles portassent très loin. On trouva, dans des villages, du plomb et des cordes de nerf dont on tira parti pour les frondes. Ce même jour, les Grecs cantonnèrent dans les villages qu'ils trouvèrent, et les Barbares, à qui leur escarmouche avait mal réussi, se retirèrent. L'armée grecque séjourna un jour, et se fournit de vivres ; car ces villages regorgeaient de blé. Le lendemain, on marcha. Le pays était uni. Tissapherne suivit et harcela les Grecs. Ils reconnurent alors qu'un bataillon carré est un mauvais ordre de marche quand on a l'ennemi sur ses talons, car lorsque les ailes du bataillon se rapprochent forcément ou dans un chemin qui se rétrécit ou dans des gorges de montagnes ou au passage d'un pont, il faut que les soldats se resserrent. Marchant avec difficulté, ils s'écrasent, ils se mêlent, et l'on tire difficilement un bon parti d'hommes qui n'observent plus leurs rangs.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006