[3,4,1] μείναντες δὲ ταύτην τὴν ἡμέραν τῇ ἄλλῃ ἐπορεύοντο πρῳαίτερον
ἀναστάντες· χαράδραν γὰρ ἔδει αὐτοὺς διαβῆναι ἐφ᾽ ᾗ ἐφοβοῦντο μὴ ἐπιθοῖντο
αὐτοῖς διαβαίνουσιν οἱ πολέμιοι. (3.4.2) διαβεβηκόσι δὲ αὐτοῖς πάλιν φαίνεται
Μιθραδάτης, ἔχων ἱππέας χιλίους, τοξότας δὲ καὶ σφενδονήτας εἰς τετρακισχιλίους·
τοσούτους γὰρ ᾔτησε Τισσαφέρνην, καὶ ἔλαβεν ὑποσχόμενος, ἂν τούτους λάβῃ,
παραδώσειν αὐτῷ τοὺς Ἕλληνας, καταφρονήσας, ὅτι ἐν τῇ πρόσθεν προσβολῇ
ὀλίγους ἔχων ἔπαθε μὲν οὐδέν, πολλὰ δὲ κακὰ ἐνόμιζε ποιῆσαι. (3.4.3) ἐπεὶ δὲ οἱ
Ἕλληνες διαβεβηκότες ἀπεῖχον τῆς χαράδρας ὅσον ὀκτὼ σταδίους, διέβαινε καὶ ὁ
Μιθραδάτης ἔχων τὴν δύναμιν. παρήγγελτο δὲ τῶν τε πελταστῶν οὓς ἔδει διώκειν
καὶ τῶν ὁπλιτῶν, καὶ τοῖς ἱππεῦσιν εἴρητο θαρροῦσι διώκειν ὡς ἐφεψομένης ἱκανῆς
δυνάμεως. (3.4.4) ἐπεὶ δὲ ὁ Μιθραδάτης κατειλήφει, καὶ ἤδη σφενδόναι καὶ
τοξεύματα ἐξικνοῦντο, ἐσήμηνε τοῖς Ἕλλησι τῇ σάλπιγγι, καὶ εὐθὺς ἔθεον ὁμόσε
οἷς εἴρητο καὶ οἱ ἱππεῖς ἤλαυνον· οἱ δὲ οὐκ ἐδέξαντο, ἀλλ᾽ ἔφευγον ἐπὶ τὴν
χαράδραν. (3.4.5) ἐν ταύτῃ τῇ διώξει τοῖς βαρβάροις τῶν τε πεζῶν ἀπέθανον πολλοὶ
καὶ τῶν ἱππέων ἐν τῇ χαράδρᾳ ζωοὶ ἐλήφθησαν εἰς ὀκτωκαίδεκα. τοὺς δὲ
ἀποθανόντας αὐτοκέλευστοι οἱ Ἕλληνες ᾐκίσαντο, ὡς ὅτι φοβερώτατον τοῖς
πολεμίοις εἴη ὁρᾶν. (3.4.6) καὶ οἱ μὲν πολέμιοι οὕτω πράξαντες ἀπῆλθον, οἱ δὲ
Ἕλληνες ἀσφαλῶς πορευόμενοι τὸ λοιπὸν τῆς ἡμέρας ἀφίκοντο ἐπὶ τὸν Τίγρητα
ποταμόν. (3.4.7) ἐνταῦθα πόλις ἦν ἐρήμη μεγάλη, ὄνομα δ᾽ αὐτῇ ἦν Λάρισα· ᾤκουν
δ᾽ αὐτὴν τὸ παλαιὸν Μῆδοι. τοῦ δὲ τείχους αὐτῆς ἦν τὸ εὖρος πέντε καὶ εἴκοσι
πόδες, ὕψος δ᾽ ἑκατόν· τοῦ δὲ κύκλου ἡ περίοδος δύο παρασάγγαι· ᾠκοδόμητο δὲ
πλίνθοις κεραμεαῖς· κρηπὶς δ᾽ ὑπῆν λιθίνη τὸ ὕψος εἴκοσι ποδῶν. (3.4.8) ταύτην
βασιλεὺς Περσῶν ὅτε παρὰ Μήδων τὴν ἀρχὴν ἐλάμβανον Πέρσαι πολιορκῶν οὐδενὶ
τρόπῳ ἐδύνατο ἑλεῖν· ἥλιον δὲ νεφέλη προκαλύψασα ἠφάνισε μέχρι ἐξέλιπον οἱ
ἄνθρωποι, καὶ οὕτως ἑάλω. (3.4.9) παρὰ ταύτην τὴν πόλιν ἦν πυραμὶς λιθίνη, τὸ
μὲν εὖρος ἑνὸς πλέθρου, τὸ δὲ ὕψος δύο πλέθρων. ἐπὶ ταύτης πολλοὶ τῶν βαρβάρων
ἦσαν ἐκ τῶν πλησίον κωμῶν ἀποπεφευγότες.
| [3,4,1] On séjourna le reste du jour, et le lendemain les Grecs se mirent en marche de
meilleure heure ; car ils avaient un ravin à traverser, et on craignait qu'au passage de ce défilé
l'ennemi n'attaquât. On était déjà
au-delà, lorsque Mithradate reparut avec mille chevaux et environ quatre mille archers et frondeurs.
Tissapherne lui avait donné ce
détachement qu'il avait demandé, et Mithradate avait promis au satrape que s'il lui confiait ces forces,
il viendrait à bout des
Grecs, et les lui livrerait. Il avait conçu du mépris pour eux, parce qu'à la dernière escarmouche,
quoiqu'il n'eût que peu de troupes,
il n'avait rien perdu et leur avait fait, à ce qu'il présumait, beaucoup de mal. Les Grecs avaient passé
le ravin et en étaient éloignés
d'environ huit stades, quand Mithradate le traversa avec son détachement. On avait, dans l'armée
grecque, désigné de l'infanterie
pesante et des armés à la légère qui devaient poursuivre l'ennemi, et on avait ordonné aux cinquante
chevaux de s'abandonner
hardiment aux trousses des fuyards, les assurant qu'ils seraient suivis et bien soutenus. Mithradate
avait rejoint les Grecs, et était
déjà à la portée de la fronde et du trait quand la trompette donna le signal. L'infanterie commandée
courut aussitôt sur l'ennemi, et
les cinquante chevaux s'y portèrent. Les Barbares ne les attendirent pas et fuirent vers le ravin. Ils
perdirent dans cette déroute
beaucoup d'infanterie et environ dix-huit de leurs cavaliers furent faits prisonniers dans le ravin. Les
Grecs, sans qu'on l'eût
ordonné, mutilèrent les cadavres de ceux qu'ils avaient tués pour que la vue en inspirât plus de
terreur aux ennemis.
Après cet échec, les Barbares s'éloignèrent. Les Grecs ayant marché le reste du jour sans être
inquiétés, arrivèrent sur les bords
du Tigre. On y trouva une ville grande, mais déserte, nommée Larisse ; elle avait été autrefois habitée
par les Mèdes ; ses murs
avaient vingt-cinq pieds d'épaisseur et cent de hauteur ; son enceinte était de deux parasanges : les
murailles étaient bâties de
brique, mais elles étaient de pierre de taille depuis leurs fondements jusqu'à la hauteur de vingt pieds.
Lorsque les Perses
enlevèrent aux Mèdes l'empire de l'Asie, le roi de Perse assiégea cette place et ne pouvait d'aucune
manière s'en rendre maître ;
mais le soleil ayant disparu, comme s'il se fût enveloppé d'un nuage, les assiégés en furent consternés,
et laissèrent prendre la
ville. À peu de distance de ses murs était une pyramide de pierre, haute de deux plèthres ; chaque
côté de sa base avait un
plèthre de longueur. Beaucoup de Barbares, qui avaient fui des villages voisins, s'y étaient retirés.
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