HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Tryphiodore, La prise de Troie

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] κύκλον ἐυκνήμιδα ποδῶν ὑπέθηκεν ἑκάστῳ,
101 ἑλκόμενος πεδίοισιν ὅπως πειθήνιος εἴη
102 μηδὲ βιαζομένοισι δυσέμβατον οἶμον ὁδεύῃ.
103 ὣς μὲν ἐξήστραπτε φόβῳ καὶ κάλλεϊ πολλῷ
104 εὐρύς θ´ ὑψηλός τε· τὸν οὐδέ κεν ἀρνήσαιτο,
105 εἴ μιν ζωὸν ἔτετμεν, ἐλαυνέμεν ἵππιος Ἄρης.
106 ἀμφὶ δέ μιν μέγα τεῖχος ἐλήλατο, μή τις Ἀχαιῶν
107 πρίν μιν ἐσαθρήσειε, δόλον δ´ ἀνάπυστον ἀνάψῃ.
108 οἱ δὲ Μυκηναίης Ἀγαμέμνονος ἐγγύθι νηὸς
109 λαῶν ὀρνυμένων ὅμαδον καὶ κῦμα φυγόντες
110 ἐς βουλὴν βασιλῆες ἀολλίσθησαν Ἀχαιῶν.
111 δὲ τανυφθόγγοιο δέμας κήρυκος ἑλοῦσα
112 συμφράδμων Ὀδυσῆι παρίστατο θοῦρις Ἀθήνη
113 ἀνδρὸς ἐπιχρίουσα μελίχροϊ νέκταρι φωνήν.
114 αὐτὰρ δαιμονίῃσι νόον βουλῇσιν ἑλίσσων
115 πρῶτα μὲν εἱστήκει κενεόφρονι φωτὶ ἐοικὼς
116 ὄμματος ἀτρέπτοιο βολὴν ἐπὶ γαῖαν ἐρείσας,
117 ἄφνω δ´ ἀενάων ἐπέων ὠδῖνας ἀνοίξας
118 δεινὸν ἀνεβρόντησε καὶ ἠερίης ἅτε πηγῆς
119 ἐξέχεεν μέγα λαῖτμα μελισταγέος νιφετοῖο·
120 φίλοι, ἤδη μὲν κρύφιος λόχος ἐκτετέλεσται
121 χερσὶ μὲν ἀνδρομέῃσιν, ἀτὰρ βουλῇσιν Ἀθήνης.
122 ὑμεῖς δ´, οἵτε μάλιστα πεποίθατε κάρτεϊ χειρῶν,
123 πρόφρονες ἀλκήεντι νόῳ καὶ τλήμονι θυμῷ
124 σπέσθε μοι· οὐ γὰρ ἔοικε πολὺν χρόνον ἐνθάδ´ ἐόντας
125 μοχθίζειν ἀτέλεστα καὶ ἀχρέα γηράσκοντας,
126 ἀλλὰ χρὴ ζώοντας ἀοίδιμον ἔργον ἀνύσσαι
127 θανάτῳ βροτόεντι κακοκλεὲς αἶσχος ἀλύξαι.
128 ἡμῖν θαλπωραὶ προφερέστεραι ἤπερ ἐκείνοις,
129 εἰ μήπω στρουθοῖο καὶ ἀρχαίοιο δράκοντος
130 καὶ καλῆς πλατάνοιο καὶ ὠκυμόροις ἐπὶ τέκνοις
131 μητέρος ἑλκομένης ἁπαλῶν τ´ ἐλάθεσθε νεοσσῶν.
132 εἰ δὲ θεοπροπίῃσι γέρων ἀνεβάλλετο Κάλχας,
133 ἀλλὰ καὶ ὣς Ἑλένοιο μετήλυδος ὀμφητῆρος
134 μαντοσύναι καλέουσιν ἑτοιμοτάτην ἐπὶ νίκην.
135 τούνεκά μοι πείθεσθε, καὶ ἱππείην ἐπὶ νηδὺν
136 θαρσαλέοι σπεύδωμεν, ὅπως αὐτάγρετον ἄλγος
137 Τρῶες ἀταρβήτοιο θεῆς ἀπατήνορα τέχνην
138 Ἴλιον εἰσανάγωσιν ἑὸν κακὸν ἀμφαγαπῶντες.
139 οἱ δ´ ἄλλοι πρυμναῖα μεθίετε πείσματα νηῶν
140 πῦρ ἴδιον πλεκτῇσιν ἐνὶ κλισίῃσι βαλόντες·
141 Ἰλιάδος δὲ λιπόντες ἐρημαίην χθονὸς ἀκτὴν
142 πλώετε πασσυδίῃ ψευδώνυμον οἴκαδε νόστον,
143 εἰσόκεν εὐόρμου τετανυσμένον ἐκ περιωπῆς
144 ὔμμι συναγρομένοις ἐπὶ γείτονος αἰγιαλοῖο
145 σημαίνῃ παλίνορσον ἐπὶ πλόον ἑσπέριον πῦρ.
146 καὶ τότε μήτε τις ὄκνος ἐπειγομένων ἐρετάων
147 γινέσθω μήτ´ ἄλλο φόβου νέφος, οἷά τε νύκτες
148 ἀνθρώποισι φέρουσιν ἐλαφροῦ δείματα θυμοῦ.
149 ἔστω δὲ προτέρης ἀρετῆς ἐμφύλιος αἰδώς,
[100] il lui posa les jambes sur des roues, afin qu'on pût le traîner dans la campagne, et qu'il n'opposât pas une trop grande résistance aux ennemis, lorsqu'ils voudraient le faire entrer dans leurs murs. Tel était cet animal de prodigieuse structure. Il répandait autour de lui l'admiration et l'effroi : s'il eût été possible de l'animer, le dieu Mars lui-même, qui se plaît à combattre à cheval, n'aurait pas refusé de monter celui-là. L'architecte avait élevé une grande muraille, dont l'enceinte lui avait servi d'atelier, afin qu'aucun des Grecs ne se doutât de son stratagème, et n'en prévint l'effet, en livrant aux flammes un ouvrage aussi parfait. Cependant les chefs de l'armée grecque, se dérobant au tumulte et aux cris de leurs soldats pressés du desir de combattre, s'étaient rendus au conseil convoqué auprès du vaisseau d'Agamemnon. La belliqueuse Minerve, ayant pris la forme d'un héraut, y était venue aussi pour assister Ulysse de ses conseils. En effet, elle prêta un tel charme à ses discours qu'on eût dit que le plus doux nectar découlait de sa bouche. Ce héros, s'abandonnant aux inspirations de la déesse, parut d'abord immobile. Il tenait les yeux fixés contre terre, comme un homme privé de sens ; mais bientôt, donnant un libre cours à ses paroles, il tonna dans l'assemblée. Ses auditeurs, entraînés par le doux torrent de son éloquence, croyaient voir tomber du haut des monts une source sacrée : «Amis, s'écria-t-il, c'en est fait, et tout est prêt pour l'exécution de notre stratagème. Ce sont, à la vérité, des mains mortelles qui ont achevé l'entreprise, mais Minerve elle-même en a conçu l'idée. Sans doute vous n'hésiterez pas à me suivre, vous qu'on vit toujours remplis de confiance en vos propres forces, et qui de tout temps fûtes animés du courage le plus intrépide, et que rien ne peut abattre. Il serait honteux qu'on nous vît retenus plus longtemps sur ce rivage, faisant de vains efforts et vieillissant dans des travaux inutiles. Vivons pour terminer une glorieuse conquête, ou mourons, s'il le faut, pour nous soustraire à l'ignominie. Tous les présages ne sont-ils pas pour nous contre nos ennemis ? Rappelez-vous cet oiseau que vous vîtes sur un platane, cherchant à défendre sa couvée contre un vieux dragon qui dévora la mère et ses petits à peine éclos. Si Calchas vous a annoncé la volonté des dieux, enfin s'il faut en croire le devin Hélenus qui vient de passer dans notre camp, tout nous promet une victoire prochaine. Croyez-en donc mes avis, et ne perdons pas de temps à nous placer dans le ventre du cheval. Que les Troyens, séduits par la ruse d'une vaillante déesse et courant eux-mêmes au-devant de leur perte, puissent bientôt introduire dans leur cité la cause de leur ruine ! Que ceux qui ne pourront nous suivre mettent le feu à nos tentes, et qu'après avoir préparé nos vaisseaux pour leur départ, ils s'éloignent des bords d'Ilion, en feignant de faire route vers leur patrie, jusqu'à ce qu'ils aperçoivent de quelque rivage voisin des feux allumés sur les hauteurs, pour les avertir de revenir sur leurs pas. Surtout qu'à ce signal vos rameurs ne ralentissent point leurs efforts. Gardez-vous de ces terreurs que la nuit fait naître quelquefois dans les coeurs timides. Conservez précieusement le sentiment respectable de votre ancienne valeur,


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Dernière mise à jour : 29/11/2006