HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Tryphiodore, La prise de Troie

Vers 600-649

  Vers 600-649

[600] οἰκτρότατοι δὲ γέροντες ἀτιμοτάτοισι φόνοισιν
601 οὐδ´ ὀρθοὶ κτείνοντο, χαμαὶ δ´ ἱκετήσια γυῖα
602 τεινάμενοι πολιοῖσι κατεκλίνοντο καρήνοις.
603 πολλὰ δὲ νήπια τέκνα μινυνθαδίων ἀπὸ μαζῶν
604 μητέρος ἡρπάζοντο καὶ οὐ νοέοντα τοκήων
605 ἀμπλακίας ἀπέτινον, ἀνημέλκτου δὲ γάλακτος
606 παιδὶ μάτην ὀρέγουσα χοὰς ἐκόμισσε τιθήνη.
607 οἰωνοί τε κύνες τε κατὰ πτόλιν ἄλλοθεν ἄλλοι,
608 ἠέριοι πεζοί τε συνέστιοι εἰλαπινασταί,
609 αἷμα μέλαν πίνοντες ἀμείλιχον εἶχον ἐδωδήν,
610 καὶ τῶν μὲν κλαγγὴ φόνον ἔπνεεν, οἱ δ´ ὑλάοντες
611 ἄγρια κοπτομένοισιν ἐπ´ ἀνδράσιν ὠρύοντο,
612 νηλέες, οὐδ´ ἀλέγιζον ἑοὺς ἐρύοντες ἄνακτας.
613 τὼ δὲ γυναιμανέος ποτὶ δώματα Δηιφόβοιο
614 στελλέσθην Ὀδυσεύς τε καὶ εὐχαίτης Μενέλαος
615 καρχαλέοισι λύκοισιν ἐοικότες, οἵθ´ ὑπὸ νύκτα
616 χειμερίην φονόωντες ἀσημάντοις ἐπὶ μήλοις
617 οἴχονται, κάματον δὲ κατατρύχουσι νομήων.
618 ἔνθα δύω περ ἐόντες ἀπειρεσίοισιν ἔμιχθεν
619 ἀνδράσι δυσμενέεσσι· νέη δ´ ἠγείρετο χάρμη
620 τῶν μὲν ἐπορνυμένων, τῶν δ´ ὑψόθεν ἐκ θαλάμοιο
621 βαλλόντων λιθάκεσσι καὶ ὠκυμόροισιν ὀιστοῖς.
622 ἀλλὰ καὶ ὣς ὑπέροπλα καρήατα πυργώσαντες
623 ἀρρήκτοις κορύθεσσι καὶ ἀσπίσι κυκλώσαντες
624 εἰσέθορον μέγα δῶμα· καὶ ἀντίβιον μὲν ὅμιλον,
625 θῆρας δειμαλέους, ἐλάων ἐδάιξεν Ὀδυσσεύς,
626 Ἀτρείδης δ´ ἑτέρωθεν ὑποπτήξαντα διώξας
627 Δηίφοβον κατέμαρψε, μέσην κατὰ γαστέρα τύψας
628 ἧπαρ ὀλισθηρῇσι συνεξέχεεν χολάδεσσιν.
629 ὣς μὲν αὐτόθι κεῖτο λελασμένος ἱπποσυνάων,
630 τῷ δ´ ἕπετο τρομέουσα δορυκτήτη παράκοιτις
631 ἄλλοτε μὲν χαίρουσα κακῶν ἐπὶ τέρματι μόχθων,
632 ἄλλοτε δ´ αἰδομένη, τοτὲ δ´ ὀψέ περ ὡς ἐν ὀνείρῳ
633 λαθρίδιον στενάχουσα φίλης μιμνῄσκετο πάτρης.
634 Αἰακίδης δὲ γέροντα Νεοπτόλεμος βασιλῆα
635 πήμασι κεκμηῶτα παρ´ Ἑρκείῳ κτάνε βωμῷ
636 οἶκτον ἀπωσάμενος πατρώιον· οὐδὲ λιτάων
637 ἔκλυεν, οὐ Πηλῆος ὁρώμενος ἥλικα χαίτην
638 ᾐδέσαθ´, ἧς ὕπο θυμὸν ἀπέκλασεν ἠδὲ γέροντος
639 καίπερ ἐὼν βαρύμηνις ἐφείσατο τὸ πρὶν Ἀχιλλεύς.
640 σχέτλιος, μὲν ἔμελλε καὶ αὐτῷ πότμος ὁμοῖος
641 ἑσπέσθαι παρὰ βωμὸν ἀληθέος Ἀπόλλωνος
642 ὕστερον, ὁππότε μιν ζαθέου δηλήμονα νηοῦ
643 Δελφὸς ἀνὴρ ἐλάσας ἱερῇ κατέπεφνε μαχαίρῃ.
644 δὲ κυβιστήσαντα διηερίων ἀπὸ πύργων
645 χειρὸς Ὀδυσσείης ὀλοὸν βέλοςἀθρήσασα
646 Ἀνδρομάχη μινύωρον ἐκώκυεν Ἀστυάνακτα.
647 Κασσάνδρην δ´ ᾔσχυνεν Ὀιλῆος ταχὺς Αἴας
648 Παλλάδος ἀχράντοιο θεῆς ὑπὸ γοῦνα πεσοῦσαν·
649 δὲ βίην ἀνένευσε θεή, τὸ πρόσθεν ἀρηγὼν
[600] On immolait sans pitié les vieillards les plus vénérables : ils avaient beau demander grâce à genoux, ni leur posture suppliante, ni leurs têtes blanchies par les années, rien ne pouvait les défendre de la barbarie des meurtriers. Malgré les droits de leur âge, les enfants étaient arrachés du sein de leurs mères, dont les jours s'éteignaient bientôt lorsqu'elles se voyaient enlever ce qu'elles avaient de plus cher au monde : on faisait expier à ces innocentes créatures les crimes de leurs pères. C'était en vain que les nourrices présentaient leurs mamelles à leurs nourrissons, qui étaient hors d'état d'en sucer le lait ; elles en répandaient les flots sur leurs corps glacés d'un froid mortel, et elles en faisaient des libations à leurs mânes. Les oiseaux et les chiens s'attroupaient autour des cadavres dont la ville était couverte, et ces animaux, que la nature a placés dans un élément différent, se repaissaient de la même chair ; ils se désaltéraient dans le même sang, en se livrant à leur férocité naturelle. Les cris des oiseaux acharnés à leur proie semaient la terreur dans l'air, tandis que les chiens hurlaient impitoyablement en dévorant leurs maîtres. Ingrats ! ils ne respectaient pas même les corps de ceux qui, pendant leur vie, s'étaient occupés à pourvoir à leurs besoins. Au milieu de ces scènes d'horreur, Ulysse et le blond Ménélas s'acheminaient vers le palais de Déiphobe, où ce fils de Priam brûlait d'amour pour Hélène. Tels on voit dans une nuit d'hiver les loups affamés profiter de l'absence du berger pour fondre sur les brebis : après les avoir tuées ils les emportent, et frustrent ainsi les pasteurs du prix de leurs soins. En arrivant, ces deux héros ont à faire tête à un nombre prodigieux d'ennemis. Le combat recommence, les uns s'approchent pour se mesurer avec les princes grecs, les autres montent sur le toit, et de là ils les accablent de grosses pierres et de flèches. Ces braves aventuriers dérobent leurs têtes superbes à tant de traits : défendus par leurs casques et retranchés derrière leurs boucliers, ils parcourent la vaste enceinte du palais. Ulysse renverse des portes qui, par leur solidité, auraient arrêté tout autre que lui : il abat la multitude de ses adversaires. Atride, de son côté, poursuit Déiphobe ; il l'atteint dans l'instant qu'il cherchait à lui couper le chemin, il le frappe au milieu du corps, et lui fait une ouverture par où le foie et les intestins s'échappent ; ce prince infortuné tombe, et ne perd sa valeur qu'en perdant la vie. Hélène, effrayée du danger de Déiphobe dont elle était la conquête, l'avait suivi dans les appartements : dans la crise où elle se voyait, tantôt elle éprouvait un sentiment de joie en pensant que la guerre allait être terminée, tantôt rougissant, quoique un peu tard, de sa conduite passée, et se rappelant le souvenir de sa chère patrie, elle rougissait intérieurement et sans articuler ses plaintes, comme si tout ce qu'elle sentait eût été l'illusion d'un songe. Néoptolème, cherchant à venger son père, s'était introduit dans le palais du vieux Priam : il l'aperçut au pied des autels de Jupiter, et du coup qui l'étendit sans vie il termina ses malheurs : ni les instances de ce roi infortuné, ni la conformité de son âge avec celui de Pélée, aïeul de Néoptolème, ne purent protéger un vieillard dont Achille, malgré la pétulance de son caractère, avait épargné les jours. Mais les dieux ne laissèrent pas ce crime impuni : le meurtrier périt à son tour de la même manière. Le dieu dont les oracles ne trompent jamais le vit tomber au pied de ses autels, sous le fer d'Oreste, qui le poursuivit dans le temple de Delphes, croyant qu'il y était venu pour le piller. Quelle fut la douleur d'Andromaque en cette journée ! que de larmes ne répandit-elle point en voyant le jeune Astyanax, précipité du haut des tours d'Ilion par le perfide Ulysse, terminer sitôt sa carrière ! L'impétueux Ajax acheva le déshonneur de Cassandre. Cette princesse implora vainement le secours de Pallas, déesse protectrice de la virginité. Minerve, courroucée d'une telle violence, retira de ce moment sa faveur de dessus les Grecs ;


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Dernière mise à jour : 29/11/2006