HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre V

Chapitres 4-6

  Chapitres 4-6

[5,4] Φαίαξ δὲ Ἐρασιστράτου τρίτος αὐτὸς Ἀθηναίων πεμπόντων ναυσὶ δύο ἐς Ἰταλίαν καὶ Σικελίαν πρεσβευτὴς ὑπὸ τὸν (5.4.2) αὐτὸν χρόνον ἐξέπλευσεν. Λεοντῖνοι γὰρ ἀπελθόντων Ἀθηναίων ἐκ Σικελίας μετὰ τὴν ξύμβασιν πολίτας τε ἐπεγράψαντο πολλοὺς καὶ δῆμος τὴν γῆν ἐπενόει ἀναδάσασθαι. (5.4.3) οἱ δὲ δυνατοὶ αἰσθόμενοι Συρακοσίους τε ἐπάγονται καὶ (5.4.3.2) ἐκβάλλουσι τὸν δῆμον. καὶ οἱ μὲν ἐπλανήθησαν ὡς ἕκαστοι, οἱ δὲ δυνατοὶ ὁμολογήσαντες Συρακοσίοις καὶ τὴν πόλιν ἐκλιπόντες καὶ ἐρημώσαντες Συρακούσας ἐπὶ πολιτείᾳ ᾤκησαν. (5.4.4) καὶ ὕστερον πάλιν αὐτῶν τινὲς διὰ τὸ μὴ ἀρέσκεσθαι ἀπολιπόντες ἐκ τῶν Συρακουσῶν Φωκαίας τε τῆς πόλεώς τι τῆς Λεοντίνων χωρίον καλούμενον καταλαμβάνουσι καὶ Βρικιννίας ὂν ἔρυμα ἐν τῇ Λεοντίνῃ. καὶ τῶν τοῦ δήμου τότε ἐκπεσόντων οἱ πολλοὶ ἦλθον ὡς αὐτούς, καὶ καταστάντες ἐκ (5.4.5) τῶν τειχῶν ἐπολέμουν. πυνθανόμενοι οἱ Ἀθηναῖοι τὸν Φαίακα πέμπουσιν, εἴ πως πείσαντες τοὺς σφίσιν ὄντας αὐτόθι ξυμμάχους καὶ τοὺς ἄλλους, ἢν δύνωνται, ξικελιώτας κοινῇ ὡς Συρακοσίων δύναμιν περιποιουμένων ἐπιστρατεῦσαι, (5.4.6) διασώσειαν τὸν δῆμον τῶν Λεοντίνων. δὲ Φαίαξ ἀφικόμενος τοὺς μὲν Καμαριναίους πείθει καὶ Ἀκραγαντίνους, ἐν δὲ Γέλᾳ ἀντιστάντος αὐτῷ τοῦ πράγματος οὐκέτι ἐπὶ τοὺς ἄλλους ἔρχεται, αἰσθόμενος οὐκ ἂν πείθειν αὐτούς, ἀλλ' ἀναχωρήσας διὰ τῶν Σικελῶν ἐς Κατάνην καὶ ἅμα ἐν τῇ παρόδῳ καὶ ἐς τὰς Βρικιννίας ἐλθὼν καὶ παραθαρσύνας ἀπέπλει. [5,4] - Vers la même époque, les Athéniens envoyèrent en députation en Sicile, avec deux vaisseaux, Phaeax fils d'Erasistratos accompagné de deux autres personnages. Depuis le départ des Athéniens, après l'accord qui était intervenu, les Léontins avaient accordé le droit de cité à beaucoup de gens et le peuple méditait un nouveau partage des terres. Mais les riches informés de ce projet appelèrent les Syracusains et expulsèrent les gens de la faction démocratique, qui se virent contraints d'errer à l'aventure. Les riches, de leur côté, d'accord avec les Syracusains, quittèrent la ville qui fut désertée et s'installèrent à Syracuse où ils obtinrent droit de cité. Mais par la suite, mécontents de leur nouvelle situation, quelques-uns partirent de Syracuse et s'emparèrent d'un quartier de leur ancienne ville nommé Phôkaees et d'une petite forteresse sur le territoire des Léontins, Brikinniae. La plupart des membres du parti populaire, qui avaient été expulsés, vinrent les y rejoindre. Une fois établis dans la forteresse, ils poursuivirent la guerre à l'abri des remparts. A cette nouvelle les Athéniens envoyèrent Phaeax, avec mission de décider leurs alliés de cette région et, si possible, les autres Siciliens à tenter une expédition en commun contre les Syracusains, qui, disaient-ils, se montraient envahissants et à sauver le peuple des Léontins. A son arrivée, Phaeax convainquit les habitants de Kamarina et d'Agrigente ; mais il se heurta à l'opposition des gens de Géla et se dispensa d'aller solliciter les autres. Persuadé de la vanité de ses tentatives, il rebroussa chemin à travers la Sicile, en direction de Katanè. En cours de route, il entra à Brikinniae, rendit confiance aux habitants, puis reprit la mer.
[5,5] ἐν δὲ τῇ παρακομιδῇ τῇ ἐς τὴν Σικελίαν καὶ πάλιν ἀναχωρήσει καὶ ἐν τῇ Ἰταλίᾳ τισὶ πόλεσιν ἐχρημάτισε περὶ φιλίας τοῖς Ἀθηναίοις, καὶ Λοκρῶν ἐντυγχάνει τοῖς ἐκ Μεσσήνης ἐποίκοις ἐκπεπτωκόσιν, οἳ μετὰ τὴν τῶν Σικελιωτῶν ὁμολογίαν στασιασάντων Μεσσηνίων καὶ ἐπαγαγομένων τῶν ἑτέρων Λοκροὺς ἔποικοι ἐξεπέμφθησαν, καὶ (5.5.2) ἐγένετο Μεσσήνη Λοκρῶν τινὰ χρόνον. τούτοις οὖν Φαίαξ ἐντυχὼν τοῖς κομιζομένοις οὐκ ἠδίκησεν· ἐγεγένητο γὰρ τοῖς Λοκροῖς πρὸς αὐτὸν ὁμολογία ξυμβάσεως πέρι πρὸς τοὺς (5.5.3) Ἀθηναίους. μόνοι γὰρ τῶν ξυμμάχων, ὅτε Σικελιῶται ξυνηλλάσσοντο, οὐκ ἐσπείσαντο Ἀθηναίοις, οὐδ' ἂν τότε, εἰ μὴ αὐτοὺς κατεῖχεν πρὸς Ἱππωνιᾶς καὶ Μεδμαίους πόλεμος ὁμόρους τε ὄντας καὶ ἀποίκους. καὶ μὲν Φαίαξ ἐς τὰς Ἀθήνας χρόνῳ ὕστερον ἀφίκετο. [5,5] - Au cours de sa traversée en Sicile et au retour, il négocia avec quelques villes d'Italie pour les gagner à la cause athénienne. Il rencontra des Lokriens, qui, après avoir habité Messénè, en avaient été expulsés. Au cours des séditions qui avaient suivi l'accord conclu avec la Sicile, une faction de Messénè avait appelé les Lokriens ; ils étaient venus, s'y étaient établis. Et pendant un certain temps Messénè avait été sous leur domination. Phaeax les ayant rencontrés ne leur fit aucun tort ; car les Lokriens venaient, par son entremise, de s'allier aux Athéniens. Seuls des alliés, au moment de la pacification, ils n'avaient pas traité avec Athènes. Même alors, ils ne s'y fussent pas résignés, s'ils n'eussent pas été embarrassés par une guerre avec les gens d'Itôn et de Medma, leurs colons en même temps que leurs voisins. Peu de temps après Phaeax revint à Athènes.
[5,6] δὲ Κλέων ὡς ἀπὸ τῆς Τορώνης τότε περιέπλευσεν ἐπὶ τὴν Ἀμφίπολιν, ὁρμώμενος ἐκ τῆς Ἠιόνος Σταγίρῳ μὲν προσβάλλει Ἀνδρίων ἀποικίᾳ καὶ οὐχ εἷλε, Γαληψὸν δὲ τὴν (5.6.2) Θασίων ἀποικίαν λαμβάνει κατὰ κράτος. καὶ πέμψας ὡς Περδίκκαν πρέσβεις, ὅπως παραγένοιτο στρατιᾷ κατὰ τὸ ξυμμαχικόν, καὶ ἐς τὴν Θρᾴκην ἄλλους παρὰ Πολλῆν τὸν Ὀδομάντων βασιλέα, ἄξοντας μισθοῦ Θρᾷκας ὡς πλείστους, (5.6.3) αὐτὸς ἡσύχαζε περιμένων ἐν τῇ Ἠιόνι. Βρασίδας δὲ πυνθανόμενος ταῦτα ἀντεκάθητο καὶ αὐτὸς ἐπὶ τῷ Κερδυλίῳ· ἔστι δὲ τὸ χωρίον τοῦτο Ἀργιλίων ἐπὶ μετεώρου πέραν τοῦ ποταμοῦ, οὐ πολὺ ἀπέχον τῆς Ἀμφιπόλεως, καὶ κατεφαίνετο πάντα αὐτόθεν, ὥστε οὐκ ἂν ἔλαθεν αὐτὸν ὁρμώμενος Κλέων τῷ στρατῷ· ὅπερ προσεδέχετο ποιήσειν αὐτόν, ἐπὶ τὴν Ἀμφίπολιν, ὑπεριδόντα σφῶν τὸ πλῆθος, τῇ παρούσῃ στρατιᾷ (5.6.4) ἀναβήσεσθαι. ἅμα δὲ καὶ παρεσκευάζετο Θρᾷκάς τε μισθωτοὺς πεντακοσίους καὶ χιλίους, καὶ τοὺς Ἠδῶνας πάντας παρακαλῶν, πελταστὰς καὶ ἱππέας· καὶ Μυρκινίων καὶ Χαλκιδέων χιλίους πελταστὰς εἶχε πρὸς τοῖς ἐν Ἀμφιπόλει. (5.6.5) τὸ δ' ὁπλιτικὸν ξύμπαν ἡθροίσθη δισχίλιοι μάλιστα καὶ ἱππῆς Ἕλληνες τριακόσιοι. τούτων Βρασίδας μὲν ἔχων ἐπὶ Κερδυλίῳ ἐκάθητο ἐς πεντακοσίους καὶ χιλίους, οἱ δ' ἄλλοι ἐν Ἀμφιπόλει μετὰ Κλεαρίδου ἐτετάχατο. [5,6] - Cléon, après la prise de Torônè, avait mis le cap sur Amphipolis. D'Eiôn, il alla attaquer Stagyre, colonie d'Andros ; mais il ne put s'en emparer. Au contraire, il prit de vive force Galepsos, colonie de Thasos. Il dépêcha à Perdikkas une députation pour lui mander de venir le rejoindre avec son armée, conformément au traité d'alliance ; il dépêcha à Pollès, roi des Odomantes de Thrace, une autre députation qui avait mission d'enrôler le plus grand nombre possible de mercenaires thraces. Lui-même dans l'attente se tint en repos à Eiôn. Brasidas, qui n 'ignorait rien de ces événements, vint prendre position lui aussi en face des Athéniens à Kerdylion. C'est une place forte des Argiliens, occupant une hauteur sur la rive opposée du fleuve, à peu de distance d'Amphipolis. De là il découvrait tout ; les troupes de Cléon ne pouvaient bouger sans qu'il s'en aperçût. Brasidas comptait que, vu le petit nombre des troupes péloponnésiennes, Cléon passerait outre et monterait à Amphipolis avec le seul corps qu'il avait sous la main. Il se préparait donc au combat en faisant venir quinze cents mercenaires thraces et tous les Edôniens, tant peltastes que cavaliers. En plus des troupes d'Amphipolis, il disposait encore de mille peltastes myrkiniens et khalkidiens. Bref il avait réuni au total deux mille hoplites et trois cents cavaliers grecs. Quand il prit position à Kerdylion, il avait sous ses ordres directs environ quinze cents hommes ; le reste se trouvait à Amphipolis sous les ordres de Kléaridas.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007