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[5,0] ΙΣΤΟΡΙΩΝ Ε.
| [5,0] Livre cinquième.
| [5,1] Τοῦ δ' ἐπιγιγνομένου θέρους αἱ μὲν ἐνιαύσιοι σπονδαὶ
διελέλυντο μέχρι Πυθίων, καὶ ἐν τῇ ἐκεχειρίᾳ Ἀθηναῖοι
Δηλίους ἀνέστησαν ἐκ Δήλου, ἡγησάμενοι κατὰ παλαιάν
τινα αἰτίαν οὐ καθαροὺς ὄντας ἱερῶσθαι, καὶ ἅμα ἐλλιπὲς
σφίσιν εἶναι τοῦτο τῆς καθάρσεως, ᾗ πρότερόν μοι δεδήλωται
ὡς ἀνελόντες τὰς θήκας τῶν τεθνεώτων ὀρθῶς ἐνόμισαν
ποιῆσαι. καὶ οἱ μὲν Δήλιοι Ἀτραμύττιον Φαρνάκου δόντος
αὐτοῖς ἐν τῇ Ἀσίᾳ ᾤκησαν, οὕτως ὡς ἕκαστος ὥρμητο.
| [5,1] - L'été suivant, la trêve d'une année avait expiré aux Jeux Pythiques.
Elle durait encore, lorsque les Athéniens chassèrent de Délos les habitants ;
ils pensaient que leur consécration au dieu était entachée de quelque souillure
en raison d'une faute ancienne et qu'il fallait les chasser pour compléter la
purification, dont nous avons parlé et pour laquelle ils avaient cru suffisant
d'enlever les tombes. Les Déliens reçurent de Pharnakés la ville d'Atramyttion,
où ils s'installèrent au gré de chacun.
| [5,2] Κλέων δὲ Ἀθηναίους πείσας ἐς τὰ ἐπὶ Θρᾴκης χωρία
ἐξέπλευσε μετὰ τὴν ἐκεχειρίαν, Ἀθηναίων μὲν ὁπλίτας ἔχων
διακοσίους καὶ χιλίους καὶ ἱππέας τριακοσίους, τῶν δὲ ξυμμάχων
(5.2.2) πλείους, ναῦς δὲ τριάκοντα. σχὼν δὲ ἐς Σκιώνην
πρῶτον ἔτι πολιορκουμένην καὶ προσλαβὼν αὐτόθεν ὁπλίτας
τῶν φρουρῶν, κατέπλευσεν ἐς τὸν Κωφὸν λιμένα τῶν Τορωναίων
(5.2.3) ἀπέχοντα οὐ πολὺ τῆς πόλεως. ἐκ δ' αὐτοῦ, αἰσθόμενος
ὑπ' αὐτομόλων ὅτι οὔτε Βρασίδας ἐν τῇ Τορώνῃ οὔτε
οἱ ἐνόντες ἀξιόμαχοι εἶεν, τῇ μὲν στρατιᾷ τῇ πεζῇ ἐχώρει ἐς
τὴν πόλιν, ναῦς δὲ περιέπεμψε δέκα <ἐς> τὸν λιμένα περιπλεῖν.
(5.2.4) καὶ πρὸς τὸ περιτείχισμα πρῶτον ἀφικνεῖται, ὃ
προσπεριέβαλε τῇ πόλει ὁ Βρασίδας ἐντὸς βουλόμενος
ποιῆσαι τὸ προάστειον, καὶ διελὼν τοῦ παλαιοῦ τείχους μίαν
αὐτὴν ἐποίησε πόλιν.
| [5,2] - Après l'expiration de la trêve Cléon, qui avait gagné les Athéniens à ses
vues, s'embarqua sur trente vaisseaux à destination des villes du littoral de
Thrace, avec douze cents hoplites, trois cents cavaliers fournis par Athènes et
un plus grand nombre d'alliés. Il aborda d'abord à Skiônè dont le siège durait
toujours et renforça ses troupes d'un certain nombre d'hoplites, pris parmi les
assiégeants ; puis il alla débarquer au port de Kôphon, peu distant de Torônè.
Il y apprit par des déserteurs que Brasidas n'était plus dans la ville et que
les troupes qui s'y trouvaient étaient peu en état de combattre; aussi
marcha-t-il avec son armée contre la ville, tout en envoyant dix vaisseaux
croiser devant le port. Il arriva d'abord devant le mur d'enceinte, que Brasidas
avait fait construire pour y enfermer le faubourg ; à cet effet il avait ouvert
une brèche dans l'ancien rempart et rattaché le faubourg à la ville.
| [5,3] βοηθήσαντες δὲ ἐς αὐτὸ Πασιτελίδας
τε ὁ Λακεδαιμόνιος ἄρχων καὶ ἡ παροῦσα φυλακὴ προσβαλόντων
τῶν Ἀθηναίων ἠμύνοντο. καὶ ὡς ἐβιάζοντο καὶ αἱ
νῆες ἅμα περιέπλεον <αἱ> ἐς τὸν λιμένα περιπεμφθεῖσαι,
δείσας ὁ Πασιτελίδας μὴ αἵ τε νῆες φθάσωσι λαβοῦσαι
ἐρῆμον τὴν πόλιν καὶ τοῦ τειχίσματος ἁλισκομένου ἐγκαταληφθῇ,
(5.3.2) ἀπολιπὼν αὐτὸ δρόμῳ ἐχώρει ἐς τὴν πόλιν. οἱ δὲ
Ἀθηναῖοι φθάνουσιν οἵ τε ἀπὸ τῶν νεῶν ἑλόντες τὴν Τορώνην
καὶ ὁ πεζὸς ἐπισπόμενος αὐτοβοεὶ κατὰ τὸ διῃρημένον τοῦ
παλαιοῦ τείχους ξυνεσπεσών. καὶ τοὺς μὲν ἀπέκτειναν τῶν
Πελοποννησίων καὶ Τορωναίων εὐθὺς ἐν χερσί, τοὺς δὲ
(5.3.3) ζῶντας ἔλαβον, καὶ Πασιτελίδαν τὸν ἄρχοντα. Βρασίδας
δὲ ἐβοήθει μὲν τῇ Τορώνῃ, αἰσθόμενος δὲ καθ' ὁδὸν ἑαλωκυῖαν
ἀνεχώρησεν, ἀποσχὼν τεσσαράκοντα μάλιστα σταδίους μὴ
(5.3.4) φθάσαι ἐλθών. ὁ δὲ Κλέων καὶ οἱ Ἀθηναῖοι τροπαῖά τε
ἔστησαν δύο, τὸ μὲν κατὰ τὸν λιμένα, τὸ δὲ πρὸς τῷ
τειχίσματι, καὶ τῶν Τορωναίων γυναῖκας μὲν καὶ παῖδας
ἠνδραπόδισαν, αὐτοὺς δὲ καὶ Πελοποννησίους καὶ εἴ τις
ἄλλος Χαλκιδέων ἦν, ξύμπαντας ἐς ἑπτακοσίους, ἀπέπεμψαν
ἐς τὰς Ἀθήνας· καὶ αὐτοῖς τὸ μὲν Πελοποννήσιον ὕστερον
ἐν ταῖς γενομέναις σπονδαῖς ἀπῆλθε, τὸ δὲ ἄλλο ἐκομίσθη
(5.3.5) ὑπ' Ὀλυνθίων, ἀνὴρ ἀντ' ἀνδρὸς λυθείς. εἷλον δὲ καὶ
Πάνακτον Ἀθηναίων ἐν μεθορίοις τεῖχος Βοιωτοὶ ὑπὸ τὸν
(5.3.6) αὐτὸν χρόνον προδοσίᾳ. καὶ ὁ μὲν Κλέων φυλακὴν καταστησάμενος
τῆς Τορώνης ἄρας περιέπλει τὸν Ἄθων ὡς ἐπὶ τὴν Ἀμφίπολιν.
| [5,3] - Pasitélidas, le commandant lacédémonien, et la garnison de la place
avaient d'abord couru aux remparts et repoussé les attaques des Athéniens ;
mais sur le point d'être forcé et à la vue des vaisseaux envoyés pour pénétrer dans
le port, Pasitélidas eut peur que la flotte, trouvant la ville sans défenseurs,
ne s'en emparât et qu'au cas où l'ennemi se rendrait maître de la nouvelle
muraille, il ne fût pris au piège dans le faubourg. Aussi l'évacua-t-il
précipitamment pour se jeter dans la ville. Mais les Athéniens de la flotte
l'avaient devancé et occupaient déjà Torônè. L'infanterie, d'un seul élan, se
précipita à sa poursuite, en empruntant la brèche du vieux mur. Au cours de la
mêlée, un certain nombre de Péloponnésiens et de Torôniens trouvèrent la mort ;
les autres furent faits prisonniers, dont Pasitélidas, le commandant de la place.
Brasidas se portait au secours de la ville, mais en chemin il en apprit la chute
et fit demi-tour. S'il avait fait à temps quarante stades de plus, il
arrivait assez tôt pour secourir les assiégés. Cléon et les Athéniens élevèrent
deux trophées, l'un à proximité du port, l'autre près de la muraille. On
réduisit en esclavage femmes et enfants ; les Toroniens, les Péloponnésiens et
quelques Khalkidiens qui se trouvaient dans la ville, environ sept cents au
total, furent expédiés à Athènes. Plus tard au moment de la conclusion de la
paix, les Péloponnésiens furent renvoyés chez eux. Le reste fut échangé, homme
pour homme, par les Olynthiens. A la même époque, les Béotiens s'emparèrent
par trahison de Panakton, ville située sur les confins de l'Attique.
Cléon établit une garnison à Torônè, leva l'ancre et doubla le mont Athôs, pour
gagner Amphipolis.
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