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[5,49] Ὀλύμπια δ' ἐγένετο τοῦ θέρους τούτου, οἷς Ἀνδροσθένης
Ἀρκὰς παγκράτιον τὸ πρῶτον ἐνίκα· καὶ Λακεδαιμόνιοι τοῦ
ἱεροῦ ὑπὸ Ἠλείων εἴρχθησαν ὥστε μὴ θύειν μηδ' ἀγωνίζεσθαι,
οὐκ ἐκτίνοντες τὴν δίκην αὐτοῖς ἣν ἐν τῷ Ὀλυμπιακῷ
νόμῳ Ἠλεῖοι κατεδικάσαντο αὐτῶν φάσκοντες <ἐς>
σφᾶς ἐπὶ Φύρκον τε τεῖχος ὅπλα ἐπενεγκεῖν καὶ ἐς Λέπρεον
αὐτῶν ὁπλίτας ἐν ταῖς Ὀλυμπιακαῖς σπονδαῖς ἐσπέμψαι.
ἡ δὲ καταδίκη δισχίλιαι μναῖ ἦσαν, κατὰ τὸν ὁπλίτην
(5.49.2) ἕκαστον δύο μναῖ, ὥσπερ ὁ νόμος ἔχει. Λακεδαιμόνιοι
δὲ πρέσβεις πέμψαντες ἀντέλεγον μὴ δικαίως σφῶν καταδεδικάσθαι,
λέγοντες μὴ ἐπηγγέλθαι πω ἐς Λακεδαίμονα
(5.49.3) τὰς σπονδάς, ὅτ' ἐσέπεμψαν τοὺς ὁπλίτας. Ἠλεῖοι δὲ τὴν
παρ' αὐτοῖς ἐκεχειρίαν ἤδη ἔφασαν εἶναι (πρώτοις γὰρ
σφίσιν αὐτοῖς ἐπαγγέλλουσιν), καὶ ἡσυχαζόντων σφῶν καὶ
οὐ προσδεχομένων ὡς ἐν σπονδαῖς, αὐτοὺς λαθεῖν ἀδικήσαντας.
(5.49.4) οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι ὑπελάμβανον οὐ χρεὼν εἶναι
αὐτοὺς ἐπαγγεῖλαι ἔτι ἐς Λακεδαίμονα, εἰ ἀδικεῖν γε ἤδη
ἐνόμιζον αὐτούς, ἀλλ' οὐχ ὡς νομίζοντας τοῦτο δρᾶσαι, καὶ
(5.49.5) ὅπλα οὐδαμόσε ἔτι αὐτοῖς ἐπενεγκεῖν. Ἠλεῖοι δὲ τοῦ αὐτοῦ
λόγου εἴχοντο, ὡς μὲν οὐκ ἀδικοῦσι μὴ ἂν πεισθῆναι, εἰ
δὲ βούλονται σφίσι Λέπρεον ἀποδοῦναι, τό τε αὑτῶν μέρος
ἀφιέναι τοῦ ἀργυρίου, καὶ ὃ τῷ θεῷ γίγνεται αὐτοὶ ὑπὲρ
ἐκείνων ἐκτίσειν.
| [5,49] - Ce même été, on célébra les Jeux Olympiques, l'Arcadien Androsthénès
y remporta, pour la première fois, le prix du pancrace. Les Lacédémoniens se
virent interdire par les Éléens l'accès du temple et la participation aux
sacrifices et aux jeux, pour n'avoir pas acquitté l'amende à eux infligée par
les Éléens conformément à la loi d'Olympie. On leur reprochait d'avoir porté les
armes contre la citadelle de Phyrkos et d'avoir envoyé à Lépréon, pendant la
trêve olympique, un certain nombre de leurs hoplites. L'amende était de deux
mille mines, soit deux mines par hoplite, conformément à la loi. Des députés de
Lacédémone vinrent protester contre l'injustice de cette condamnation, en
déclarant que la trêve n'avait pas encore été signifiée à Lacédémone, au moment
où ils avaient envoyé leurs hoplites. A quoi les Éléens répliquèrent que la
trêve existait bel et bien sur leur territoire ; qu’ils s'étaient conformés à
l'usage, en la signifiant d'abord à leurs concitoyens ; qu'ils étaient bien
tranquilles et ne s'attendaient à rien, comme en temps de trêve, quand les
Lacédémoniens les avaient injustement attaqués à l'improviste. Sur ce les
Lacédémoniens répliquaient que dès ce moment les Éléens, s'ils s'estimaient
injustement attaqués, n'auraient pas dû notifier la trêve à Lacédémone ; en le
faisant, ils montraient qu'ils ne s'estimaient pas lésés ; enfin, à partir de ce
moment, Lacédémone n'avait jamais porté les armes contre Élis. Mais les Eléens
n'en démordaient pas et ne pouvaient se mettre dans la tête qu'on ne les eût pas
injustement attaqués. Au cas néanmoins où Lacédémone voudrait leur rendre
Lépréon, ils la tiendraient quitte de la part d'amende qui leur revenait et
acquitteraient pour elle celle qui état destinée au dieu.
| [5,50] ὡς δ' οὐκ ἐσήκουον, αὖθις τάδε ἠξίουν,
Λέπρεον μὲν μὴ ἀποδοῦναι, εἰ μὴ βούλονται, ἀναβάντας δὲ
ἐπὶ τὸν βωμὸν τοῦ Διὸς τοῦ Ὀλυμπίου, ἐπειδὴ προθυμοῦνται
χρῆσθαι τῷ ἱερῷ, ἐπομόσαι ἐναντίον τῶν Ἑλλήνων ἦ μὴν
(5.50.2) ἀποδώσειν ὕστερον τὴν καταδίκην. ὡς δὲ οὐδὲ ταῦτα ἤθελον,
Λακεδαιμόνιοι μὲν εἴργοντο τοῦ ἱεροῦ (θυσίας καὶ ἀγώνων)
καὶ οἴκοι ἔθυον, οἱ δὲ ἄλλοι Ἕλληνες ἐθεώρουν πλὴν Λεπρεατῶν.
(5.50.3) ὅμως δὲ οἱ Ἠλεῖοι δεδιότες μὴ βίᾳ θύσωσι,
ξὺν ὅπλοις τῶν νεωτέρων φυλακὴν εἶχον· ἦλθον δὲ αὐτοῖς
καὶ Ἀργεῖοι καὶ Μαντινῆς, χίλιοι ἑκατέρων, καὶ Ἀθηναίων
(5.50.4) ἱππῆς, οἳ ἐν Ἁρπίνῃ ὑπέμενον τὴν ἑορτήν. δέος δ' ἐγένετο
τῇ πανηγύρει μέγα μὴ ξὺν ὅπλοις ἔλθωσιν οἱ Λακεδαιμόνιοι,
ἄλλως τε καὶ ἐπειδὴ καὶ Λίχας ὁ Ἀρκεσιλάου Λακεδαιμόνιος
ἐν τῷ ἀγῶνι ὑπὸ τῶν ῥαβδούχων πληγὰς ἔλαβεν,
ὅτι νικῶντος τοῦ ἑαυτοῦ ζεύγους καὶ ἀνακηρυχθέντος Βοιωτῶν
δημοσίου κατὰ τὴν οὐκ ἐξουσίαν τῆς ἀγωνίσεως προελθὼν
ἐς τὸν ἀγῶνα ἀνέδησε τὸν ἡνίοχον, βουλόμενος δηλῶσαι
ὅτι ἑαυτοῦ ἦν τὸ ἅρμα· ὥστε πολλῷ δὴ μᾶλλον ἐπεφόβηντο
πάντες καὶ ἐδόκει τι νέον ἔσεσθαι. οἱ μέντοι Λακεδαιμόνιοι
ἡσύχασάν τε καὶ ἡ ἑορτὴ αὐτοῖς οὕτω διῆλθεν.
(5.50.5) Ἐς δὲ Κόρινθον μετὰ τὰ Ὀλύμπια Ἀργεῖοί τε καὶ οἱ
ξύμμαχοι ἀφίκοντο δεησόμενοι αὐτῶν παρὰ σφᾶς ἐλθεῖν.
καὶ Λακεδαιμονίων πρέσβεις ἔτυχον παρόντες, καὶ πολλῶν
λόγων γενομένων τέλος οὐδὲν ἐπράχθη, ἀλλὰ σεισμοῦ
γενομένου διελύθησαν ἕκαστοι ἐπ' οἴκου. καὶ τὸ θέρος ἐτελεύτα.
| [5,50] - Les Lacédémoniens ne voulant rien entendre, les Eléens leur proposèrent ce
qui suit : conserver Lépréon, puisqu'ils refusaient de le rendre, mais du moment
qu'ils désiraient avoir l'usage du temple, ils monteraient à l'autel de Zeus
d'Olympie et là, en présence des Grecs, ils prendraient l'engagement solennel de
payer un jour l'amende. Nouveau refus des Lacédémoniens, qui furent exclus du
temple, des sacrifices et des jeux et réduits à sacrifier chez eux, tandis que
les autres Grecs - à l'exception des Lépréates - assistaient aux cérémonies.
Cependant les Eléens, craignant de voir les Lacédémoniens recourir à la force
pour participer aux sacrifices, constituèrent une garde de jeunes gens en armes.
Mille Argiens, mille Mantinéens vinrent se joindre à eux, ainsi que des
cavaliers athéniens, qui attendaient à Harpina la célébration de la fête. Vive
était la crainte de l'assemblée de voir les Lacédémoniens recourir à un coup de
force, surtout après que le Lacédémonien Likhas fils d'Arkésilas eut dans
l'arène reçu des coups de la part des rhabdouques. Voici pourquoi : quoique
son attelage eût été victorieux, ce fut le peuple béotien qui fut proclamé
vainqueur, car Likhas n'avait pas l'autorisation de concourir. II s'avança alors
dans l'arène et ceignit d'une bandelette le front du cocher pour montrer que le
char lui appartenait. Cet incident redoubla la crainte de tous ; on en redoutait
les suites fâcheuses. Pourtant les Lacédémoniens se tinrent tranquilles et les
fêtes ne furent pas autrement troublées.
Après les fêtes d'Olympie, les Argiens et leurs alliés vinrent à Corinthe pour
demander aux habitants de se joindre à leur parti. Justement, il y avait à
Corinthe des députés de Lacédémone. De nombreux pourparlers eurent lieu, qui
n'aboutirent à aucun résultat. A la suite d'un tremblement de terre, tous
rentrèrent chez eux. L'été prit fin.
| [5,51] Τοῦ δ' ἐπιγιγνομένου χειμῶνος Ἡρακλεώταις τοῖς ἐν
Τραχῖνι μάχη ἐγένετο πρὸς Αἰνιᾶνας καὶ Δόλοπας καὶ
(5.51.2) Μηλιᾶς καὶ Θεσσαλῶν τινάς. προσοικοῦντα γὰρ τὰ ἔθνη
ταῦτα τῇ πόλει πολέμια ἦν· οὐ γὰρ ἐπ' ἄλλῃ τινὶ γῇ ἢ τῇ
τούτων τὸ χωρίον ἐτειχίσθη. καὶ εὐθύς τε καθισταμένῃ
τῇ πόλει ἠναντιοῦντο ἐς ὅσον ἐδύναντο φθείροντες καὶ τότε
τῇ μάχῃ ἐνίκησαν τοὺς Ἡρακλεώτας, καὶ Ξενάρης ὁ Κνίδιος
Λακεδαιμόνιος ἄρχων αὐτῶν ἀπέθανε, διεφθάρησαν δὲ καὶ
ἄλλοι τῶν Ἡρακλεωτῶν. καὶ ὁ χειμὼν ἐτελεύτα, καὶ δωδέκατον
ἔτος τῷ πολέμῳ ἐτελεύτα.
| [5,51] - L'hiver suivant, les habitants d'Hérakleia de Trakhis eurent à livrer
combat aux Aenianes, aux Dolopes, aux Méliens et à quelques tribus thessaliennes.
Les peuples voisins de cette ville en étaient ennemis, car c'était uniquement
contre leur territoire qu'on avait élevé cette place. Dès la fondation de la
ville, ils avaient montré leur hostilité et tout fait pour la détruire. Ils
défirent les gens d'Hérakleia. Le Lacédémonien Xénarès de Knide, qui commandait
les troupes d'Hérakleïa, périt dans le combat, d'autres Hérakléôtes y trouvèrent
la mort. L'hiver prit fin et avec lui la douzième année de la guerre.
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