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| [4,105]  Ἐν τούτῳ δὲ ὁ Βρασίδας δεδιὼς καὶ τὴν ἀπὸ τῆς Θάσου  
τῶν νεῶν βοήθειαν καὶ πυνθανόμενος τὸν Θουκυδίδην κτῆσίν  
τε ἔχειν τῶν χρυσείων μετάλλων ἐργασίας ἐν τῇ περὶ ταῦτα  
Θρᾴκῃ καὶ ἀπ' αὐτοῦ δύνασθαι ἐν τοῖς πρώτοις τῶν ἠπειρωτῶν,  
ἠπείγετο προκατασχεῖν, εἰ δύναιτο, τὴν πόλιν, μὴ ἀφικνουμένου 
αὐτοῦ τὸ πλῆθος τῶν Ἀμφιπολιτῶν, ἐλπίσαν ἐκ θαλάσσης 
ξυμμαχικὸν καὶ ἀπὸ τῆς Θρᾴκης ἀγείραντα αὐτὸν  
(4.105.2) περιποιήσειν σφᾶς, οὐκέτι προσχωροίη. καὶ τὴν ξύμβασιν 
μετρίαν ἐποιεῖτο, κήρυγμα τόδε ἀνειπών, Ἀμφιπολιτῶν καὶ  
Ἀθηναίων τῶν ἐνόντων τὸν μὲν βουλόμενον ἐπὶ τοῖς ἑαυτοῦ  
τῆς ἴσης καὶ ὁμοίας μετέχοντα μένειν, τὸν δὲ μὴ ἐθέλοντα  
ἀπιέναι τὰ ἑαυτοῦ ἐκφερόμενον πέντε ἡμερῶν. 
 | [4,105] Brasidas craignait la venue de ce renfort 
naval de Thasos. II n'ignorait pas que Thucydide 
possédait dans cette partie de la Thrace une 
exploitation de mines d'or, qui lui assurait un 
ascendant considérable sur les personnages 
influents de la contrée ; aussi mettait-il tout son 
empressement à le prévenir par l'occupation de la 
ville. Il redoutait qu'avec la venue de Thucydide, la 
masse des Amphipolitains, dans l'espoir d'être 
secourus du côté de la mer par leurs alliés et de 
recevoir les troupes que Thucydide lèverait en 
Thrace, ne voulût plus rien entendre. Aussi leur 
proposa-t-il des conditions modérées. Par une 
proclamation, il fit savoir que ceux des 
Amphipolitains et des Athéniens qui le voudraient 
pourraient rester dans la ville en conservant la 
totalité de leurs droits ; ceux qui s'y refuseraient, 
disposeraient de cinq jours pour sortir en 
emportant ce qui leur appartenait.  
 |  | [4,106] οἱ δὲ πολλοὶ ἀκούσαντες ἀλλοιότεροι ἐγένοντο τὰς γνώμας, 
ἄλλως τε καὶ βραχὺ μὲν Ἀθηναίων ἐμπολιτεῦον, τὸ δὲ πλέον ξύμμεικτον,  
καὶ τῶν ἔξω ληφθέντων συχνοῖς οἰκεῖοι ἔνδον ἦσαν· καὶ τὸ  
κήρυγμα πρὸς τὸν φόβον δίκαιον εἶναι ὑπελάμβανον, οἱ μὲν  
Ἀθηναῖοι διὰ τὸ ἄσμενοι ἂν ἐξελθεῖν, ἡγούμενοι οὐκ ἐν  
ὁμοίῳ σφίσι τὰ δεινὰ εἶναι καὶ ἅμα οὐ προσδεχόμενοι  
βοήθειαν ἐν τάχει, ὁ δὲ ἄλλος ὅμιλος πόλεώς τε ἐν τῷ  
ἴσῳ οὐ στερισκόμενοι καὶ κινδύνου παρὰ δόξαν ἀφιέμενοι.  
(4.106.2) ὥστε τῶν πρασσόντων τῷ Βρασίδᾳ ἤδη καὶ ἐκ τοῦ φανεροῦ  
διαδικαιούντων αὐτά, ἐπειδὴ καὶ τὸ πλῆθος ἑώρων τετραμμένον  
καὶ τοῦ παρόντος Ἀθηναίων στρατηγοῦ οὐκέτι ἀκροώμενον,  
(4.106.3) ἐγένετο ἡ ὁμολογία καὶ προσεδέξαντο ἐφ' οἷς ἐκήρυξεν. καὶ  
οἱ μὲν τὴν πόλιν τοιούτῳ τρόπῳ παρέδοσαν, ὁ δὲ Θουκυδίδης  
καὶ αἱ νῆες ταύτῃ τῇ ἡμέρᾳ ὀψὲ κατέπλεον ἐς τὴν Ἠιόνα.  
(4.106.4) καὶ τὴν μὲν Ἀμφίπολιν Βρασίδας ἄρτι εἶχε, τὴν δὲ Ἠιόνα  
παρὰ νύκτα ἐγένετο λαβεῖν· εἰ γὰρ μὴ ἐβοήθησαν αἱ νῆες  
διὰ τάχους, ἅμα ἕῳ ἂν εἴχετο.  
 | [4,106] Cette proclamation provoqua dans la plupart 
des esprits un changement d'autant plus sensible 
qu'il n'y avait que peu d'Athéniens parmi la 
population d'Amphipolis ; celle-ci dans l'ensemble 
état fort mêlée et on y trouvait maintes personnes 
unies par des liens de parenté avec les prisonniers 
faits hors la ville. Étant donné la crainte qu'on 
éprouvait, on trouvait justes les propositions de 
Brasidas ; les Athéniens voyaient avec joie qu'on 
leur accorderait la permission de quitter la ville ; ils 
se jugeaient les plus exposés et désespéraient de 
recevoir promptement du secours ; les autres 
constataient qu'ils conserveraient dans la cité 
l'égalité des droits et que contre leur attente ils se 
trouveraient hors de danger. Aussi les affidés de 
Brasidas approuvaient-ils déjà ouvertement ces 
dispositions en voyant la volte-face de la foule et 
son refus d'obéir à celui des stratèges athéniens 
qui était parmi elle. L'accord fut conclu et les 
propositions publiées par le héraut acceptées. Voilà 
de quelle manière la ville fut livrée à Brasidas. 
Thucydide, lui, aborda le même jour sur le tard à 
Eiôn. Brasidas venait de se rendre maître 
d'Amphipolis ; il s'en fallut d'une seule nuit qu'il 
s'emparât également d'Eiôn. Si l'escadrille 
athénienne ne s'y était portée en toute hâte, il eût 
pris la place au point du jour.  
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