HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre IV

Chapitre 87-88

  Chapitre 87-88

[4,87] οὕτω πολλὴν περιωπὴν τῶν ἡμῖν ἐς τὰ μέγιστα διαφόρων ποιούμεθα, καὶ οὐκ ἂν μείζω πρὸς τοῖς ὅρκοις βεβαίωσιν λάβοιτε οἷς τὰ ἔργα ἐκ τῶν λόγων ἀναθρούμενα δόκησιν ἀναγκαίαν παρέχεται ὡς καὶ ξυμφέρει ὁμοίως ὡς εἶπον. (4.87.2) ’Εἰ δ' ἐμοῦ ταῦτα προϊσχομένου ἀδύνατοι μὲν φήσετε εἶναι, εὖνοι δ' ὄντες ἀξιώσετε μὴ κακούμενοι διωθεῖσθαι καὶ τὴν ἐλευθερίαν μὴ ἀκίνδυνον ὑμῖν φαίνεσθαι, δίκαιόν τε εἶναι, οἷς καὶ δυνατὸν δέχεσθαι αὐτήν, τούτοις καὶ ἐπιφέρειν, ἄκοντα δὲ μηδένα προσαναγκάζειν, μάρτυρας μὲν θεοὺς καὶ ἥρως τοὺς ἐγχωρίους ποιήσομαι ὡς ἐπ' ἀγαθῷ ἥκων οὐ πείθω, γῆν δὲ τὴν ὑμετέραν δῃῶν πειράσομαι βιάζεσθαι, (4.87.3) καὶ οὐκ ἀδικεῖν ἔτι νομιῶ, προσεῖναι δέ τί μοι καὶ κατὰ δύο ἀνάγκας τὸ εὔλογον, τῶν μὲν Λακεδαιμονίων, ὅπως μὴ τῷ ὑμετέρῳ εὔνῳ, εἰ μὴ προσαχθήσεσθε, τοῖς ἀπὸ ὑμῶν χρήμασι φερομένοις παρ' Ἀθηναίους βλάπτωνται, οἱ δὲ Ἕλληνες ἵνα μὴ κωλύωνται ὑφ' ὑμῶν δουλείας ἀπαλλαγῆναι. (4.87.4) οὐ γὰρ δὴ εἰκότως γ' ἂν τάδε πράσσοιμεν, οὐδὲ ὀφείλομεν οἱ Λακεδαιμόνιοι μὴ κοινοῦ τινὸς ἀγαθοῦ αἰτίᾳ (4.87.5) τοὺς μὴ βουλομένους ἐλευθεροῦν· οὐδ' αὖ ἀρχῆς ἐφιέμεθα, παῦσαι δὲ μᾶλλον ἑτέρους σπεύδοντες τοὺς πλείους ἂν ἀδικοῖμεν, εἰ ξύμπασιν αὐτονομίαν ἐπιφέροντες ὑμᾶς τοὺς (4.87.6) ἐναντιουμένους περιίδοιμεν. πρὸς ταῦτα βουλεύεσθε εὖ, καὶ ἀγωνίσασθε τοῖς τε Ἕλλησιν ἄρξαι πρῶτοι ἐλευθερίας καὶ ἀίδιον δόξαν καταθέσθαι, καὶ αὐτοὶ τά τε ἴδια μὴ βλαφθῆναι καὶ ξυμπάσῃ τῇ πόλει τὸ κάλλιστον ὄνομα περιθεῖναι.‘ [4,87] Aussi apportons-nous une extrême circonspection même dans les questions qui sont les plus discutées entre vous. Vous vous en convaincrez moins par les serments que par l'accord de nos actes avec nos paroles ; celui-ci vous montrera incontestablement la sincérité de nos propositions. Si cependant vous prétendez ne pas pouvoir accepter ce que je vous propose ; si tout en invoquant votre bonne volonté, vous croyez, sans avoir subi le moindre tort, devoir nous repousser ; si vous déclarez que cette liberté ne vous apparaît pas exempte de dangers ; si vous pensez qu'il est juste de la proposer à ceux qui peuvent la recevoir, mais que personne ne peut être contraint à l'accepter contre son gré, alors je prendrai à témoin les dieux et les héros de ce pays que, venu pour votre bien, il m'est impossible de vous convaincre. Alors c'est en ravageant votre territoire que je tâcherai de vous amener à mes vues. Je ne croirai pas commettre une injustice, j'estimerai au contraire que ma conduite se justifie par une double nécessité : l'intérêt des Lacédémoniens, pour qui vous prétendez avoir de la sympathie, mais qui ne sauraient souffrir que, par votre refus de se joindre à eux, vous portiez votre tribut aux Athéniens et l'intérêt des Grecs dont vous empêcheriez ainsi l'affranchissement. Rien ne justifierait notre conduite, si nous n'avions pas en vue l'intérêt commun ; nous ne serons pas en droit, nous les Lacédémoniens, d'assurer la liberté à des gens qui n'en veulent pas. Mais nous n'aspirons pas à la domination, nous voulons au contraire en garantir les autres. Et nous ferons tort à la majorité des Grecs, si nous tolérons votre opposition, quand nous apportons à tous indistinctement l'indépendance. Voilà sur quoi il vous faut sagement délibérer. Tâchez d'être les premiers à assurer la liberté des Grecs et à acquérir ainsi un renom immortel. En évitant la ruine de vos intérêts particuliers, assurez à votre cité tout entière le plus beau des titres".
[4,88] μὲν Βρασίδας τοσαῦτα εἶπεν. οἱ δὲ Ἀκάνθιοι, πολλῶν λεχθέντων πρότερον ἐπ' ἀμφότερα, κρύφα διαψηφισάμενοι, διά τε τὸ ἐπαγωγὰ εἰπεῖν τὸν Βρασίδαν καὶ περὶ τοῦ καρποῦ φόβῳ ἔγνωσαν οἱ πλείους ἀφίστασθαι Ἀθηναίων, καὶ πιστώσαντες αὐτὸν τοῖς ὅρκοις οὓς τὰ τέλη τῶν Λακεδαιμονίων ὀμόσαντα αὐτὸν ἐξέπεμψαν, μὴν ἔσεσθαι ξυμμάχους αὐτονόμους οὓς ἂν προσαγάγηται, οὕτω δέχονται τὸν στρατόν. (4.88.2) καὶ οὐ πολὺ ὕστερον καὶ Στάγιρος Ἀνδρίων ἀποικία ξυναπέστη. ταῦτα μὲν οὖν ἐν τῷ θέρει τούτῳ ἐγένετο. [4,88] Telles furent les paroles de Brasidas. Les Acanthiens, après avoir longuement pesé le pour et le contre, procédèrent à un vote secret. Comme les raisons de Brasidas étaient persuasives et, qu'ils craignaient pour leurs récoltes, la majorité fut d'avis d'abandonner le parti d'Athènes. Ils firent prêter à Brasidas le serment qu'il avait exigé, à son départ, des magistrats lacédémoniens, à savoir qu'il respecterait la liberté des alliés qu'il s'attacherait. A ces conditions, ils reçurent l'armée. Peu de temps après, Stagyre, colonie d'Andros, quitta elle aussi le parti d'Athènes. Tels furent les événements de cet été.


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Dernière mise à jour : 12/10/2006