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| [4,79] τούτῳ τῷ τρόπῳ Βρασίδας Θεσσαλίαν φθάσας διέδραμε πρίν 
τινα κωλύειν παρασκευάσασθαι, καὶ ἀφίκετο ὡς Περδίκκαν καὶ ἐς τὴν 
Χαλκιδικήν.  
(4.79.2) ἐκ γὰρ τῆς Πελοποννήσου, ὡς τὰ τῶν Ἀθηναίων ηὐτύχει,  
δείσαντες οἵ τε ἐπὶ Θρᾴκης ἀφεστῶτες Ἀθηναίων καὶ Περδίκκας 
ἐξήγαγον τὸν στρατόν, οἱ μὲν Χαλκιδῆς νομίζοντες  
ἐπὶ σφᾶς πρῶτον ὁρμήσειν τοὺς Ἀθηναίους (καὶ ἅμα αἱ  
πλησιόχωροι πόλεις αὐτῶν αἱ οὐκ ἀφεστηκυῖαι ξυνεπῆγον  
κρύφα), Περδίκκας δὲ πολέμιος μὲν οὐκ ὢν ἐκ τοῦ φανεροῦ,  
φοβούμενος δὲ καὶ αὐτὸς τὰ παλαιὰ διάφορα τῶν Ἀθηναίων  
καὶ μάλιστα βουλόμενος Ἀρραβαῖον τὸν Λυγκηστῶν βασιλέα  
παραστήσασθαι.  
(4.79.3)  Ξυνέβη δὲ αὐτοῖς, ὥστε ῥᾷον ἐκ τῆς Πελοποννήσου στρατὸν 
ἐξαγαγεῖν, ἡ τῶν Λακεδαιμονίων ἐν τῷ παρόντι κακοπραγία.  
 | [4,79]  C'est ainsi que Brasidas traversa 
rapidement la Thessalie, avant que personne fût en 
état de l'en empêcher. Il arriva auprès de Perdiccas 
et en Chalcidique. C'est sous le coup de l'effroi que 
leur causaient les succès des Athéniens que les 
Thraces en dissidence avec Athènes et Perdiccas 
lui-même avaient appelé cette armée du 
Péloponnèse ; les Chalcidiens pensaient qu'ils 
seraient les premiers à subir les attaques des 
Athéniens de plus les villes de leur voisinage, sans 
avoir fait encore défection, les incitaient en secret. 
Perdiccas, lui, n'était pas ouvertement l'ennemi 
d'Athènes, mais ses anciens différends avec cette 
ville ne laissaient pas de lui inspirer des craintes. 
Surtout il voulait soumettre Arrhabaeos, roi des 
Lyncestes. Enfin ce qui facilita particulièrement 
l'envoi de cette armée du Péloponnèse, ce furent les 
revers que subissaient alors les Lacédémoniens.  
 |  | [4,80] τῶν γὰρ Ἀθηναίων ἐγκειμένων τῇ Πελοποννήσῳ  
καὶ οὐχ ἥκιστα τῇ ἐκείνων γῇ ἤλπιζον ἀποτρέψειν αὐτοὺς  
μάλιστα, εἰ ἀντιπαραλυποῖεν πέμψαντες ἐπὶ τοὺς ξυμμάχους  
αὐτῶν στρατιάν, ἄλλως τε καὶ ἑτοίμων ὄντων τρέφειν τε καὶ  
(4.80.2) ἐπὶ ἀποστάσει σφᾶς ἐπικαλουμένων. καὶ ἅμα τῶν Εἱλώτων  
βουλομένοις ἦν ἐπὶ προφάσει ἐκπέμψαι, μή τι πρὸς τὰ  
(4.80.3) παρόντα τῆς Πύλου ἐχομένης νεωτερίσωσιν· ἐπεὶ καὶ τόδε  
ἔπραξαν φοβούμενοι αὐτῶν τὴν σκαιότητα καὶ τὸ πλῆθος  
(αἰεὶ γὰρ τὰ πολλὰ Λακεδαιμονίοις πρὸς τοὺς Εἵλωτας τῆς  
φυλακῆς πέρι μάλιστα καθειστήκει)· προεῖπον αὐτῶν ὅσοι  
ἀξιοῦσιν ἐν τοῖς πολέμοις γεγενῆσθαι σφίσιν ἄριστοι, 
κρίνεσθαι, ὡς ἐλευθερώσοντες, πεῖραν ποιούμενοι καὶ ἡγούμενοι 
τούτους σφίσιν ὑπὸ φρονήματος, οἵπερ καὶ ἠξίωσαν  
πρῶτος ἕκαστος ἐλευθεροῦσθαι, μάλιστα ἂν καὶ ἐπιθέσθαι.  
(4.80.4) καὶ προκρίναντες ἐς δισχιλίους, οἱ μὲν ἐστεφανώσαντό τε  
καὶ τὰ ἱερὰ περιῆλθον ὡς ἠλευθερωμένοι, οἱ δὲ οὐ πολλῷ  
ὕστερον ἠφάνισάν τε αὐτοὺς καὶ οὐδεὶς ᾔσθετο ὅτῳ τρόπῳ  
(4.80.5) ἕκαστος διεφθάρη. καὶ τότε προθύμως τῷ Βρασίδᾳ αὐτῶν  
ξυνέπεμψαν ἑπτακοσίους ὁπλίτας, τοὺς δ' ἄλλους ἐκ τῆς  
Πελοποννήσου μισθῷ πείσας ἐξήγαγεν. 
 | [4,80]  Comme les Athéniens menaçaient le 
Péloponnèse et particulièrement la Laconie, les 
Lacédémoniens espéraient opérer une excellente 
diversion en leur causant des inquiétudes par 
l'envoi d'une armée à leurs alliés ; ajoutez que 
ceux-ci étaient disposés à assurer la subsistance 
de ces troupes et qu'ils avaient fait appel à 
Lacédémone pour se soulever contre Athènes. En 
même temps il y avait là un prétexte tout trouvé 
pour envoyer au dehors les Hilotes, car on 
redoutait de leur part une révolte favorisée par la 
prise récente de Pylos. Aucun doute ne peut exister 
que cette mesure leur fut inspirée par le nombre 
des jeunes hommes parmi les Hilotes, car de tout 
temps la conduite des Lacédémoniens a été guidée 
essentiellement par la méfiance à leur égard. Les 
Lacédémoniens leur demandèrent de désigner ceux 
d'entre eux qui les avaient le mieux secondés à la 
guerre, en disant qu'ils voulaient les affranchir. En 
réalité, ce n'était qu'un piège ; ils estimaient que 
ceux qui seraient les premiers à revendiquer par 
fierté d'âme la liberté seraient également les 
premiers à se soulever. Deux mille environ furent 
ainsi désignés ; le front ceint d'une couronne, ils se 
promenèrent autour des temples, en signe que déjà 
ils étaient affranchis ; mais peu de temps après, les 
Lacédémoniens les firent disparaître et nul ne sut 
jamais de quelle manière ils avaient péri. On 
sauta donc sur l'occasion d'envoyer à Brasidas sept 
cents hoplites pris sur l'ensemble des Hilotes ; le 
reste de l'armée fut composé de troupes 
mercenaires levées dans le Péloponnèse.  
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