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[4,71] αἱ δὲ τῶν Μεγαρέων στάσεις φοβούμεναι, οἱ μὲν μὴ τοὺς φεύγοντας
σφίσιν ἐσαγαγὼν αὐτοὺς ἐκβάλῃ, οἱ δὲ μὴ αὐτὸ τοῦτο ὁ δῆμος δείσας ἐπίθηται
σφίσι καὶ ἡ πόλις ἐν μάχῃ καθ' αὑτὴν οὖσα ἐγγὺς ἐφεδρευόντων
Ἀθηναίων ἀπόληται, οὐκ ἐδέξαντο, ἀλλ' ἀμφοτέροις
(4.71.2) ἐδόκει ἡσυχάσασι τὸ μέλλον περιιδεῖν. ἤλπιζον γὰρ
καὶ μάχην ἑκάτεροι ἔσεσθαι τῶν τε Ἀθηναίων καὶ τῶν
προσβοηθησάντων, καὶ οὕτω σφίσιν ἀσφαλεστέρως ἔχειν,
οἷς τις εἴη εὔνους, κρατήσασι προσχωρῆσαι· ὁ δὲ Βρασίδας
ὡς οὐκ ἔπειθεν, ἀνεχώρησε πάλιν ἐς τὸ ἄλλο στράτευμα.
| [4,71] Des deux factions de Mégare, l'une
craignait que Brasidas, en ramenant les exilés, ne
l'expulsât elle-même ; l'autre, que le peuple animé
de la même crainte, ne se tournât contre elle et que
la cité déchirée par les luttes intérieures ne périt
sous les coups des Athéniens aux aguets. On
refusa donc d'accueillir Brasidas. Des deux côtés
on crut préférable de se tenir tranquille et de
surveiller les événements ; on s'attendait, d'un côté
comme de l'autre, à une rencontre entre les
Athéniens et les troupes de secours et l'on comptait
qu'il était plus sûr d'attendre la victoire pour
passer du côté du vainqueur. Brasidas, qui n'avait
pu les décider, rejoignit le reste de son armée.
| [4,72] Ἅμα δὲ τῇ ἕῳ οἱ Βοιωτοὶ παρῆσαν, διανενοημένοι μὲν
καὶ πρὶν Βρασίδαν πέμψαι βοηθεῖν ἐπὶ τὰ Μέγαρα, ὡς οὐκ
ἀλλοτρίου ὄντος τοῦ κινδύνου, καὶ ἤδη ὄντες πανστρατιᾷ
Πλαταιᾶσιν· ἐπειδὴ δὲ καὶ ἦλθεν ὁ ἄγγελος, πολλῷ μᾶλλον
ἐρρώσθησαν, καὶ ἀποστείλαντες διακοσίους καὶ δισχιλίους
ὁπλίτας καὶ ἱππέας ἑξακοσίους τοῖς πλέοσιν ἀπῆλθον πάλιν.
(4.72.2) παρόντος δὲ ἤδη ξύμπαντος τοῦ στρατεύματος, ὁπλιτῶν οὐκ
ἔλασσον ἑξακισχιλίων, καὶ τῶν Ἀθηναίων τῶν μὲν ὁπλιτῶν
περί τε τὴν Νίσαιαν ὄντων καὶ τὴν θάλασσαν ἐν τάξει, τῶν
δὲ ψιλῶν ἀνὰ τὸ πεδίον ἐσκεδασμένων, οἱ ἱππῆς οἱ τῶν
Βοιωτῶν ἀπροσδοκήτοις ἐπιπεσόντες τοῖς ψιλοῖς ἔτρεψαν
ἐπὶ τὴν θάλασσαν (ἐν γὰρ τῷ πρὸ τοῦ οὐδεμία βοήθειά πω
(4.72.3) τοῖς Μεγαρεῦσιν οὐδαμόθεν ἐπῆλθεν)· ἀντεπεξελάσαντες δὲ
καὶ οἱ τῶν Ἀθηναίων ἐς χεῖρας ᾖσαν, καὶ ἐγένετο ἱππομαχία
ἐπὶ πολύ, ἐν ᾗ ἀξιοῦσιν ἑκάτεροι οὐχ ἥσσους
(4.72.4) γενέσθαι. τὸν μὲν γὰρ ἵππαρχον τῶν Βοιωτῶν καὶ ἄλλους
τινὰς οὐ πολλοὺς πρὸς αὐτὴν τὴν Νίσαιαν προσελάσαντας
οἱ Ἀθηναῖοι (καὶ) ἀποκτείναντες ἐσκύλευσαν, καὶ τῶν τε
νεκρῶν τούτων κρατήσαντες ὑποσπόνδους ἀπέδοσαν καὶ
τροπαῖον ἔστησαν· οὐ μέντοι ἔν γε τῷ παντὶ ἔργῳ βεβαίως
οὐδέτεροι τελευτήσαντες ἀπεκρίθησαν, ἀλλ' οἱ μὲν Βοιωτοὶ
πρὸς τοὺς ἑαυτῶν, οἱ δὲ ἐπὶ τὴν Νίσαιαν.
| [4,72] Au point du jour, les Béotiens arrivèrent.
Avant même d'avoir reçu le message de Brasidas,
ils avaient décidé de se porter au secours de
Mégare, dans la pensée que le danger couru par
cette ville les intéressait particulièrement et déjà ils
se trouvaient à Platée. L'arrivée du messager leur
communiqua une nouvelle ardeur. Ils envoyèrent à
Brasidas deux mille deux cents hoplites et six
cents cavaliers, tandis que le reste de leurs troupes
se retirait. Ces forces réunies portaient l'effectif de
l'armée à six mille hoplites au moins. Les hoplites
athéniens se trouvaient rangés en bataille aux
abords de Nisaea et sur le rivage ; les troupes
légères étaient disséminées dans la plaine. Les
cavaliers béotiens chargèrent à l'improviste les
troupes légères, les bousculèrent d'autant plus
facilement que, jamais jusqu'à ce jour, les
Mégariens n'avaient de nulle part reçu de secours
et les poussèrent jusqu'à la mer. Mais la cavalerie
athénienne se mit en action à son tour et en vint
aux mains ; ce combat de cavalerie dura longtemps
et les deux partis s'attribuèrent la victoire.
L'hipparque des Béotiens et un petit nombre de
cavaliers qui avaient poussé jusqu'à Nisaea
périrent sous les coups des Athéniens, qui
dépouillèrent leurs cadavres et restèrent maîtres
des corps ; néanmoins, ils accordèrent à l'ennemi
la permission de les enlever. Ils élevèrent un
trophée. Malgré tout, dans l'ensemble, nul n'obtint
d'avantage décisif. Les Béotiens rejoignirent leurs
troupes, les Athéniens se replièrent sur Nisaea.
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