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[4,53] Ἀθηναῖοι δὲ ἐν τῷ αὐτῷ θέρει ἑξήκοντα ναυσὶ καὶ
δισχιλίοις ὁπλίταις ἱππεῦσί τε ὀλίγοις καὶ τῶν ξυμμάχων
Μιλησίους καὶ ἄλλους τινὰς ἀγαγόντες ἐστράτευσαν ἐπὶ
Κύθηρα· ἐστρατήγει δὲ αὐτῶν Νικίας ὁ Νικηράτου καὶ
(4.53.2) Νικόστρατος ὁ Διειτρέφους καὶ Αὐτοκλῆς ὁ Τολμαίου. τὰ
δὲ Κύθηρα νῆσός ἐστιν, ἐπίκειται δὲ τῇ Λακωνικῇ κατὰ
Μαλέαν· Λακεδαιμόνιοι δ' εἰσὶ τῶν περιοίκων, καὶ κυθηροδίκης
ἀρχὴ ἐκ τῆς Σπάρτης διέβαινεν αὐτόσε κατὰ ἔτος,
ὁπλιτῶν τε φρουρὰν διέπεμπον αἰεὶ καὶ πολλὴν ἐπιμέλειαν
(4.53.3) ἐποιοῦντο. ἦν γὰρ αὐτοῖς τῶν τε ἀπ' Αἰγύπτου καὶ Λιβύης
ὁλκάδων προσβολή, καὶ λῃσταὶ ἅμα τὴν Λακωνικὴν ἧσσον
ἐλύπουν ἐκ θαλάσσης, ᾗπερ μόνον οἷόν τε ἦν κακουργεῖσθαι·
πᾶσα γὰρ ἀνέχει πρὸς τὸ Σικελικὸν καὶ Κρητικὸν πέλαγος.
| [4,53] Le même été, les Athéniens mirent à la voile
contre Cythère avec soixante vaisseaux, deux mille
hoplites et un petit nombre de cavaliers. Ils
emmenaient avec eux des Milésiens et quelques
autres alliés. A la tête de cette expédition se
trouvaient Nicias fils de Nicératos, Nicostratos fils
de Diétréphès et Autoclés fils de Tolmaeos. Cythére
est une île adjacente à la Laconie, à la hauteur du
cap Maléa. Les habitants sont des Lacédémoniens,
de la classe des Périèques ; chaque année Sparte y
envoyait un magistrat appelé Juge pour Cythère ;
elle y entretenait constamment une
garnison d'hoplites et veillait avec le plus grand
soin sur cette île qui offrait un port aux navires
marchands en provenance d'Egypte et de Libye et
qui préservait la Laconie des incursions de pirates
du côté de la mer, par où seulement elle est
accessible. Car cette île s'étend dans toute sa
longueur sur la mer de Sicile et sur la mer de Crète.
| [4,54] κατασχόντες οὖν οἱ Ἀθηναῖοι τῷ στρατῷ, δέκα μὲν ναυσὶ
καὶ δισχιλίοις Μιλησίων ὁπλίταις τὴν ἐπὶ θαλάσσῃ πόλιν
Σκάνδειαν καλουμένην αἱροῦσι, τῷ δὲ ἄλλῳ στρατεύματι
ἀποβάντες τῆς νήσου ἐς τὰ πρὸς Μαλέαν τετραμμένα ἐχώρουν
ἐπὶ τὴν (ἐπὶ θαλάσσῃ) πόλιν τῶν Κυθηρίων, καὶ ηὗρον
(4.54.2) εὐθὺς αὐτοὺς ἐστρατοπεδευμένους ἅπαντας. καὶ μάχης γενομένης
ὀλίγον μέν τινα χρόνον ὑπέστησαν οἱ Κυθήριοι, ἔπειτα
τραπόμενοι κατέφυγον ἐς τὴν ἄνω πόλιν, καὶ ὕστερον ξυνέβησαν
πρὸς Νικίαν καὶ τοὺς ξυνάρχοντας Ἀθηναίοις ἐπιτρέψαι
(4.54.3) περὶ σφῶν αὐτῶν πλὴν θανάτου. ἦσαν δέ τινες καὶ γενόμενοι
τῷ Νικίᾳ λόγοι πρότερον πρός τινας τῶν Κυθηρίων, δι' ὃ καὶ
θᾶσσον καὶ ἐπιτηδειότερον τό τε παραυτίκα καὶ τὸ ἔπειτα
τὰ τῆς ὁμολογίας ἐπράχθη αὐτοῖς· ἀνέστησαν γὰρ <ἂν> οἱ
Ἀθηναῖοι Κυθηρίους, Λακεδαιμονίους τε ὄντας καὶ ἐπὶ τῇ
(4.54.4) Λακωνικῇ τῆς νήσου οὕτως ἐπικειμένης. μετὰ δὲ τὴν
ξύμβασιν οἱ Ἀθηναῖοι τήν τε Σκάνδειαν τὸ ἐπὶ τῷ λιμένι
πόλισμα παραλαβόντες καὶ τῶν Κυθήρων φυλακὴν ποιησάμενοι
ἔπλευσαν ἔς τε Ἀσίνην καὶ Ἕλος καὶ τὰ πλεῖστα τῶν
περὶ θάλασσαν, καὶ ἀποβάσεις ποιούμενοι καὶ ἐναυλιζόμενοι
τῶν χωρίων οὗ καιρὸς εἴη ἐδῄουν τὴν γῆν ἡμέρας μάλιστα ἑπτά.
| [4,54] Les Athéniens y abordèrent et, avec un corps
de dix vaisseaux et de deux mille hoplites de Milet,
ils s'emparèrent de la ville maritime appelée
Scandeia. Avec le reste de leur armée, ils
débarquèrent sur la partie de l'île qui fait face au
cap Maléa, marchèrent contre la ville maritime des
Cythériens ; ils trouvèrent immédiatement tous les
habitants campés hors de la ville. Un combat eut
lieu ; les Cythériens résistèrent quelque temps,
mais bientôt ils reculèrent et se réfugièrent dans la
ville haute. Alors ils convinrent avec Nicias et les
stratèges athéniens de se rendre à discrétion,
pourvu qu'on leur laissât la vie. Déjà des
pourparlers avaient été engagés entre Nicias et
quelques Cythériens ; aussi arriva-t-on plus
rapidement à un accord immédiat et consentit-on
des conditions moins rigoureuses pour le présent
et pour l'avenir. Autrement, les Athéniens eussent
volontiers expulsé les Cythériens, étant donné leur
qualité de Lacédémoniens et la position de l'île
contre la Laconie. Après cet accord, les Athéniens
prirent possession de Scandeia, ville située sur le
port et mirent une garnison à la ville des
Cythériens ; puis ils firent voile vers Asinè, Hélos et
la plupart des villes maritimes ; ils y opérèrent des
descentes, y bivouaquèrent aux endroits favorables
et ravagèrent le pays pendant seps jours.
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