HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre IV

Chapitre 25-26

  Chapitre 25-26

[4,25] ἐν τούτῳ οὖν τῷ μεταξὺ οἱ Συρακόσιοι καὶ οἱ ξύμμαχοι ναυσὶν ὀλίγῳ πλέοσιν τριάκοντα ἠναγκάσθησαν ὀψὲ τῆς ἡμέρας ναυμαχῆσαι περὶ πλοίου διαπλέοντος, ἀντεπαναγόμενοι πρός τε Ἀθηναίων ναῦς ἑκκαίδεκα (4.25.2) καὶ Ῥηγίνας ὀκτώ. καὶ νικηθέντες ὑπὸ τῶν Ἀθηναίων διὰ τάχους ἀπέπλευσαν ὡς ἕκαστοι ἔτυχον ἐς τὰ οἰκεῖα στρατόπεδα, τό τε ἐν τῇ Μεσσήνῃ καὶ ἐν τῷ Ῥηγίῳ, μίαν ναῦν (4.25.3) ἀπολέσαντες· καὶ νὺξ ἐπεγένετο τῷ ἔργῳ. μετὰ δὲ τοῦτο οἱ μὲν Λοκροὶ ἀπῆλθον ἐκ τῆς Ῥηγίνων, ἐπὶ δὲ τὴν Πελωρίδα τῆς Μεσσήνης ξυλλεγεῖσαι αἱ τῶν Συρακοσίων καὶ ξυμμάχων νῆες ὥρμουν καὶ πεζὸς αὐτοῖς παρῆν. (4.25.4) προσπλεύσαντες δὲ οἱ Ἀθηναῖοι καὶ Ῥηγῖνοι ὁρῶντες τὰς ναῦς κενὰς ἐνέβαλον, καὶ χειρὶ σιδηρᾷ ἐπιβληθείσῃ μίαν (4.25.5) ναῦν αὐτοὶ ἀπώλεσαν τῶν ἀνδρῶν ἀποκολυμβησάντων. καὶ μετὰ τοῦτο τῶν Συρακοσίων ἐσβάντων ἐς τὰς ναῦς καὶ παραπλεόντων ἀπὸ κάλω ἐς τὴν Μεσσήνην, αὖθις προσβαλόντες οἱ Ἀθηναῖοι, ἀποσιμωσάντων ἐκείνων καὶ προεμβαλόντων, (4.25.6) ἑτέραν ναῦν ἀπολλύουσιν. καὶ ἐν τῷ παράπλῳ καὶ τῇ ναυμαχίᾳ τοιουτοτρόπῳ γενομένῃ οὐκ ἔλασσον ἔχοντες οἱ Συρακόσιοι παρεκομίσθησαν ἐς τὸν ἐν τῇ Μεσσήνῃ λιμένα. (4.25.7) Καὶ οἱ μὲν Ἀθηναῖοι, Καμαρίνης ἀγγελθείσης προδίδοσθαι Συρακοσίοις ὑπ' Ἀρχίου καὶ τῶν μετ' αὐτοῦ, ἔπλευσαν ἐκεῖσε· Μεσσήνιοι δ' ἐν τούτῳ πανδημεὶ κατὰ γῆν καὶ ταῖς ναυσὶν ἅμα ἐστράτευσαν ἐπὶ Νάξον τὴν Χαλκιδικὴν (4.25.8) ὅμορον οὖσαν. καὶ τῇ πρώτῃ ἡμέρᾳ τειχήρεις ποιήσαντες (4.25.8.2) τοὺς Ναξίους ἐδῄουν τὴν γῆν, τῇ δ' ὑστεραίᾳ ταῖς μὲν ναυσὶ περιπλεύσαντες κατὰ τὸν Ἀκεσίνην ποταμὸν τὴν (4.25.9) γῆν ἐδῄουν, τῷ δὲ πεζῷ πρὸς τὴν πόλιν ἐσέβαλλον. ἐν τούτῳ δὲ οἱ Σικελοὶ ὑπὲρ τῶν ἄκρων πολλοὶ κατέβαινον βοηθοῦντες ἐπὶ τοὺς Μεσσηνίους. καὶ οἱ Νάξιοι ὡς εἶδον, θαρσήσαντες καὶ παρακελευόμενοι ἐν ἑαυτοῖς ὡς οἱ Λεοντῖνοι σφίσι καὶ οἱ ἄλλοι Ἕλληνες ξύμμαχοι ἐς τιμωρίαν ἐπέρχονται, ἐκδραμόντες ἄφνω ἐκ τῆς πόλεως προσπίπτουσι τοῖς Μεσσηνίοις, καὶ τρέψαντες ἀπέκτεινάν τε ὑπὲρ χιλίους καὶ οἱ λοιποὶ χαλεπῶς ἀπεχώρησαν ἐπ' οἴκου· καὶ γὰρ οἱ βάρβαροι ἐν ταῖς ὁδοῖς ἐπιπεσόντες τοὺς πλείστους (4.25.10) διέφθειραν. καὶ αἱ νῆες σχοῦσαι ἐς τὴν Μεσσήνην ὕστερον ἐπ' οἴκου ἕκασται διεκρίθησαν. Λεοντῖνοι δὲ εὐθὺς καὶ οἱ ξύμμαχοι μετὰ Ἀθηναίων ἐς τὴν Μεσσήνην ὡς κεκακωμένην ἐστράτευον, καὶ προσβάλλοντες οἱ μὲν Ἀθηναῖοι κατὰ τὸν λιμένα ταῖς ναυσὶν ἐπείρων, δὲ πεζὸς πρὸς τὴν πόλιν. (4.25.11) ἐπεκδρομὴν δὲ ποιησάμενοι οἱ Μεσσήνιοι καὶ Λοκρῶν τινὲς μετὰ τοῦ Δημοτέλους, οἳ μετὰ τὸ πάθος ἐγκατελείφθησαν φρουροί, ἐξαπιναίως προσπεσόντες τρέπουσι τοῦ στρατεύματος τῶν Λεοντίνων τὸ πολὺ καὶ ἀπέκτειναν πολλούς. ἰδόντες δὲ οἱ Ἀθηναῖοι καὶ ἀποβάντες ἀπὸ τῶν νεῶν ἐβοήθουν, καὶ κατεδίωξαν τοὺς Μεσσηνίους πάλιν ἐς τὴν πόλιν, τεταραγμένοις ἐπιγενόμενοι· καὶ τροπαῖον στήσαντες ἀνεχώρησαν (4.25.12) ἐς τὸ Ῥήγιον. μετὰ δὲ τοῦτο οἱ μὲν ἐν τῇ Σικελίᾳ Ἕλληνες ἄνευ τῶν Ἀθηναίων κατὰ γῆν ἐστράτευον ἐπ' ἀλλήλους. [4,25] Ce fut dans ce détroit que les Syracusains et leurs alliés se virent contraints, avec un peu plus de trente vaisseaux, à livrer tard dans la journée un combat, provoqué par le passage d'un bateau de la marine marchande. Ils se heurtèrent à seize vaisseaux d'Athènes et à huit de Rhégion. Ils furent vaincus par les Athéniens, perdirent un vaisseau et chacun regagna en toute hâte son camp. On combattait encore à la nuit tombée. Là-dessus les Locriens évacuèrent le territoire de Rhégion. La flotte des Syracusains et de leurs alliés se concentra et mouilla à Pélôris, ville appartenant à Messéne, où se trouvaient leurs troupes de terre. Les Athéniens et les gens de Rhégion les y rejoignirent ; apercevant les vaisseaux sans équipages, ils foncèrent dessus, mais ils en perdirent un qu'avait accroché une main de fer ; l'équipage put se sauver à la nage. Les Syracusains embarquèrent et au moment où ils halaient leurs vaisseaux en direction de Messéne, les Athéniens les attaquèrent une seconde fois ; mais l'ennemi vira de bord, prévint leur attaque et leur coula un second vaisseau. Ainsi ni dans le trajet ni dans le combat les Syracusains n'éprouvèrent de désavantage ; ils rallièrent ensuite le port de Messénè. A la nouvelle que Camarina allait être livrée aux Syracusains par Archias et ses partisans, les Athéniens s'y portèrent avec leurs navires. Pendant ce temps les Messéniens marchèrent avec toutes leurs forces de terre et de mer contre Naxos la Chalcidienne, qui est limitrophe de leur ville. Le premier jour ils enfermèrent les Naxiens dans leurs murailles et ravagèrent le territoire ; le lendemain leurs vaisseaux remontèrent le cours du fleuve Acésinès pour en ravager les bords, tandis que l'armée de terre prononçait une attaque contre la ville. Mais pendant ce temps, les Sicules descendirent des montagnes pour attaquer les Messéniens. A leur vue les Naxiens reprirent courage et s'exhortèrent les uns les autres, en se disant que c'étaient les Léontins et leurs autres alliés qui venaient à leur secours. Ils sortirent précipitamment de la ville, coururent sus aux Messéniens, les mirent en déroute et leur tuèrent plus de mille hommes. Les survivants eurent toutes les peines du monde à regagner leurs foyers. Les Barbares leur coupèrent la retraite et les massacrèrent pour la plupart. Les vaisseaux, qui avaient abordé à Messéne, regagnèrent ensuite leurs ports respectifs. Pensant que Messéne état hors d'état de se défendre, les Léontins et leurs alliés, renforcés des Athéniens, marchèrent contre cette ville. Ils l'attaquèrent, la flotte athénienne du côté du port, les troupes de terre du côté de la ville. Les Messéniens firent une sortie avec quelques Locriens, qui sous le commandement de Démotélès après la défaite étaient demeurés comme garnison dans la ville. Ils surprennent les assaillants, mettent en fuite la plupart des Léontins et en tuent un grand nombre. A cette vue les Athéniens descendirent de leurs vaisseaux pour se porter au secours de leurs alliés ; tombant sur les Messéniens, ils les bousculèrent et les poursuivirent jusqu'à la ville. Ils élevèrent un trophée, puis se retirèrent à Rhégion. Après ces événements les Grecs de Sicile poursuivirent sur terre les hostilités les uns contre les autres, sans la participation des Athéniens.
[4,26] Ἐν δὲ τῇ Πύλῳ ἔτι ἐπολιόρκουν τοὺς ἐν τῇ νήσῳ Λακεδαιμονίους οἱ Ἀθηναῖοι, καὶ τὸ ἐν τῇ ἠπείρῳ στρατόπεδον (4.26.2) τῶν Πελοποννησίων κατὰ χώραν ἔμενεν. ἐπίπονος δ' ἦν τοῖς Ἀθηναίοις φυλακὴ σίτου τε ἀπορίᾳ καὶ ὕδατος· οὐ γὰρ ἦν κρήνη ὅτι μὴ μία ἐν αὐτῇ τῇ ἀκροπόλει τῆς Πύλου καὶ αὕτη οὐ μεγάλη, ἀλλὰ διαμώμενοι τὸν κάχληκα οἱ (4.26.3) πλεῖστοι ἐπὶ τῇ θαλάσσῃ ἔπινον οἷον εἰκὸς ὕδωρ. στενοχωρία τε ἐν ὀλίγῳ στρατοπεδευομένοις ἐγίγνετο, καὶ τῶν νεῶν οὐκ ἐχουσῶν ὅρμον αἱ μὲν σῖτον ἐν τῇ γῇ ᾑροῦντο κατὰ (4.26.4) μέρος, αἱ δὲ μετέωροι ὥρμουν. ἀθυμίαν τε πλείστην χρόνος παρεῖχε παρὰ λόγον ἐπιγιγνόμενος, οὓς ᾤοντο ἡμερῶν ὀλίγων ἐκπολιορκήσειν ἐν νήσῳ τε ἐρήμῃ καὶ ὕδατι (4.26.5) ἁλμυρῷ χρωμένους. αἴτιον δὲ ἦν οἱ Λακεδαιμόνιοι προειπόντες ἐς τὴν νῆσον ἐσάγειν σῖτόν τε τὸν βουλόμενον ἀληλεμένον καὶ οἶνον καὶ τυρὸν καὶ εἴ τι ἄλλο βρῶμα, οἷ' ἂν ἐς πολιορκίαν ξυμφέρῃ, τάξαντες ἀργυρίου πολλοῦ καὶ τῶν Εἱλώτων τῷ ἐσαγαγόντι ἐλευθερίαν ὑπισχνούμενοι. (4.26.6) καὶ ἐσῆγον ἄλλοι τε παρακινδυνεύοντες καὶ μάλιστα οἱ Εἵλωτες, ἀπαίροντες ἀπὸ τῆς Πελοποννήσου ὁπόθεν τύχοιεν καὶ καταπλέοντες ἔτι νυκτὸς ἐς τὰ πρὸς τὸ πέλαγος τῆς (4.26.7) νήσου. μάλιστα δὲ ἐτήρουν ἀνέμῳ καταφέρεσθαι· ῥᾷον γὰρ τὴν φυλακὴν τῶν τριήρων ἐλάνθανον, ὁπότε πνεῦμα ἐκ πόντου εἴη· ἄπορον γὰρ ἐγίγνετο περιορμεῖν, τοῖς δὲ ἀφειδὴς κατάπλους καθειστήκει· ἐπώκελλον γὰρ τὰ πλοῖα τετιμημένα χρημάτων, καὶ οἱ ὁπλῖται περὶ τὰς κατάρσεις τῆς νήσου ἐφύλασσον. ὅσοι δὲ γαλήνῃ κινδυνεύσειαν, ἡλίσκοντο. (4.26.8) ἐσένεον δὲ καὶ κατὰ τὸν λιμένα κολυμβηταὶ ὕφυδροι, καλῳδίῳ ἐν ἀσκοῖς ἐφέλκοντες μήκωνα μεμελιτωμένην καὶ λίνου σπέρμα κεκομμένον· ὧν τὸ πρῶτον λανθανόντων (4.26.9) φυλακαὶ ὕστερον ἐγένοντο. παντί τε τρόπῳ ἑκάτεροι ἐτεχνῶντο οἱ μὲν ἐσπέμπειν τὰ σιτία, οἱ δὲ μὴ λανθάνειν σφᾶς. [4,26] Devant Pylos, les Athéniens continuaient à bloquer les Lacédémoniens de Sphactérie ; les troupes péloponnésiennes qui se trouvaient sur le continent demeuraient sur place. Par suite du manque de vivres et d'eau, la surveillance exercée par les Athéniens était extrêmement difficile. L'unique source se trouvait dans la citadelle de Pylos, encore était-elle peu abondante ; aussi la plupart creusaient des trous dans le sable du rivage et buvaient telle quelle l'eau qu'ils recueillaient. Ils n'avaient pour camper qu'un espace étroit et insuffisant ; les vaisseaux n'avaient pas de mouillage ; aussi les équipages prenaient-ils leurs repas à terre par bordées, pendant que l'escadre était au large. Ce qui les décourageait surtout, c'était cette situation qui se prolongeait indéfiniment. Ils avaient cru qu'en peu de jours ils vendraient à bout des assiégés, enfermés dans une île déserte et réduits à boire une eau saumâtre. La raison de cette résistance était la suivante : les Lacédémoniens avaient fait savoir que ceux qui feraient passer dans l'île du blé moulu, du vin, du fromage et tous les aliments nécessaires à des assiégés seraient payés très largement ; ils avaient même promis la liberté aux Hilotes qui en introduiraient. C'étaient surtout ceux-là qui se chargeaient de ces missions périlleuses : ils partaient de tous les points du Péloponnèse et profitaient de la nuit pour accoster la partie de l'île qui regarde la haute mer. Ils avaient soin de guetter le vent favorable ; quand il soufflait de la haute mer, ils échappaient facilement à la surveillance des trières, qui ne pouvaient rester à croiser au large ; ils n'usaient pas de précautions pour accoster ; comme on les indemnisait de leurs pertes, ils échouaient leurs embarcations ; les hoplites guettaient leur venue aux points abordables de l'île. Mais par temps calme, ils étaient en danger et se faisaient prendre. Il y avait aussi des plongeurs qui traversaient le port entre deux eaux et qui, avec un câble, traînaient des outres pleines de pavots enduits de miel et de graines de lin pilées. Tout d'abord ils passèrent inaperçus : mais par la suite on établit une surveillance pour empêcher ce trafic. Tous les moyens les plus ingénieux étaient employés, soit pour introduire des vivres dans l'île, soit pour empêcher le ravitaillement.


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Dernière mise à jour : 12/10/2006