HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre IV

Chapitre 23-24

  Chapitre 23-24

[4,23] ἀφικομένων δὲ αὐτῶν διελέλυντο εὐθὺς αἱ σπονδαὶ αἱ περὶ Πύλον, καὶ τὰς ναῦς οἱ Λακεδαιμόνιοι ἀπῄτουν, καθάπερ ξυνέκειτο· οἱ δ' Ἀθηναῖοι ἐγκλήματα ἔχοντες ἐπιδρομήν τε τῷ τειχίσματι παράσπονδον καὶ ἄλλα οὐκ ἀξιόλογα δοκοῦντα εἶναι οὐκ ἀπεδίδοσαν, ἰσχυριζόμενοι ὅτι δὴ εἴρητο, ἐὰν καὶ ὁτιοῦν παραβαθῇ, λελύσθαι τὰς σπονδάς. οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι ἀντέλεγόν τε καὶ ἀδίκημα ἐπικαλέσαντες τὸ τῶν νεῶν (4.23.2) ἀπελθόντες ἐς πόλεμον καθίσταντο. καὶ τὰ περὶ Πύλον ὑπ' ἀμφοτέρων κατὰ κράτος ἐπολεμεῖτο, Ἀθηναῖοι μὲν δυοῖν νεοῖν ἐναντίαιν αἰεὶ τὴν νῆσον περιπλέοντες τῆς ἡμέρας (τῆς δὲ νυκτὸς καὶ ἅπασαι περιώρμουν, πλὴν τὰ πρὸς τὸ πέλαγος, ὁπότε ἄνεμος εἴη· καὶ ἐκ τῶν Ἀθηνῶν αὐτοῖς εἴκοσι νῆες ἀφίκοντο ἐς τὴν φυλακήν, ὥστε αἱ πᾶσαι ἑβδομήκοντα ἐγένοντο), Πελοποννήσιοι δὲ ἔν τε τῇ ἠπείρῳ στρατοπεδευόμενοι καὶ προσβολὰς ποιούμενοι τῷ τείχει, σκοποῦντες καιρὸν εἴ τις παραπέσοι ὥστε τοὺς ἄνδρας σῶσαι. [4,23] Dès leur retour, l'armistice conclu au sujet de Pylos se trouva rompu. Conformément aux conditions, les Lacédémoniens réclamèrent à plusieurs reprises leurs vaisseaux. Mais les Athéniens refusèrent de les rendre, sous prétexte que, contrairement à leurs engagements, les Lacédémoniens avaient fait une tentative contre la place et s'étaient rendus coupables de quelques infractions sans importance. Ils s'appuyaient sur cette clause, effectivement acceptée, que la moindre infraction amènerait la rupture de la trêve. Les Lacédémoniens ripostèrent et relevèrent hautement l'injustice qu'il y avait à retenir leurs vaisseaux. Finalement ils se retirèrent et reprirent les armes. Des deux côtés à Pylos, la guerre était menée avec vigueur. Pendant le jour deux vaisseaux athéniens ne cessaient de patrouiller autour de l’île en se croisant. Pendant la nuit doute la flotte était en station, sauf du côté de la haute mer, quand le vent soufflait. Athènes avait envoyé, pour exercer la surveillance un renfort de vingt vaisseaux, ce qui avait porté la flotte à un chiffre total de soixante-dix bâtiments. Les Péloponnésiens campaient sur le rivage, lançaient des attaques contre les ouvrages et guettaient l'occasion de délivrer leurs hommes.
[4,24] Ἐν τούτῳ δὲ οἱ ἐν τῇ Σικελίᾳ Συρακόσιοι καὶ οἱ ξύμμαχοι πρὸς ταῖς ἐν Μεσσήνῃ φρουρούσαις ναυσὶ τὸ ἄλλο ναυτικὸν παρεσκευάζοντο προσκομίσαντες τὸν πόλεμον (4.24.2) ἐποιοῦντο ἐκ τῆς Μεσσήνης (καὶ μάλιστα ἐνῆγον οἱ Λοκροὶ τῶν Ῥηγίνων κατὰ ἔχθραν, καὶ αὐτοὶ δὲ ἐσεβεβλήκεσαν (4.24.3) πανδημεὶ ἐς τὴν γῆν αὐτῶν), καὶ ναυμαχίας ἀποπειρᾶσθαι ἐβούλοντο, ὁρῶντες τοῖς Ἀθηναίοις τὰς μὲν παρούσας ὀλίγας ναῦς, ταῖς δὲ πλέοσι καὶ μελλούσαις (4.24.4) ἥξειν πυνθανόμενοι τὴν νῆσον πολιορκεῖσθαι. εἰ γὰρ κρατήσειαν τῷ ναυτικῷ, τὸ Ῥήγιον ἤλπιζον πεζῇ τε καὶ ναυσὶν ἐφορμοῦντες ῥᾳδίως χειρώσεσθαι, καὶ ἤδη σφῶν ἰσχυρὰ τὰ πράγματα γίγνεσθαι· ξύνεγγυς γὰρ κειμένου τοῦ τε Ῥηγίου ἀκρωτηρίου τῆς Ἰταλίας τῆς τε Μεσσήνης τῆς Σικελίας, τοῖς Ἀθηναίοις (τε) οὐκ ἂν εἶναι ἐφορμεῖν καὶ τοῦ (4.24.5) πορθμοῦ κρατεῖν. ἔστι δὲ πορθμὸς μεταξὺ Ῥηγίου θάλασσα καὶ Μεσσήνης, ᾗπερ βραχύτατον Σικελία τῆς ἠπείρου ἀπέχει· καὶ ἔστιν Χάρυβδις κληθεῖσα τοῦτο, Ὀδυσσεὺς λέγεται διαπλεῦσαι. διὰ στενότητα δὲ καὶ ἐκ μεγάλων πελαγῶν, τοῦ τε Τυρσηνικοῦ καὶ τοῦ Σικελικοῦ, ἐσπίπτουσα θάλασσα ἐς αὐτὸ καὶ ῥοώδης οὖσα εἰκότως χαλεπὴ ἐνομίσθη. [4,24] Sur ces entrefaites, en Sicile, les Syracusains renforcèrent avec des vaisseaux qu'ils venaient d'équiper l'escadre qui surveillait Messénè. C'est en partant de cette ville qu'ils commencèrent les hostilités. Ils étaient poussés surtout par les Locriens, ennemis mortels de Rhégion, dont ils venaient eux-mêmes d'envahir le territoire. Leur intention était de livrer un combat sur mer. Car ils étaient assurés que les Athéniens n'avaient en ces parages qu'un petit nombre de vaisseaux et ils savaient que le gros de la flatte destinée à la Sicile était occupé à bloquer l'île de Sphactérie. En cas de victoire navale, ils espéraient, en l'attaquant par terre et par mer, s'emparer sans difficulté de Rhégion et y asseoir ainsi leur domination. Le promontoire de Rhégion en Italie étant peu distant de Messéne en Sicile, les Athéniens se trouveraient dans l'impossibilité d'aborder et de se rendre maîtres du détroit. Ce détroit est formé par un bras de mer qui sépare Rhégion de Messéne, à l'endroit où la Sicile est le plus rapprochée du continent. C'est la fameuse Charybde que, dit-on, Ulysse traversa. Comme le passage est étroit, les eaux des deux mers, la mer Tyrrhénienne et la mer de Sicile, s'y engouffrent avec impétuosité et le passage est considéré à juste titre comme dangereux.


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Dernière mise à jour : 12/10/2006