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[3,113] καὶ αὐτοῖς τῇ ὑστεραίᾳ ἦλθε κῆρυξ ἀπὸ τῶν ἐς Ἀγραίους καταφυγόντων
ἐκ τῆς Ὄλπης Ἀμπρακιωτῶν, ἀναίρεσιν αἰτήσων
τῶν νεκρῶν οὓς ἀπέκτειναν ὕστερον τῆς πρώτης μάχης, ὅτε μετὰ τῶν
Μαντινέων καὶ τῶν ὑποσπόνδων ξυνεξῇσαν ἄσπονδοι. ἰδὼν δ᾿ ὁ κῆρυξ τὰ
ὅπλα τῶν ἀπὸ τῆς πόλεως Ἀμπρακιωτῶν ἐθαύμαζε τὸ πλῆθος· οὐ γὰρ ᾔδει
τὸ πάθος, ἀλλ᾿ ᾤετο τῶν μετὰ σφῶν εἶναι. καί τις αὐτὸν ἤρετο ὅτι θαυμάζοι
καὶ ὁπόσοι αὐτῶν τεθνᾶσιν, οἰόμενος αὖ ὁ ἐρωτῶν εἶναι τὸν κήρυκα ἀπὸ τῶν
ἐν Ἰδομεναῖς. ὁ δ᾿ ἔφη διακοσίους μάλιστα. ὑπολαβὼν δ᾿ ὁ ἐρωτῶν εἶπεν
᾿οὔκουν τὰ ὅπλα ταυτὶ φαίνεται, ἀλλὰ πλέον ἢ χιλίων.᾿ αὖθις δὲ εἶπεν
ἐκεῖνος ᾿οὐκ ἄρα τῶν μεθ᾿ ἡμῶν μαχομένων ἐστίν.᾿ ὁ δ᾿ ἀπεκρίνατο ᾿εἴπερ γε
ὑμεῖς ἐν Ἰδομενῇ χθὲς ἐμάχεσθε.᾿ ᾿ἀλλ᾿ ἡμεῖς γε οὐδενὶ ἐμαχόμεθα χθές,
ἀλλὰ πρῴην ἐν τῇ ἀποχωρήσει.᾿ ᾿καὶ μὲν δὴ τούτοις γε ἡμεῖς χθὲς ἀπὸ τῆς
πόλεως βοηθήσασι τῆς Ἀμπρακιωτῶν ἐμαχόμεθα.᾿ ὁ δὲ κῆρυξ ὡς ἤκουσε καὶ
ἔγνω ὅτι ἡ ἀπὸ τῆς πόλεως βοήθεια διέφθαρται, ἀνοιμώξας καὶ ἐκπλαγεὶς τῷ
μεγέθει τῶν παρόντων κακῶν ἀπῆλθεν εὐθὺς ἄπρακτος καὶ οὐκέτι ἀπῄτει
τοὺς νεκρούς. πάθος γὰρ τοῦτο μιᾷ πόλει Ἑλληνίδι ἐν ἴσαις ἡμέραις μέγιστον
δὴ τῶν κατὰ τὸν πόλεμον τόνδε ἐγένετο. καὶ ἀριθμὸν οὐκ ἔγραψα τῶν
ἀποθανόντων, διότι ἄπιστον τὸ πλῆθος λέγεται ἀπολέσθαι ὡς πρὸς τὸ
μέγεθος τῆς πόλεως. Ἀμπρακίαν μέντοι οἶδα ὅτι, εἰ ἐβουλήθησαν Ἀκαρνᾶνες
καὶ Ἀμφίλοχοι Ἀθηναίοις καὶ Δημοσθένει πειθόμενοι ἐξελεῖν, αὐτοβοεὶ ἂν
εἷλον· νῦν δ᾿ ἔδεισαν μὴ οἱ Ἀθηναῖοι ἔχοντες αὐτὴν χαλεπώτεροι σφίσι
πάροικοι ὦσιν.
| [3,113] CXIII. - Le lendemain, les Ambrakiôtes, qui d'Olpè
s'étaient réfugiés sur le territoire des Agraees, leur
envoyèrent un héraut. Il était chargé de demander
la permission d'enlever les morts tués après le
combat, au moment où, sans y être autorisés par
la convention, ils étaient sortis avec les Mantinéens
et ceux qui étaient compris dans l'accord. A la vue
des armes des Ambrakiôtes de la ville, le héraut
demeura stupéfait de leur nombre : il ignorait le
désastre et croyait que c'étaient celles de ses
compagnons. Quelqu'un lui demanda les raisons
de son étonnement et le nombre des morts de son
armée. Celui qui posait cette question croyait le
héraut envoyé par les troupes d'Idoménè : "Deux
cents environ" ; répondit le héraut. L'homme reprit :
"Ce ne sont pas là apparemment les armes de
deux cents hommes, mais de plus de mille." - "
Alors ce ne sont pas celles des nôtres !" L'autre
riposta : "Pardon, ce sont elles, si vous avez
combattu hier à Idoménè." - "Mais nous n'avons
livré hier aucun combat. C'est avant-hier que nous
nous sommes battus en nous retirant." - "Eh bien !
nous, c'est hier que nous avons combattu contre
ces gens-ci qui venaient porter secours
d'Ambrakie." A ces mots, le héraut comprit que les
troupes de secours qui venaient de la ville avaient
été anéanties. Il gémit et terrassé par l'immensité
du désastre retourna aussitôt sur ses pas, sans
avoir accompli sa mission et sans réclamer les
morts. Aucune ville grecque, au cours de cette
guerre, ne subit en si peu de jours des pertes
supérieures. Si je n'ai pas donné le nombre des
morts, c'est que le total couramment indiqué est
incroyable par rapport à l'importance de la ville. Ce
que je sais, c'est que, s'ils l'eussent voulu, comme
le leur conseillaient les Athéniens, les Akarnaniens
eussent pris d'emblée la ville d'Ambrakie. Mais ils
craignirent qu'une fois en sa possession, les
Athéniens ne fussent pour eux des voisins bien gênants.
| [3,114] Μετὰ δὲ ταῦτα τρίτον μέρος νείμαντες τῶν σκύλων τοῖς
Ἀθηναίοις τὰ ἄλλα κατὰ τὰς πόλεις διείλοντο. καὶ τὰ μὲν τῶν Ἀθηναίων
πλέοντα ἑάλω, τὰ δὲ νῦν ἀνακείμενα ἐν τοῖς Ἀττικοῖς ἱεροῖς Δημοσθένει
ἐξῃρέθησαν τριακόσιαι πανοπλίαι, καὶ ἄγων αὐτὰς κατέπλευσεν· καὶ
ἐγένετο ἅμα αὐτῷ μετὰ τὴν ἐκ τῆς Αἰτωλίας ξυμφορὰν ἀπὸ ταύτης τῆς
πράξεως ἀδεεστέρα ἡ κάθοδος. ἀπῆλθον δὲ καὶ οἱ ἐν ταῖς εἴκοσι ναυσὶν
Ἀθηναῖοι ἐς Ναύπακτον. Ἀκαρνᾶνες δὲ καὶ Ἀμφίλοχοι ἀπελθόντων
Ἀθηναίων καὶ Δημοσθένους τοῖς ὡς Σαλύνθιον καὶ Ἀγραίους καταφυγοῦσιν
Ἀμπρακιώταις καὶ Πελοποννησίοις ἀναχώρησιν ἐσπείσαντο ἐξ Οἰνιαδῶν,
οἷπερ καὶ μετανέστησαν παρὰ Σαλυνθίου. καὶ ἐς τὸν ἔπειτα χρόνον σπονδὰς
καὶ ξυμμαχίαν ἐποιήσαντο ἑκατὸν ἔτη Ἀκαρνᾶνες καὶ Ἀμφίλοχοι πρὸς
Ἀμπρακιώτας ἐπὶ τοῖσδε, ὥστε μήτε Ἀμπρακιώτας μετὰ Ἀκαρνάνων
στρατεύειν ἐπὶ Πελοποννησίους μήτε Ἀκαρνᾶνας μετὰ Ἀμπρακιωτῶν ἐπ᾿
Ἀθηναίους, βοηθεῖν δὲ τῇ ἀλλήλων, καὶ ἀποδοῦναι Ἀμπρακιώτας ὁπόσα ἢ
χωρία ἢ ὁμήρους Ἀμφιλόχων ἔχουσι, καὶ ἐπὶ Ἀνακτόριον μὴ βοηθεῖν
πολέμιον ὂν Ἀκαρνᾶσιν. ταῦτα ξυνθέμενοι διέλυσαν τὸν πόλεμον. μετὰ δὲ
ταῦτα Κορίνθιοι φυλακὴν ἑαυτῶν ἐς τὴν Ἀμπρακίαν ἀπέστειλαν ἐς
τριακοσίους ὁπλίτας καὶ Ξενοκλείδαν τὸν Εὐθυκλέους ἄρχοντα· οἳ
κομιζόμενοι χαλεπῶς διὰ τῆς ἠπείρου ἀφίκοντο. τὰ μὲν κατ᾿ Ἀμπρακίαν
οὕτως ἐγένετο.
| [3,114] CXIV. - Après la victoire, on attribua aux
Athéniens le tiers des dépouilles ; le reste fut
réparti entre les villes alliées. La part des Athéniens
leur fut prise sur mer. Quant aux trophées de trois
cents panoplies consacrées dans les temples de
l'Attique, ils constituèrent la part de Démosthénès,
qui les ramena lui-même par mer à Athènes. Ce
haut fait, survenant après sa défaite d'Etolie, lui
permit de rentrer sans crainte à Athènes. Les
vingt vaisseaux athéniens retournèrent à
Naupakte. Après le départ des Athéniens et de
Démosthénès, les Akarnaniens et les
Amphilokhiens décidèrent les Ambrakiôtes et les
Péloponnésiens réfugiés auprès de Salynthios chez
les Agraees à abandonner pour retourner chez eux
le pays des Oeniades, qui eux aussi avaient trouvé
un abri auprès de Salynthios. Par la suite les
Akarnaniens et les Amphilokhiens conclurent avec
les Ambrakiôtes un traité d'alliance offensive et
défensive pour cent ans. En voici les conditions :
les Ambrakiôtes s'engageaient à ne pas prendre les
armes avec les Akarnaniens contre le Péloponnèse ;
les Akarnaniens de leur côté ne prendraient pas les
armes avec les Ambrakiôtes contre les Athéniens ;
ils se garantissaient mutuellement leurs territoires
; les Ambrakiôtes restitueraient les places et les
otages amphilokhiens en leur possession et ne
fourniraient aucune aide à Anaktorion, cité
ennemie des Akarnaniens. Cette convention mit fin
à la guerre. Par la suite les Corinthiens envoyèrent
à Ambrakie une garnison composée d'environ trois
cents hoplites, sous le commandement de
Xénokleidès fils d'Euthyklès. Ils s'y rendirent par
terre, mais n'arrivèrent qu'au prix de grandes
difficultés. C'est ainsi que se termina l'affaire d'Ambrakie.
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