[3,74] διαλιπούσης δ᾿ ἡμέρας μάχη αὖθις γίγνεται καὶ νικᾷ ὁ δῆμος χωρίων τε ἰσχύι
καὶ πλήθει προύχων·
αἵ τε γυναῖκες αὐτοῖς τολμηρῶς ξυνεπελάβοντο βάλλουσαι ἀπὸ τῶν οἰκιῶν
τῷ κε ράμῳ καὶ παρὰ φύσιν ὑπομένουσαι τὸν θόρυβον. γενομένης δὲ τῆς
τροπῆς περὶ δείλην ὀψίαν, δείσαντες οἱ ὀλίγοι μὴ αὐτοβοεὶ ὁ δῆμος τοῦ τε
νεωρίου κρατήσειεν ἐπελθὼν καὶ σφᾶς διαφθείρειεν, ἐμπιπρᾶσι τὰς οἰκίας
τὰς ἐν κύκλῳ τῆς ἀγορᾶς καὶ τὰς ξυνοικίας, ὅπως μὴ ᾖ ἔφοδος, φειδόμενοι
οὔτε οἰκείας οὔτε ἀλλοτρίας, ὥστε καὶ χρήματα πολλὰ ἐμπόρων κατεκαύθη
καὶ ἡ πόλις ἐκινδύνευσε πᾶσα διαφθαρῆναι, εἰ ἄνεμος ἐπεγένετο τῇ φλογὶ
ἐπίφορος ἐς αὐτήν.
Καὶ οἱ μὲν παυσάμενοι τῆς μάχης ὡς ἑκάτεροι ἡσυχάσαντες τὴν νύκτα
ἐν φυλακῇ ἦσαν· καὶ ἡ Κορινθία ναῦς τοῦ δήμου κεκρατηκότος ὑπεξανήγετο,
καὶ τῶν ἐπικούρων οἱ πολλοὶ ἐς τὴν ἤπειρον λαθόντες διεκομίσθησαν.
| [3,74] LXXIV. - Après un jour d'accalmie, le combat reprit ;
le peuple, qui avait la supériorité des positions et
du nombre, fut victorieux. Les femmes en le
secondant firent preuve de beaucoup d'audace ;
elles lançaient des tuiles du haut des maisons et
affrontaient la mêlée avec un courage tout viril. Sur
le soir les aristocrates furent mis en déroute ;
comme ils craignaient que le peuple d'un seul élan
ne s'emparât de l'arsenal maritime et ne les
massacrât eux-mêmes, ils mirent le feu aux
maisons et aux magasins qui entouraient l'agora,
sans épargner les leurs plus que les autres ; ils
voulaient ainsi fermer tout accès au peuple. Des
richesses considérables appartenant aux
commerçants furent détruites ; la ville entière eût
été anéantie, si le vent eût soufflé dans cette
direction et activé la flamme. Le combat fut
interrompu ; les deux partis ne bougèrent pas
pendant la nuit, tout en se tenant sur leurs gardes.
Après la victoire du parti démocratique le vaisseau
de Corinthe se retira furtivement. La plupart des
mercenaires regagnèrent le continent sans être aperçus.
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