HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Des songes (texte complet)

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] Ἀλλὰ τοῦτο μὲν ἡμῖν παρειλήφθω παραστατικὸν τῆς ἀξίας τῆς κατὰ τὴν ἐν φαντασίᾳ ζωὴν πρὸς τοὺς ἀπογινώσκοντας αὐτῆς καὶ τὰ ἐλάττω· ὡς οὐδὲν θαῦμα οὕτω γινώσκειν ὑπὸ περιττῆς σοφίας προστετηκότας τοῖς ὑπὸ τῶν λογίων ἀποκηρύκτοις. φησὶ γάρ, οὐ θυσιῶν σπλάγχνων τε τομαί· τάδ´ ἀθύρματα πάντα, καὶ φεύγειν αὐτὰ παρακελεύεται· οἱ δέ, ἅτε ὄντες ὑπὲρ τὸ πλῆθος, τέχνας μὲν ἐπὶ τὸ ἐσόμενον ἄλλος ἄλλας ἀπολαβόντες, ἀξιοῦσιν ἐργάζεσθαι· ὀνείρων δὲ ὑπερορῶσιν ὡς προὔπτου πράγματος, οὗ μέτεστιν ὁμοτίμως ἀμαθεῖ τε καὶ σοφῷ. τί οὖν, εἰ ταύτῃ σοφός, ὅτι τοῦ κοινοῦ πλέον τυγχάνει; τοιγάρ τοι καὶ τὰ ἄλλα ἀγαθά, καὶ τούτων γε μᾶλλον τὰ μέγιστα, κοινότατα πρόκεινται. ἡλίου γὰρ οὔτε θεσπεσιώτερον ἐν τοῖς ὁρωμένοις οὐδὲν οὔτε δημοσιώτερον. εἰ δὲ τὸ αὐτοπτῆσαι θεὸν χρῆμα εὔδαιμον, τὸ διὰ φαντασίαν ἑλεῖν πρεσβυτέρας αὐτοψίας ἐστίν. αἴσθησις γὰρ αἰσθήσεων αὕτη, ὅτι τὸ φανταστικὸν πνεῦμα κοινότατόν ἐστιν αἰσθητήριον καὶ σῶμα πρῶτον ψυχῆς. ἀλλὰ τὸ μὲν ἐνδομυχεῖ καὶ τὴν ἀρχὴν ἔχει τοῦ ζῴου καθάπερ ἐξ ἀκροπόλεως· περὶ γὰρ αὐτὸ πᾶσαν τὴν τῆς κεφαλῆς πραγματείαν φύσις ᾠκοδομήσατο. ἀκοὴ δὲ καὶ ὄψις οὐκ εἰσὶν αἰσθήσεις, ἀλλ´ αἰσθήσεως ὄργανα τῆς κοινῆς ὑπηρέτιδες, οἷον πυλωροὶ τοῦ ζῴου διαγγέλλουσαι τῇ δεσποίνῃ τὰ θύραθεν αἰσθητά, ὑφ´ ὧν θυροκοπεῖται τὰ ἔξωθεν αἰσθητήρια. καὶ μὲν ἅπασι τοῖς μέρεσιν αὑτῆς αἴσθησίς ἐστιν ἐντελής· ὅλῳ τε γὰρ ἀκούει τῷ πνεύματι, καὶ ὅλῳ βλέπει, καὶ τὰ λοιπὰ πάντα δύναται· διανέμει δὲ τὰς δυνάμεις ἄλλην κατ´ ἄλλο, καὶ προὔκυψαν ἐκ τοῦ ζῴου χωρὶς ἑκάστη, καὶ εἰσὶν οἷον εὐθεῖαί τινες ἐκ κέντρου ῥυεῖσαι καὶ εἰς τὸ κέντρον συννεύουσαι, μία μὲν πᾶσαι κατὰ τὴν κοινὴν ῥίζαν, πολλαὶ δὲ κατὰ τὴν πρόοδον. ζῳωδεστάτη μὲν οὖν διὰ τῶν προβεβλημένων ὀργάνων αἴσθησις, οὐδὲ αἴσθησις οὖσα πρὶν ἐπὶ τὴν πρώτην φθάσῃ· θειοτέρα δὲ καὶ ψυχῇ προσεχής, ἄμεσος αἴσθησις. [5] Tout ce que je viens d’avancer a pour but de démontrer l’excellence de la vie imaginative à ceux qui ne l’estiment en quoi que ce soit. Je ne m’étonne point qu’ils aient cette opinion: avec leur prétendue sagesse, ils s’attachent obstinément à des pratiques condamnées par les oracles sacrés; car voici ce que disent ces oracles: "Les sacrifices, les victimes, Ne sont que vains amusements"; et ils nous engagent à y renoncer. Les hommes dont je parle, s’estimant bien supérieurs au reste des mortels, prennent toute sorte de voies pour deviner l’avenir; mais ils dédaignent la divination par les songes, procédé trop facile, mis à la portée de tous, de l’ignorant comme du sage. Mais quoi! n’est-ce pas être sage que de savoir user mieux que les autres de ce qui appartient à tout le monde? Presque tous les biens, et surtout les plus précieux, sont du domaine commun de l’humanité. Dans l’univers rien de plus magnifique que le soleil, et rien qui soit plus à l’usage de tous. C’est un grand bonheur d’avoir l’intuition de Dieu; mais connaître Dieu par le moyen de l’imagination, voilà l’intuition par excellence. L’imagination est le sens des sens, nécessaire à tous les autres; elle tient à la fois de l’âme et du corps; elle réside en dedans de nous: établie dans la tête, comme dans une citadelle que la nature a bâtie pour elle, elle domine de là l’animal. L’ouïe, la vue ne sont pas de véritables sens, mais plutôt de simples organes, qui mettent l’animal en relation avec le monde extérieur; au service de l’imagination, elles transmettent à leur maîtresse les impressions venues du dehors, les sensations que nous apportent les objets qui nous entourent. L’imagination est le sens collectif en qui se résument nos divers sens: en réalité c’est elle qui entend, qui voit; c’est par elle que se font toutes les perceptions; elle assigne à chaque organe ses fonctions particulières. C’est d’elle que procèdent toutes les facultés; elles sont comme les rayons qui partent du centre et qui aboutissent tous au centre : multiples quand ils s’en éloignent, ils se confondent à leur origine. Le sens auquel les organes sont indispensables est un sens purement matériel; pour mieux dire il n’est un sens que lorsqu’il entre au service de l’imagination: l’imagination, ce sens immédiat, a un caractère divin par lequel elle se rapproche de l’intelligence.


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Dernière mise à jour : 10/07/2008