[2] Αὗται μὲν ἀποδείξεις ἔστων τοῦ μαντείας ἐν τοῖς
ἀρίστοις εἶναι τῶν ἐπιτηδευομένων ἀνθρώποις. εἰ δὲ σημαίνει
μὲν διὰ πάντων πάντα, ἅτε ἀδελφῶν ὄντων τῶν ἐν
ἑνὶ ζῴῳ, τῷ κόσμῳ, καὶ ἔστι ταῦτα γράμματα παντοδαπά,
καθάπερ ἐν βιβλίῳ, τοῖς οὖσι, τὰ μὲν Φοινίκια, τὰ δὲ
Αἰγύπτια, καὶ ἄλλα Ἀσσύρια, ἀναγινώσκει δὲ ὁ σοφός·
σοφὸς δὲ ὁ φύσει μαθών· καὶ ἄλλος ἄλλα, καὶ ὁ μὲν μᾶλλον,
ὁ δὲ ἧττον, ὥσπερ ὁ μὲν κατὰ συλλαβάς, ὁ δὲ ἀθρόαν τὴν
λέξιν, ὁ δὲ τὸν λόγον ὁμοῦ· —οὕτως ὁρῶσι σοφοὶ τὸ μέλλον,
οἱ μὲν ἄστρα εἰδότες, ἄλλος τὰ μένοντα, καὶ ἄλλος τὰ
πυρσὰ τὰ διᾴττοντα, οἱ δὲ ἐν σπλάγχνοις αὐτὰ ἀναγνόντες,
οἱ δὲ ἐν ὀρνίθων κλαγγαῖς καὶ καθέδραις καὶ πτήσεσι·
τοῖς δὲ καὶ τὰ καλούμενα σύμβολα τῶν ἐσομένων
ἐστὶν ἀρίδηλα γράμματα, φωναί τε καὶ συγκυρήσεις ἐπ´ ἄλλῳ
γενόμεναι, σημαντικῶν ὄντων ἅπασι πάντων, ὥστ´ εἰ σοφία
παρ´ ὄρνισιν ἦν, τέχνην ἂν ἐξ ἀνθρώπων, ὥσπερ ἡμεῖς ἐξ
αὐτῶν, ἐπὶ τὸ ἐσόμενον συνεστήσαντο. καὶ γὰρ ἡμεῖς
ἐκείνοις, ὥσπερ ἡμῖν ἐκεῖνοι, πάννεοι καὶ προπάλαιοι καὶ
πανδέξιοι. ἔδει γάρ, οἶμαι, τοῦ παντὸς τούτου συμπαθοῦς τε
ὄντος καὶ σύμπνου τὰ μέλη προσήκειν ἀλλήλοις, ἅτε ἑνὸς
ὅλου μέλη τυγχάνοντα. καὶ μή ποτε αἱ μάγων ἴυγγες
αὗται· καὶ γὰρ θέλγεται παρ´ ἀλλήλων ὥσπερ σημαίνεται·
καὶ σοφὸς ὁ εἰδὼς τὴν τῶν μερῶν τοῦ κόσμου συγγένειαν.
ἕλκει γὰρ ἄλλο δι´ ἄλλου, ἔχων ἐνέχυρα παρόντα τῶν πλεῖστον
ἀπόντων, καὶ φωνὰς καὶ ὕλας καὶ σχήματα· ὥσπερ
ἐν ἡμῖν σπλάγχνου παθόντος ἄλλο συμπέπονθε, καὶ τὸ τοῦ
δακτύλου κακὸν εἰς τὸν βουβῶνα ἀπερείδεται, πολλῶν τῶν
μεταξὺ μὴ παθόντων· ἑνὸς γὰρ ἦν ἄμφω ζῴου, καὶ ἔστιν
αὐτοῖς τι μᾶλλον ἑτέρων πρὸς ἄλληλα. καὶ δὴ καὶ θεῷ τινι
τῶν εἴσω τοῦ κόσμου λίθος ἐνθένδε καὶ βοτάνη προσήκει,
οἷς ὁμοιοπαθῶν εἴκει τῇ φύσει καὶ γοητεύεται, ὥσπερ ὁ τὴν
ὑπάτην ψήλας οὐ τὴν παρ´ αὐτήν, τὴν ἐπόγδοον, ἀλλὰ
τὴν ἐπιτρίτην καὶ τὴν νήτην ἐκίνησεν. τοῦτο μὲν ἤδη τῆς
προγενεστέρας ἐστὶν ὁμονοίας· ἔστι γάρ τις ὡς ἐν συγγενείᾳ
τοῖς μέρεσι καὶ διχόνοια· οὐ γάρ ἐστιν ὁ κόσμος τὸ ἁπλῶς
ἕν, ἀλλὰ τὸ ἐκ πολλῶν ἕν. καὶ ἔστιν ἐν αὐτῷ μέρη μέρεσι
προσήγορα καὶ μαχόμενα, καὶ τῆς στάσεως αὐτῶν εἰς τὴν
τοῦ παντὸς ὁμόνοιαν συμφωνούσης, ὥσπερ ἡ λύρα σύστημα
φθόγγων ἐστὶν ἀντιφώνων τε καὶ συμφώνων· τὸ δ´ ἐξ
ἀντικειμένων ἕν, ἁρμονία καὶ λύρας καὶ κόσμου.
| [2] Toutes les choses, par leur parenté les unes avec les autres, peuvent donner
des présages; car toutes ensemble ne sont que les différentes parties d’un être animé,
le monde. Figurez-vous un livre écrit en divers caractères, phéniciens, égyptiens,
assyriens: le sage déchiffre ces caractères; mais nul n’est sage s’il n’a recueilli les
enseignements de la nature. Il y a plusieurs degrés dans la science : ainsi l’un
assemble les syllabes, un autre comprend une phrase, un troisième lit couramment.
Les sages prévoient ce qui doit arriver, ceux-ci en regardant les astres errants, ceux-là
les étoiles fixes, d’autres les comètes et les feux qui traversent l’espace. On prédit
aussi tantôt en inspectant les entrailles des victimes, tantôt en écoutant le chant des
oiseaux, en observant leur vol et leurs stations. Il y a encore les présages à l’aide
desquels on peut lire dans l’avenir, comme les paroles, les rencontres fortuites: tous
peuvent tirer de tout des pronostics. Si l’oiseau avait notre intelligence, l’homme lui
servirait, comme l’oiseau sert à l’homme, pour la science de la divination : car nous
sommes pour eux ce qu’ils sont pour nous, une race qui, en se renouvelant toujours et
aussi ancienne que le monde, est tout à fait propre à donner des signes.
Il fallait nécessairement que toutes les parties de ce grand tout, animées d’une
vie commune, fussent unies par d’intimes rapports, comme les membres d’un même
corps. C’est ainsi peut-être que doivent s’expliquer les enchantements des mages : car
de même qu’il y a dans la nature des présages, il existe aussi des attractions. Le sage
est celui qui sait comment tout se lie dans ce monde; il fait venir à lui une chose par
l’intermédiaire d’une autre chose; à l’aide des objets présents il étend sa puissance sur
les objets les plus éloignés; il agit avec des paroles, des figures, des substances
matérielles. En nous la souffrance d’un organe se communique à d’autres organes; un
mal au doigt du pied amène parfois une tumeur dans l’aine, tandis que toutes les
parties intermédiaires ne ressentent rien: c’est que l’aine et le pied appartiennent à un
même corps et ont des relations toutes particulières. Parmi les dieux qui sont dans ce
monde il en est qui ont avec certaines pierres certaines plantes, des affinités, des
sympathies, telles qu’avec ces pierres et ces plantes on peut les attirer. De même le
musicien qui fait entendre l’hypate ajoute à cette note, non pas la note la plus voisine,
mais l’épitrite et la nète. C’est un reste de l’antique homogénéité des choses;
aujourd’hui, entre les diverses parties, ainsi que dans une famille, il existe des
dissemblances: car le monde n’est pas une unité simple, mais une unité composée.
Les éléments tantôt s’accordent, tantôt se combattent; mais de leur lutte même résulte
toujours l’harmonie de l’ensemble. Ainsi les sons que rend la lyre sont un assemblage
de dissonances et de consonances: c’est des contrastes que naît l’unité, qui fait de la
lyre, comme du monde, un tout bien ordonné.
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