HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Des songes (texte complet)

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] Διὰ ταῦτα μὲν ἀπογνωστέον τοῦ κοινοὺς ἅπασι νόμους γενέσθαι· ἑαυτὸν δέ τις ἕκαστος ὕλην ἐχέτω τῆς τέχνης· ἐγγραφέτω τῇ μνήμῃ τίσι καὶ πότε συνηνέχθη πράγμασιν, ἐπὶ ποδαπαῖς ποτε ταῖς ὄψεσιν. οὐ χαλεπῶς ἕξις ἀθροίζεται περὶ τὸ σὺν χρείᾳ τινὶ μελετώμενον· ὑπομιμνήσκει γὰρ τῆς μελέτης χρεία, καὶ μάλιστα ὅταν εὐπορῇ τῆς ὕλης ἑκάστοτε. τί δ´ ἂν ἐνυπνίων γένοιτο ἀφθονώτερον; τί δ´ ἐπαγωγότερον; καὶ τοὺς ἠλιθίους ἐφέλκεται, περὶ αὐτῶν τι φροντίσαι, ὥστε αἰσχρὸν ἂν εἴη τοὺς τὰ δέκα ἀφ´ ἥβης γεγονότας ἑτέρου μάντεως ἔτι προσδεῖσθαι, ἀλλὰ μὴ παρ´ ἑαυτῶν συνενηνοχέναι τῆς τέχνης πάμπολλα θεωρήματα. σοφὸν δ´ ἂν εἴη καὶ γράφειν τά τε ὕπαρ καὶ ὄναρ ὁράματα καὶ συμπτώματα, εἰ μὴ πρὸς τὸ καινὸν τῆς ἐπινοίας τῆς πόλεως τρόπος ἀγροικιεῖται. ἐπεὶ ἡμεῖς ἀξιώσομεν ταῖς καλουμέναις ἐφημερίσι τὰς ὑφ´ ἡμῶν ὀνομαζομένας ἐπινυκτίδας συνάπτοντας ἔχειν τῆς ἐν ἑκατέρᾳ ζωῇ διεξαγωγῆς ὑπομνήματα· ζωὴν γάρ τινα τὴν κατὰ φαντασίαν λόγος ἐτίθετο, νῦν μὲν βελτίω, νῦν δὲ χείρω τῆς μέσης, ὡς ἂν ὑγιείας ἔχῃ τὸ πνεῦμα καὶ νόσου. οὕτως οὖν εἰς τὴν παρατήρησίν τι προὔργου ποιοῖμεν, ὑφ´ ἧς τέχνη συναύξεται, οὐδενὸς ἡμῖν ἐκ τῆς μνήμης διολισθαίνοντος, καὶ τὰ ἄλλα ἀστεία τις ἂν εἴη ψυχαγωγία, ἱστορίᾳ τιμᾶν ἑαυτὸν ἐγρηγορότα τε καὶ καθεύδοντα. ἀλλὰ καὶ οἷς ἐπιμελές ἐστι τῆς γλώττης, οὐκ οἶδ´ εἴ τις ὑπόθεσις ἀντὶ ταύτης ἑτέρα παντοδαπὸν ἂν γύμνασμα γένοιτο τῆς ἐν τῷ λέγειν δυνάμεως. εἰ γὰρ τὰς ἐφημερίδας Λήμνιος σοφιστὴς ἀγαθὰς εἴναι διδασκάλους φησὶ τοῦ περὶ ἅπαντος εὖ εἰπεῖν τῷ μηδὲ τῶν μειόνων ὑπερορᾶν, ἀλλ´ ἀνάγκην εἶναι διὰ πάντων ἰέναι φαύλων τε καὶ σπουδαίων, πῶς οὐκ ἄξιον ἄγεσθαι τὰς ἐπινυκτίδας εἰς ἑρμηνείας ὑπόθεσιν; ἴδοι δ´ ἄν τις ὅσον τὸ ἔργον, ἐπιχειρήσας συμπαρατείνειν τὸν λόγον τοῖς φάσμασιν, ὑφ´ ὧν χωρίζεται μὲν τὰ φύσει συνόντα, συνάγεται δὲ τὰ φύσει κεχωρισμένα, καὶ δεῖ τῷ λόγῳ τὸν μὴ πεφαντασμένον φαντάσαι. [18] N’espérons donc pas pouvoir établir des règles générales: chacun doit chercher sa science en lui-même. Inscrivons dans notre mémoire tout ce qui nous est arrivé, après quels songes. Il n’est pas difficile de s’habituer à un exercice où se trouve tout profit; le profit même que nous en retirons est pour nous un stimulant, surtout quand nous avons de quoi nous exercer. Or est-il rien de plus commun que les songes, rien qui s’empare plus fortement de l’esprit? A ce point que même les plus bornés sont tout occupés de leurs rêves. C’est une honte, à vingt-cinq ans, d’avoir encore besoin d’un interprète pour l’explication des songes, et de ne pas posséder les principes de cet art. Des mémoires où nous aurions soin de consigner les visions que nous apporte le sommeil, aussi bien que les événements qui se produisent pendant nos veilles, auraient certainement leur prix; c’est une nouveauté qui choquerait peut-être les idées reçues: mais cependant pourquoi ne compléterions-nous pas l’histoire de nos journées par celle de nos nuits, pour garder ainsi le souvenir de nos deux vies? Car il y a une vie de l’imagination, comme nous l’avons montré, tantôt meilleure, tantôt pire que la vie ordinaire, selon que l’esprit est sain ou malade. Si donc nous avons soin de noter nos songes, tout en acquérant ainsi la science de la divination, nous ne laisserons rien échapper de notre mémoire, et nous aurons du plaisir à composer cette biographie, où nous nous retrouverons éveillés et endormis. D’ailleurs, si l’on veut apprendre à manier la parole, on ne saurait trouver de matière plus riche et plus féconde pour le développement des facultés orales. Quand on consigne par écrit ses impressions de la journée, comme on se met dans la nécessité de ne négliger aucun détail, et de s’occuper des petites choses aussi bien que des grandes, on s’habitue, dit le sophiste de Lemnos, à traiter avec bonheur tous les sujets. Mais quel thème admirable fournit à l’orateur l’histoire de nos visions nocturnes ! Ce n’est point chose facile d’exposer exactement toutes les circonstances d’un rêve, de séparer ainsi ce qui se trouve réuni dans la réalité, de réunir ce qui est séparé, et de donner aux autres, par nos descriptions, des songes qu’ils n’ont pas eus.


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Dernière mise à jour : 10/07/2008