HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Des songes (texte complet)

Chapitre 17

  Chapitre 17

[17] Ἤθροισται μὲν οὖν ἐνίοις ἤδη βιβλία συχνὰ τῆς τοιᾶσδε παρατηρήσεως· ἀλλ´ ἔγωγε αὐτῶν ἁπάντων καταγελῶ, καὶ ὀλίγον ὄφελος ἥγημαι. οὐ γὰρ ὥσπερ τὸ σῶμα τὸ ἔσχατον τῶν καθωμιλημένων στοιχείων, σύνοδος δύναται δέξασθαι τέχνην καθόλου καὶ λόγον τῇ φύσει συμπαρατείνοντα· ὡς γὰρ ἐπὶ πλεῖστον ὑπὸ τῶν αὐτῶν ταὐτὰ πάσχει, μικρᾶς οὔσης ἐν τοῖς ὁμοειδέσι τῆς διαφορᾶς τῆς πρὸς ἄλληλα, καὶ τὸ παρὰ φύσιν ἔχον ἐν αὐτοῖς οὐ λανθάνει νοσοῦν, οὐδὲ χρώμεθα τῷ τοιούτῳ γνώμονι· οὐχ οὕτως ἐπὶ τοῦ φανταστικοῦ πνεύματος, ἀλλὰ καὶ τῇ πρώτῃ φύσει διενήνοχεν ἄλλο ἄλλου· ἄλλο γὰρ ἄλλῃ σφαίρᾳ προσήκει τῷ πλείονι τοῦ φυράματος· μάλα δὴ κεῖναί γε μακάρταται ἔξοχα πασέων ψυχάων ποτὶ γαῖαν ἀπ´ οὐρανόθεν προχέονται· κεῖναι δ´ ὄλβισταί τε καὶ οὐ φατὰ νήματ´ ἔχουσαι, ὅσσαι ἀπ´ αἰγλήεντος, ἄναξ, σέθεν, ἠδὲ καὶ αὐτοῦ ἐκ Διὸς ἐξεγένοντο, μίτου κρατερῆς ὑπ´ ἀνάγκης. καὶ τοῦτ´ ἄρα ἦν, ὅπερ ᾐνίξατο Τίμαιος, διδοὺς ἑκάστῃ ψυχῇ σύννομον ἄστρον. αἱ δὲ καὶ τῆς φύσεως ἐκστᾶσαι, τῷ φιλοχωρῆσαι περὶ τὴν ὕλην, μὲν ἧττον, δὲ μᾶλλον, ὡς ἑκάστη ῥοπῆς ἐδυστύχησε, τὸ πνεῦμα ἐμόλυνεν. ἐνοικίζονται δὴ σώμασιν οὕτως ἔχουσαι, καὶ γίνεται βίος ὅλος ἐν ἁμαρτίᾳ καὶ νόσῳ τοῦ πνεύματος, αὐτῷ μὲν παρὰ φύσιν διὰ τὴν πρώτην εὐγένειαν· τῷ ζῴῳ δὲ κατὰ φύσιν, ὑπὸ γὰρ οὕτως ἔχοντος ἐψυχώθη· εἰ μὴ καὶ αὐτῷ φύσις ἐστὶν τάξις, εἰς ἣν ὑφ´ ἑαυτοῦ τάττεται κακίᾳ καὶ ἀρετῇ χρώμενον. οὐδὲν γὰρ οὕτως ὥσπερ πνεῦμα εὐτράπελον. πῶς ἂν οὖν ἐν τοῖς ἀνομοίοις καὶ φύσει καὶ νόμῳ καὶ πάθεσι, ταὐτὰ ἂν ὑπὸ τῶν αὐτῶν ἐμφανίζοιτο; οὐκ ἔστι τοῦτο, οὐδ´ ἂν γένοιτο. πῶς δ´ ἂν γένοιτο τὸ τεθολωμένον ὕδωρ καὶ τὸ διαφανές, καὶ τὸ μένον καὶ τὸ κινούμενον ὑπὸ τῆς αὐτῆς μορφῆς ὁμοίως διατεθῆναι; εἰ δὲ καὶ θολὸς ἄλλος ἐν ἄλλῳ κατὰ διαφορὰς χρωμάτων, καὶ αἱ κινήσεις ἐν σχηματισμοῖς πλείοσιν, οὕτως ἂν ἓν μὲν εἴη τῷ γένει τὸ ἁμαρτεῖν τῆς ἀκριβοῦς εἰκόνος. εἰ δ´ ἔστι διάφορον, εἴτ´ οὖν Φημονόη τις, εἴτε τῳ Μελάμπους, εἴτε ἕτερός τις ἀξιώσει καθόλου τι περὶ τῶν τοιούτων ἀφορίζειν καὶ διατάττεσθαι, πυθώμεθα αὐτῶν, εἰ φύσιν ἔχει καὶ τὸ ὀρθὸν καὶ τὸ διάστροφον κάτοπτρον, τό τε ἐξ ἀνομοίων ὑλῶν ὅμοιον ἀποδιδόναι τοῦ δεικνυμένου τὸ εἴδωλον. ἀλλ´ ἐκεῖνοί γε οὐδὲ τὴν ἀρχήν, οἶμαι, πεφιλοσοφήκασί τι περὶ τοῦ πνεύματος. τὸ δὲ οἰκεῖον αὐτῷ ὅπως ποτὲ ἔχον ἁπάντων ἠξίωσαν εἶναι κανόνα καὶ γνώμονα. καὶ ἔγωγε οὐκ ἀναιρῶ τὸ καὶ διὰ πάντων εἶναι τῶν διαφερόντων ἐμφέρειαν, ἀλλὰ τὸ ἀσαφὲς διασπώμενον ἀσαφέστερον γίνεται· ἦν δὲ δήπου καὶ τὴν ἀρχὴν δυσεπίγνωστον τὸ τοῦ προεκθορόντος πράγματος εἴδωλον. ἔτι δὲ χαλεπώτερον ἑλεῖν ἐν ἑκάστῳ τρόπῳ κοινῷ φαντάσματι παραπλήσιον. [17] Il est des hommes qui entassent une quantité de livres où sont exposées les règles de cet art. Pour moi je ris de tous ces traités et je les regarde comme parfaitement inutiles. En effet si le corps, qui est un composé des divers éléments, peut, en raison de sa nature, être l’objet d’une science une et positive, puisque les affections qu’il éprouve se produisent presque toujours les mêmes, et par les mêmes causes, (car les éléments qui le constituent diffèrent très peu les uns des autres, et les malaises qui troublent l’organisme ne peuvent rester cachés), il n’en est plus de même de l’imagination. Ici c’est tout autre chose: il existe de profondes différences entre les divers esprits, suivant qu’ils se rattachent à des sphères où domine davantage la matière. "Heureuse est en ce monde, entre toutes les âmes, L’âme qui descendit des hauteurs de l’éther. L’âme aussi, qui connut la cour de Jupiter, Et qu’à vivre ici-bas contraint la destinée, Même dans cet exil reste encor fortunée". C’est encore là ce que voulait dire Timée, quand il assignait un astre à chaque âme. Mais les âmes ont dégénéré: éprises d’un séjour terrestre, elles sont tombées plus ou moins bas, et dans leur chute l’imagination a été souillée. Ainsi déchues elles habitent des corps: la vie n’est plus qu’un long désordre; l’esprit est malade: état indigne de l’esprit, si l’on songe à sa noble origine, mais digne de l’être animal auquel il s’est associé et qu’il est venu vivifier. Peut-être du reste la nature de l’esprit dépend-elle tout entière du rang où il se place lui-même, suivant qu’il pratique le vice ou la vertu. Car rien d’aussi variable que l’esprit: comment des natures dissemblables, obéissant à des lois et à des passions différentes, auraient-elles les mêmes apparitions? Cela n’est pas, cela ne peut être. L’eau, trouble ou limpide, dormante ou agitée, peut-elle reproduire également les objets? Faites varier ses teintes, remuez-la en divers sens, les figures changeront d’aspect; elles n’auront qu’un seul caractère commun, c’est de s’écarter de la vérité. Si on le conteste, si quelque Phémonoé, quelque Mélampe, ou tout autre devin prétend établir, pour l’explication des rêves, une règle générale, nous lui demanderons si des miroirs plans, convexes, ou faits de différentes matières, réfléchissent des images semblables. Mais jamais, je le pense, ces gens-là ne se sont avisés de méditer sur la nature de l’esprit. Comme l’imagination a quelque affinité avec l’esprit, ils la prennent telle quelle, et voilà pour eux la faculté maîtresse qui donne toute science. Je ne prétends pas absolument qu’entre les choses les plus dissemblables il n’y ait aucune relation ; mais ces relations sont obscures, et plus obscures encore si on veut leur donner trop d’étendue. Ajoutez, comme je l’ai dit, qu’il est difficile d’avoir une image claire des choses qui apparaissent avant d’exister. Enfin, comme nous avons tous notre manière d’être particulière, il n’est pas possible que les mêmes visions aient pour tous la même signification.


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Dernière mise à jour : 10/07/2008