HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), De la royauté (discours complet)

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Εὐμοιρίας μὲν οὖν καὶ εὐδαιμονίας τὰ ἄκρα πατεῖ πᾶς, ὅτῳ φύσει πάντα μὲν ἕπεται τῇ βουλήσει· ἕπεται δὲ βούλησις τῇ φρονήσει, καὶ δεσπότις οὖσα τῶν ἔξω, παραχωρεῖ τῆς ἀρχῆς τῇ συνοίκῳ τῇ κρείττονι, καὶ δέχεται παρ´ αὐτῆς τῶν πρακτέων συνθήματα. οὐ γὰρ ἀπόχρη δυναστεία πρὸς εὐδαιμονίαν, οὐδ´ ἐν ἰσχύι τὸ μακάριον ἔθηκεν θεός, ἀλλὰ δεῖ παρεῖναι, μᾶλλον δὲ προεῖναι, τὴν φρόνησιν, ἥτις ἂν κάλλιστα τῷ δύνασθαι χρήσαιτο. καὶ τοῦτον ἐγὼ τελεώτατον ἄνδρα καὶ βίον ἀναγορεύω, τὸν ἄρτιον ἀπ´ ἀμφοῖν, καὶ οὐ θατέρᾳ σκάζοντα, ὃς ἄρχειν ἔλαχεν, ἄρχειν εἰδώς· ὡς ἔστιν ἄμαχον, ὅταν ἰσχὺς καὶ σοφία συγγένωνται· διαληφθεῖσαι δὲ ἀπ´ ἀλλήλων, ῥώμη τε ἀμαθὴς καὶ φρόνησις ἀσθενής, εὐχείρωτοι γίνονται. καὶ ἐγὼ τοῦτο τῶν σοφῶν Αἰγυπτίων ἐθαύμασα· τὸν Ἑρμῆν Αἰγύπτιοι διπλῆν ποιοῦσι τὴν ἰδέαν τοῦ δαίμονος, νέον ἱστάντες παρὰ πρεσβύτῃ, ἀξιοῦντες, εἴπερ τις αὐτῶν μέλλοι καλῶς ἐφορεύσειν, ἔννουν τε εἶναι καὶ ἄλκιμον, ὡς ἀτελὲς εἰς ὠφέλειαν θάτερον παρὰ θάτερον. ταῦτ´ ἄρα καὶ Σφὶγξ αὐτοῖς ἐπὶ τῶν προτεμενισμάτων ἱδρύεται, τοῦ συνδυασμοῦ τῶν ἀρετῶν ἱερὸν σύμβολον, τὴν μὲν ἰσχὺν θηρίον, τὴν δὲ φρόνησιν ἄνθρωπος. ἰσχύς τε γάρ, ἔρημος ἡγεμονίας ἔμφρονος, ἔμπληκτος φέρεται, πάντα μιγνῦσα καὶ ταράττουσα πράγματα· καὶ νοῦς ἀχρεῖος εἰς πρᾶξιν ὑπὸ χειρῶν οὐχ ὑπηρετούμενος. κόσμος μὲν οὖν βασιλέως ἀρεταὶ πᾶσαι· φρόνησις δὲ ἁπασῶν βασιλικωτέρα. ταύτην μοι ποίησαι πάρεδρον· ἕψεται γὰρ τριττὺς τῇ πρεσβυτέρᾳ τῶν ἀδελφῶν, καὶ πάσας εὐθὺς ἕξεις συσκήνους καὶ συστρατιώτιδας ἐπὶ σοί. [7] 7. Il est au comble de la prospérité et de la fortune celui dont la volonté est partout obéie; mais la volonté elle-même obéit à la prudence : maîtresse des choses du dehors, elle se soumet à la direction plus élevée de sa compagne, et reçoit d’elle le signal pour agir. L’empire ne donne pas à lui seul le bonheur, et Dieu n’a pas placé la félicité dans le pouvoir suprême: il faut aussi, il faut surtout la prudence, pour bien user de la souveraineté. Je ne reconnais de vie parfaite que chez l’homme qui joint la puissance à la prudence, qui a cette double supériorité de régner et de savoir régner. Quand la force et la sagesse sont unies, rien ne peut leur résister; mais séparées, la puissance et la prudence, l’une aveugle, l’autre débile, sont aisément vaincues. Voici l’une des choses que j’ai admirées chez les sages Egyptiens: ils donnent au divin Hermès deux faces; il est tout à la fois jeune et vieux. Si l’on pénètre le sens de ce symbole, cela signifie qu’il faut joindre l’intelligence à la vigueur, et que chacune des deux, privée de l’autre, est inutile. C’est encore cette même association de qualités que représente le Sphinx sacré, placé sur le parvis des temples, bête par la force; homme par la raison. La force que ne guide pas la sagesse s’emporte, s’égare, jette partout le trouble et le désordre; et l’intelligence ne sert de rien pour l’action lorsqu’elle est privée du secours des mains. Un cortège de vertus, voilà ce qui fait la gloire d’un roi; mais la vertu royale entre toutes, c’est la prudence. Prends-la donc pour compagne: les trois autres sœurs suivront leur aînée, et toutes ensemble vont habiter avec toi, combattre avec toi.


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Dernière mise à jour : 10/07/2008