[20] εἰ δὲ βασιλικὸν μὲν τὸ ἄρχειν, ἄρχειν δὲ ὁποίων
δέον κρατεῖν, ἐξ ὧν οἱ κρατεῖν εἰδότες ἐπιτηδεύουσιν
ἐπιτηδευμάτων καὶ βίων ὁρῶμεν, ὡς οὐκ ἀπὸ τῶν ἐκφύλων
τε καὶ σοβαρῶν, ἀλλ´ ἀπὸ τῶν μετρίων τε καὶ σωφρόνων
πάντα ἐκ πάντων συναιρεῖται, βασιλείας ἐξοριστέον εἶναι
τύφον καὶ πολυτέλειαν, ὡς οὐ μετὸν αὐτῇ τῶν ἀλλοτρίων.
καὶ ὁ λόγος ἐκ τούτου προῆκται.
Ἐπαναγάγωμεν δὲ ἡμεῖς τε τὸν λόγον εἰς τὴν
οἰκείαν ἀρχήν, σύ τε ἐς τὸ ἀρχαῖον πρᾶγμα τὸν βασιλέα·
ἀνάγκη γὰρ κεκολασμένων τῶν βίων καὶ σωφροσύνης ἐπανελθούσης,
συνεπανελθεῖν μὲν αὐτῇ τὰ παλαιὰ καλά, τῶν
δὲ ἐκ τῆς ἐναντίας μερίδος ἀντιμετάστασιν πάντων γενέσθαι.
καὶ σύ, βασιλεῦ, τῆς ἐπαναγωγῆς τῶν ἀγαθῶν ἄρξαιο,
καὶ ἀποδοίης ἡμῖν λειτουργὸν τῆς πολιτείας τὸν βασιλέα·
καὶ γὰρ ἐν οἷς ἐσμὲν οὐκέτι οἵα χωρῆσαι ῥᾳθυμία οὐδὲ
πρόσω βῆναι· νῦν γὰρ πάντες ἐπὶ ξυροῦ ἵστανται ἀκμῆς,
καὶ δεῖ θεοῦ καὶ βασιλέως ἐπὶ τὰ πράγματα, τὴν ὠδινομένην
χρόνον ἤδη συχνὸν τῆς Ῥωμαίων ἀρχῆς {τὴν} εἱμαρμένην
προαναιρήσοντος, ἥν, ἅμα συνάπτων τὸ ἑξῆς τοῦ
λόγου καὶ τὸν βασιλέα δημιουργῶν, ὃν ἐνήργμην ἄγαλμα
πάγκαλον ἱστάναι, δείξω τε σαφῶς ἐγγὺς οὖσαν, ἢν μὴ
σοφή τε καὶ ἰσχυρὰ βασιλεία κωλύῃ, καί, ἵνα ὁ κωλύων
αὐτὸς ᾖς, ἐκ τῶν ἐνόντων συμπαλαμήσομαι. θεὸς δὲ ἀγαθοῖς
ἀεί τε καὶ πάντως παραστάτης καὶ ἵλεως.
| [20] 20. Si le rôle du roi c’est de commander, et si, pour commander comme il
convient, il faut agir et vivre à la manière de ceux qui ont excellé dans l’art de
gouverner, nous voyons que ce n’est pas en déployant un luxe extraordinaire, mais
avec des habitudes sages et réglées, que l’on consolide surtout les empires. Que le roi
bannisse donc le faste et la somptuosité : ce sont des ennemis avec lesquels il ne doit
avoir rien de commun. C’est l’idée que j’exprimais au commencement de ce discours.
Retournons donc en arrière, moi pour en revenir à mon point de départ, toi pour
ramener la royauté à ses antiques vertus. Il ne s’agit que de réformer nos défauts et
de reprendre des mœurs plus sévères, pour reprendre en même temps le cours de
nos prospérités passées, et voir disparaître tous les maux qui nous menacent. C’est à
toi, ô Prince, de faire renaître des temps heureux; donne-nous dans ta personne un
souverain qui administre la chose publique : car, où nous en sommes arrivés, la
mollesse ne saurait aller plus loin; tous sont sur le tranchant du rasoir. Il nous faut
aujourd’hui un dieu et un vaillant empereur pour étouffer, avant qu’ils n’éclatent, les
périls qui depuis longtemps déjà se préparent pour l’Empire. Tout en continuant mon
discours, et en m’efforçant d’achever cette royale et splendide statue que je veux
placer sous tes yeux, je vais montrer que ces périls sont tout près de fondre sur nos
têtes, s’il ne se trouve un prince pourvu d’assez de sagesse et d’énergie pour les
écarter. Je veux travailler de toutes mes forces à faire de toi ce prince. Toujours et
partout Dieu vient en aide aux gens de cœur, et leur est propice.
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