HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), De la royauté (discours complet)

Chapitre 16

  Chapitre 16

[16] ψυχῆς δὲ ῥώμην ὑπισχνεῖται μὲν φύσις, τελειοῖ δὲ ἄσκησις, εἰς ἥν σε, βασιλεῦ, προτρέπει φιλοσοφία φυλαττομένη γενέσθαι τὸ ἐκ λόγου συμβαῖνον· τοῖς γὰρ ἐναντίοις τῶν συνιστάντων ἕκαστον φθείρεται. καὶ οὐκ ἀξιῶ παραβαθῆναι τῷ βασιλεῖ Ῥωμαίων τὰ πάτρια. πάτρια δὲ ἡγοῦ Ῥωμαίων, οὐ τὰ χθὲς καὶ πρώην εἰς ἐκδεδιῃτημένην ἤδη παρελθόντα τὴν πολιτείαν, ἀλλ´ ἐν οἷς ὄντες ἐκτήσαντο τὴν ἀρχήν. ἐπεὶ φέρε πρὸς τοῦ βασιλείου θεοῦ· καί μοι πειρῶ διαμεῖναι, θυμοδακὴς γὰρ μῦθος· πότε κάλλιον ἔχειν ἡγῇ τὰ Ῥωμαίων πράγματα; ἀφ´ οὗ περιπόρφυροί τέ ἐστε καὶ περίχρυσοι, καὶ λίθους ἐξ ὀρῶν τε καὶ θαλαττῶν βαρβάρων τοὺς μὲν ἀναδεῖσθε, τοὺς δὲ ὑποδεῖσθε, τοὺς δὲ περίκεισθε, τοὺς δὲ ἐξαρτᾶσθε, τοὺς δὲ περονᾶσθε, τοῖς δὲ ἐφιζάνετε; τοιγαροῦν ἀπετελέσθητε θέαμα ποικιλώτατον καὶ πάγχρουν, ὥσπερ οἱ ταῷ, τὴν Ὁμηρικὴν ἀρὰν ἐφ´ ἑαυτοὺς ἕλκοντες, τὸν χιτῶνα τὸν λάινον. ὑμῖν δὲ οὐδὲ χιτὼν οὗτος ἀποχρῶν· οὐ γὰρ εἰσιτητὸν εἰς τῶν ὁμοτίμων τὸ βουλευτήριον, ἡνίκα ἂν τὴν ἐπώνυμον ἀρχὴν ἄρχητε οὔτε ἀρχαιρεσιαζόντων οὔτε ἐπ´ ἄλλῳ τῳ συνεδρευόντων, ἢν μὴ καὶ πέπλον τοιοῦτον ἐγκορδυλήσησθε. καὶ δῆτα ἀποβλέπεσθε ὑπὸ τῶν ἀνθρώπων, οἷς θέμις ὁρᾶν, ὡς μόνοι τῶν βουλευτῶν εὐδαίμονες, μόνοι τῶν βουλευτῶν ἀχθοφοροῦντες· ἀλλὰ καὶ γάννυσθε τῷ φορτίῳ, καθάπερ εἴ τις χρυσῷ δεθεὶς καὶ μᾶλλον πολυταλάντοις ταῖς πέδαις, ἔπειτα μηδὲν ἐπαΐοι τοῦ κακοῦ, μηδὲ ἡγοῖτο σχέτλια πάσχειν εἰς δεσμώτας τελῶν, ἠπατημένος τῇ πολυτελείᾳ τῆς συμφορᾶς· ἀλλ´ οὔ γε μᾶλλον κινήσεται τῶν ἐν τῇ ποδοκάκκῃ τῷ φαυλοτάτῳ τῶν ξύλων. ὑμῖν δὲ οὐδὲ τοὔδαφός ἐστιν ἀνεκτόν, οὐδ´ ἂν ἐμπεριπατήσητε κατὰ φύσιν ἐχούσῃ τῇ γῇ· ἀλλὰ δεῖ τὴν χρυσῖτιν ἐπιφορεῖν, ἣν ἐκ τῶν πέραν ἠπείρων ὑμῖν ἀπῆναί τε καὶ ὁλκάδες διακομίζουσι καὶ στρατιά τίς ἐστιν οὐ φαύλη τῶν τὸ χῶμα ῥαινόντων. οὐ γὰρ βασιλικὸν ἡγεῖσθε, μὴ οὐχὶ καὶ τοῖς σκύτεσι τῶν ὑποδημάτων τρυφᾶν. νῦν οὖν ἄρ´ ἄμεινον πράττετε, ἀφ´ οὗ περὶ τοὺς βασιλέας τελετὴ συνέστη, καὶ θαλαμεύεσθε καθάπερ αἱ σαῦραι μόλις, εἴ πῃ, πρὸς τὴν εἵλην ἐκκύπτουσαι, μὴ φωραθείητε ὑπὸ τῶν ἀνθρώπων ὄντες ἄνθρωποι; τόθ´ ἡνίκα ἐξηγοῦντο τῶν στρατευμάτων ἄνδρες ἐν μέσῳ ζῶντες, μέλανες ὑφ´ ἡλίῳ καὶ τὰ ἄλλα ἀφελῶς τε καὶ αὐτοσκευῶς ἔχοντες, ἀλλ´ οὐ διθυραμβωδῶς καὶ τραγικῶς, ἐν πίλοις Λακωνικοῖς, οὓς ἐν ταῖς εἰκόσι θεώμενα γελᾷ τὰ μειράκια, καὶ οὐδὲ γέρων δῆμος εὐτυχεῖς ἡγοῦνται γεγονέναι, πρὸς δὲ ὑμᾶς ἐξετασθῆναι καὶ παντάπασι κακοδαίμονες; ἀλλ´ ἐκεῖνοί γε οὐκ ἀποτειχίζοντες τὴν οἰκείαν εἶργον οὔτε τοὺς Ἀσιανοὺς οὔτε τοὺς Εὐρωπαίους βαρβάρους, ἀλλ´ οἷς ἐποίουν, ἐκείνους ἐνουθέτουν τὴν σφετέραν ἀποτειχίζειν, θαμὰ διαβαίνοντες τὸν Εὐφράτην ἐπὶ τὸν Παρθυαῖον, τὸν δὲ Ἴστρον ἐπὶ τὸν Γέτην τε καὶ Μασσαγέτην. οἱ δ´ οὖν ἕτερα ἀντὶ τούτων ὀνόματα θέμενοι, ἕτεροι δὲ αὐτῶν καὶ τὰ πρόσωπα τέχνῃ παραποιήσαντες, ἵνα δὴ δοκοίη γένος ἄλλο νέον τε καὶ ἀλλόκοτον ἐκφῦναι τῆς γῆς, δεδίττονται ὑμᾶς ἀντιδιαβαίνοντες, καὶ μισθὸν εἰρήνης ἀξιοῦσι πράττεσθαι, ἢν μὴ σύ γε δύσεαι ἀλκήν. [16] 16. Au nom de la Divinité qui gouverne les rois, tâche de m’écouter patiemment, si dures que soient mes paroles: à quelle époque, selon toi, l’empire romain a-t-il été le plus florissant? Est-ce depuis que vous portez des habits de pourpre et d’or, depuis que des pierres précieuses, tirées du sein des montagnes ou des profondeurs d’une mer lointaine, chargent vos têtes, couvrent vos pieds, brillent à vos ceintures, pendent attachées à vos vêtements, forment vos agrafes, resplendissent sur vos sièges? Aussi, par la variété et par l’éclat de vos couleurs, vous devenez, comme les paons, un spectacle curieux à voir; et vous réalisez contre vous-mêmes cette imprécation d’Homère : "Porter une tunique de pierre". Encore ne vous suffit-il point de cette tunique: quand vous avez le titre de consul, vous ne pouvez plus entrer dans la salle où le sénat se réunit, soit pour nommer des magistrats, soit pour délibérer, sans être couverts d’un autre vêtement de même espèce. Alors ceux qui vous contemplent s’imaginent que seuls, entre tous les sénateurs, vous êtes heureux, que seuls vous exercez de réelles fonctions. Vous êtes fiers de votre fardeau ; vous ressemblez au captif qui, chargé de liens dorés, ne sentirait point sa misère ; séduit par l’éclat magnifique de ses chaînes, il ne regardera point comme triste la vie de la prison: et cependant sera-t-il plus libre que le malheureux dont les membres sont retenus dans des entraves du bois le plus grossier? Voici que le pavé et la terre nue sont trop durs pour vos pieds délicats; vous ne pouvez marcher que sur une poussière d’or: des chariots et des vaisseaux vous apportent à grands frais de contrées éloignées cette précieuse poussière; une nombreuse armée est occupée à la répandre : en effet il faut bien qu’un roi trouve des jouissances partout, et jusque sous ses pas. Mais quand donc surtout a-t-on vu prospérer les affaires de l’État? Est-ce maintenant, depuis que les empereurs s’enveloppent de mystère, depuis que, semblables aux lézards qui fuient la lumière dans leurs trous, vous vous cachez au fond de vos palais, afin que les hommes ne voient point que vous êtes des hommes comme eux ? N’était-ce pas plutôt quand nos armées étaient conduites par des chefs qui vivaient de la vie du soldat? Noircis par le soleil, simples et sévères dans leurs habitudes, ennemis du faste et de la pompe, ils se coiffaient du bonnet de laine des Lacédémoniens, comme les représentent encore leurs statues, qui excitent le rire des enfants, et font croire au peuple vieilli que ces héros, loin d’être heureux, menaient une existence misérable, si on la compare à la vôtre. Mais ils n’avaient pas besoin, ces guerriers, d’entourer de remparts leurs cités pour les protéger contre les invasions des barbares d’Europe et d’Asie. Par leurs exploits, au contraire, ils avertissaient l’ennemi d’avoir à défendre ses propres foyers ; souvent ils franchissaient l’Euphrate pour poursuivre les Parthes, l’Ister pour attaquer les Gètes et les Massagètes. Mais voici qu’aujourd’hui ces mêmes peuplades, jadis vaincues, après avoir changé les unes leur nom, les autres la couleur de leur teint, pour simuler des races terribles nouvellement sorties de terre, viennent à leur tour nous apporter l’épouvante; elles traversent les fleuves, et pour nous laisser en paix elles exigent un tribut. Allons, revêts la force !


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Dernière mise à jour : 10/07/2008