[8] τῶν μὲν οὖν εἰς ἡμᾶς αὐτοῦ λόγος οὐδείς·
ὡς ἐγὼ κἂν χάριν εἰδείην αὐτῷ τὴν διὰ τὸν θεὸν ἀτιμίαν δεχόμενος ὡς μαρτύριον. ἀναμνήσθητε
γὰρ ὑμεῖς τίς ἦν πρὸς ἐμὲ τὸν εἰ μηδὲν ἄλλο, ἐξ
ἐκείνων γενόμενον, ὧν ἀπ´ Εὐρυσθένους τοῦ καταγαγόντος
Δωριέας εἰς Σπάρτην μέχρι τοὐμοῦ πατρὸς αἱ διαδοχαὶ
ταῖς δημοσίαις ἐνεκολάφθησαν κύρβεσιν, ἄνθρωπος
οὐκ ἔχων εἰπεῖν ὄνομα πάππου, ἀλλ´ οὐδὲ πατρός,
φασί, πλὴν ὅσον εἰκάσαι, ἀπὸ θυννοσκοπείου δὲ ἐπὶ τὴν
ἡγεμονικὴν ἀπήνην ἁλάμενος. οὗτος οὖν τὴν ἐν τῇ πόλει
λαμπρότητα τεθαυμακὼς αἰσχυνέσθω τοῖς ἐλλείμμασιν·
ἀλλ´ ἐγὼ τὸ μέχρι τῆς ἱερωσύνης καὶ τιμῆς
ἐνεφορήθην καὶ ἀτιμίας οὐκ ἀπεγευσάμην. νυνὶ δὲ
οὔτ´ ἂν ἡσθείην τιμώμενος, οὔτε καταφρονούμενος
ἄχθομαι· οὐδέτερον γὰρ αὐτῶν ἔτι παρὰ τοῦ ποιοῦντος
εἰς ἐμὲ δοκεῖ γίνεσθαι, ἀλλ´ ἑκάτερον εἰς ἀναφορὰν
τοῦ θεοῦ. διόπερ ὁ πάντα τολμῶν οὗτος ἄνθρωπος,
ὡς οὐδὲν οὔτε λέγων οὔτε ποιῶν παρεκίνησεν, ἀρθεὶς
ἀφ´ ἡμῶν αὐτῷ διακυρίττεται τῷ θεῷ, καὶ φωνὰς
ἀφῆκεν ἐπὶ συνεστώτων καὶ περιεστώτων ἀνθρώπων,
ἃς αὐτίκα τῆς πρὸς τὰς ἁπανταχοῦ γῆς ἐκκλησίας
ἐπιστολῆς ἀναγινωσκομένης ἀκούσεσθε. τοιοῦτόν ἐστι
φύσις ἀπαίδευτος ἐπειλημμένη δυνάμεως· τῇ κεφαλῇ
τὸν οὐρανὸν ἐξαράσσειν ἐπιχειρεῖ. ἔστω, δυνάσθω,
κεχρήσθω τῇ φύσει τῷ καιρῷ, ἀποκτιννύτω καὶ δείτω
τῶν πολιτῶν ὅντινα βούλεται· ἡμῖν δὲ ἀπόχρη μένουσιν
ἐπὶ τῆς τάξεως ἐφ´ ἧς ἡμᾶς ἔταξεν ὁ θεός,
ἀπηλλάχθαι μὲν τῆς κοινωνίας τῶν πονηρῶν,
ἁγνεῦσαι δ´ ἀκοὰς βλασφημοσύνης ἀλεγεινῆς,
| [8] Tout ce qu’il fait contre moi ne m’importe guère : je dois même lui savoir gré de
sa haine; car dans les outrages que j’endure à cause de Dieu je trouve comme les
honneurs du martyre. Rappelez-vous quelle considération il me témoignait! A défaut
d’autre mérite, je descends d’ancêtres dont les noms, depuis Eurysthène, qui amena
les Doriens en Laconie, jusqu’à mon père, sont inscrits dans les registres publics; mais
lui, c’est à peine s’il pourrait citer, je ne dis pas son aïeul, mais même son père. On le
croit fils d’un pêcheur : voilà d’où il est parti pour s’élever jusqu’au chair préfectoral. En
considérant l’éclat de ma race, qu’il rougisse donc de la bassesse de son extraction.
Jusqu’au jour où j’ai été appelé au sacerdoce, je me suis vu comblé d’honneurs; je n’ai
jamais essuyé le moindre affront. Mais maintenant le respect ou le mépris dont je suis
l’objet ne me font ni plaisir ni peine; car mépris et respect ne s’adressent pas à ma
personne, mais à Dieu même. Voici que dans sa coupable audace, voyant que ses
paroles et ses actes ne peuvent rien contre moi, cet homme veut porter plus haut ses
coups; il s’attaque à Dieu. Devant une foule nombreuse il a proféré des paroles que
vous connaîtrez tout à l’heure, en entendant la lecture de la lettre que j’envoie à toutes
les églises de la terre. Voilà comme sont ces êtres grossiers, lorsque le pouvoir tombe
entre leurs mains : ils prétendent heurter le ciel de leur tête. Soit; laissons-les jouir de
leur puissance, user de leur fortune pour se livrer à leurs penchants; qu’ils enchaînent,
qu’ils immolent qui bon leur semble. Pour nous, nous sommes satisfaits si nous
pouvons, tout en restant dans le poste où Dieu nous a placés, éviter tout commerce
avec les méchants, "De leurs propos affreux préserver nos oreilles".
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