HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Contre Andronicus

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] μετὰ τοιαύτης εὐμαρείας εἵλκυσα τοὺς ἐνιαυτοὺς τοὺς μέχρι τῆς ἱερωσύνης αἱρέσεως, πρὸς ἣν ἐγὼ παρὰ τοὺς πώποτε δειλότατος γέγονα. μαρτύρομαι τὸν ἐπὶ πᾶσι θεόν, οὗ δι´ ὑμᾶς ἐγὼ τὰς ἀπορρήτους ἐβάστασα τελετάς, δίχα τῶν ἀνθρωπίνων περιόδων τε καὶ σπουδῶν αὐτῷ κατὰ μόνας ἐν πολλοῖς καιροῖς τε καὶ τόποις προσῆλθον θεῷ, καὶ πρηνὴς καὶ γονυπετὴς ἱκέτης γενόμενος θάνατον ἀνθ´ ἱερωσύνης ᾑρούμην. αἰδὼς γάρ τίς με καὶ φιλία κατεῖχε τῆς ἐν φιλοσοφίᾳ σχολῆς, ὑπὲρ ἧς ἅπαντα δεῖν ᾤμην ποιεῖν τε καὶ λέγειν. ἀλλ´ ἐπειδὴ τῶν μὲν ἀνθρώπων ἐκράτουν, τοῦ θεοῦ δὲ ἡττώμην, ὡς κοινὴ φήμη τὸν ἀξιούμενον εἶναι γνώριμον θεοῦ, ἔφερον, ἀλλὰ δυσηνιάστως τὴν καινοτομίαν τοῦ βίου· δρασμῷ γὰρ ἐπιθέμενον ἐλπὶς ἀγαθῶν καὶ φόβος χειρόνων ἀνέκοψε. καὶ λεγόντων ἤκουσα γερόντων ἱερῶν ὅτι με θεὸς ποιμαίνει· καί τις ἐπὶ λέξεως εἶπεν ὡς ἱλαρόν ἐστι τὸ πνεῦμα τὸ ἅγιον, καὶ ἱλαρύνει τοὺς μετόχους αὐτοῦ. καὶ προσέθηκεν ὡς ἠμφισβήτησαν ἡμῶν πρὸς θεὸν δαίμονες, οὓς λυπῶ προσχωρήσας τῇ μερίδι τῇ κρείττονι. ἀλλὰ κἄν τι προσβάλωσι χαλεπόν, οὐκ ἀμελεῖται, φησί, φιλόσοφος ἱερωμένος. ἐγὼ μὲν οὖν (οὐ γὰρ ῥᾴδιός εἰμι χαυνωθῆναι καὶ λαμπρόν τι λογίσασθαι περὶ ἐμαυτοῦ) τὴν ἀτυχίαν ᾐτιασάμην, ἀλλ´ οὐχ ὑπὸ φθόνου δαίμονος (οὐ γὰρ οἶμαί μοι προσήκειν ἀρετήν, ἥτις ἂν τοὺς βασκάνους ἐκίνησεν), ἀλλ´ ἐφόβει με μᾶλλον δίκας ὀφλόντα παρ´ ἀξίαν ἅψασθαι μυστηρίων θεοῦ. καὶ ταύτην τὴν ἀτυχίαν ἐμαντευόμην, εἰς ἣν οὐ κατὰ μικρὸν ὤλισθον· [5] Voilà comment mes jours se sont tranquillement écoulés, jusqu’à l’heure où j’ai accepté le sacerdoce, avec plus de terreur que n’en ressentit jamais personne avant moi. J’en atteste ce Dieu qui nous entend tous, et dont je suis devenu le ministre pour vous, je n’ai point brigué, je n’ai point désiré cet honneur. Que de fois, seul, prosterné devant les autels, la face contre terre, j’ai supplié le ciel de m’envoyer la mort plutôt que l’épiscopat ! Car je n’estimais, je n’aimais que l’étude de la philosophie, à laquelle je voulais vouer mes entretiens, ma vie tout entière. J’ai résisté aux hommes, mais j’ai été vaincu par Dieu; et comme, suivant la croyance commune, celui qui est honoré du sacerdoce est en rapport plus intime avec Dieu, je supportai, non pourtant sans peine, ce changement de vie. J’avais songé à fuir; mais je fus retenu par l’espoir qu’ici le ciel m’accorderait ses faveurs, et par la crainte qu’ailleurs il ne me poursuivît de son courroux. Et puis des prêtres, blanchis par l’âge, m’assuraient que Dieu avait ses vues sur moi. « L’Esprit-Saint, me disait l’un d’eux, est un esprit de joie, et il communique sa joie à ceux qui le reçoivent. » Et il ajoutait : « Les démons ont disputé à Dieu votre possession; vous les désolerez en embrassant le meilleur parti. Ils pourront vous éprouver; mais Dieu n’abandonne pas le philosophe qui se consacre à son service. » Comme je n’ai pas tant de présomption, comme je ne me fais pas de moi une si haute idée, je n’accusais de mes angoisses que mon malheur, et non pas la jalousie des démons; car je ne me crois pas assez de vertu pour exciter l’envie. Je craignais d’attirer sur moi de justes châtiments, si je touchais, quoiqu’indigne, aux mystères divins. Je pressentais l’infortune où peu à peu je suis tombé.


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Dernière mise à jour : 11/07/2008