[12] Ἀνδρόνικον τὸν Βερονικέα, τὸν κακῇ Πενταπόλεως
μοίρᾳ καὶ φύντα καὶ τραφέντα καὶ αὐξηθέντα καὶ τὴν
ἀρχὴν τῆς ἐνεγκούσης αὐτὸν ὠνησάμενον μήτε ἡγείσθω
τις μήτε καλείτω Χριστιανόν, ἀλλ´ ὡς ἀλιτήριος ὢν
τοῦ θεοῦ πάσης ἐκκλησίας ἀπεληλάσθω πανέστιος,
οὐ διότι γέγονε Πενταπόλεως ἐσχάτη πληγή, μετὰ
σεισμὸν μετὰ ἀκρίδα μετὰ λοιμὸν μετὰ πῦρ μετὰ πόλεμον
ἀκριβῶς ἐπεξελθὼν τοῖς ἐκείνων ἐγκαταλείμμασιν,
ἄτοπα κολαστηρίων γένη καὶ σχήματα πρῶτος
εἰς τὴν χώραν εἰσενεγκών (εἴη δὲ εἰπεῖν ὅτι καὶ
μόνος χρησάμενος), δακτυλήθραν καὶ ποδοστράβην
καὶ πιεστήριον καὶ ῥινολαβίδα καὶ ὠτάγραν καὶ χειλοστρόφιον,
ὧν οἱ προλαβόντες τὴν πεῖράν τε καὶ
θέαν καὶ τῷ πολέμῳ προαπολόμενοι παρὰ τῶν κακῶς
περισωθέντων ἐμακαρίσθησαν, ἀλλ´ ὅτι πρῶτος παρ´
ἡμῖν καὶ μόνος ἔργῳ καὶ λόγῳ τὸν Χριστὸν ἐβλασφήμησεν·
ἔργῳ μέν, ἀφ´ οὗ τῇ θύρᾳ τῆς ἐκκλησίας προσεπαττάλευσεν
ἑαυτοῦ διατάγματα, τοῖς μὲν ὑπ´ αὐτοῦ
παρανομουμένοις τῆς ἀσύλου τραπέζης ἀποκλείων τὴν
ἱκετείαν, ἀνατεινόμενος δὲ τοῖς ἱερεῦσι τοῦ θεοῦ ταῦτα
ἃ κἂν Φάλαρις ὁ Ἀκραγαντῖνος κἂν Κεφρὴν ὁ Αἰγύπτιος
κἂν Σεναχηρεὶμ ὁ Βαβυλώνιος ὤκνησεν, ὁ
πέμψας εἰς Ἱερουσαλὴμ τοὺς ὀνειδιοῦντας Ἐζεκίᾳ καὶ
τῷ θεῷ. ἐκείνην ἐγὼ τὴν ἡμέραν ἐνηνοχέναι φημὶ τὸν
δεύτερον σταυρὸν τοῦ θεοῦ· ἐπὶ γὰρ ὀνειδισμῷ τοῦ
Χριστοῦ τὸ λοίδορον ἐκεῖνο βιβλίον ἀπὸ τῆς ἱερᾶς θύρας
ἐκρέματο. καὶ ταῦτα ἐπεῖδεν ἥλιος, καὶ ἀνέγνωσαν
ἄνθρωποι, οὐ Τιβερίου Κλαυδίου τῆς πολιτείας
ἐπιτροπεύοντος, ὑφ´ οὗ Πιλάτος ἐπὶ τὴν Ἰουδαίων
ἡγεμονίαν ἐστάλη, ἀλλὰ τῆς εὐσεβοῦς Θεοδοσίου
γενεᾶς τὰ σκῆπτρα Ῥωμαίων ἐχούσης, ἀφ´ ἧς
ἔλαθεν Ἀνδρόνικος ἑαυτῷ μνηστεύσας ἀρχὴν ὑπὸ τῷ
Πιλάτου φρονήματι. γέλως ἦν τοῖς παριοῦσι τῶν
ἑτεροδόξων τὰ γράμματα, καθάπερ Ἰουδαίοις τὰ
παραγεγραμμένα τῷ σταυρῷ τοῦ Χριστοῦ. καίτοι τὸ
ἐπίγραμμα τοῦ σταυροῦ, γεγονὸς ἀπὸ γνώμης οὐκ
εὐσεβοῦς, σεμνὸν ἦν ἐπὶ λέξεως, δι´ οὗ βασιλεὺς ὁ
Χριστὸς ἐκηρύττετο· ἐνταῦθα δὲ ἡ γλῶττα τῇ γνώμῃ
συνέβαινε.
| [12] C’est pour le malheur de la Pentapole qu’Andronicus de Bérénice est né, a
été élevé, et a pu devenir, à prix d’argent, préfet dans sa patrie. Que personne ne le
tienne et ne l’appelle chrétien. Maudit de Dieu, qu’il soit, avec tous les siens, chassé
de l’Église. Ce n’est pas assez qu’après les tremblements de terre, après les invasions
de sauterelles, après la peste, après l’incendie, après la guerre, il ait été le plus cruel
de tous les fléaux de la Pentapole, en s’acharnant sur les restes de son malheureux
pays, et en introduisant dans la province tout un appareil de tortures inconnues
jusqu’ici (et plût à Dieu qu’il n’en eût pas enseigné à d’autres l’emploi!) instruments
pour écraser les doigts, les pieds, pour comprimer les membres, pour arracher le nez,
les oreilles, pour déchirer les lèvres. Voilà des horreurs que du moins n’ont pas
connues ceux qui ont été assez heureux pour périr victimes de la guerre, s’écrient les
infortunés survivants. Il y a plus encore : Andronicus a osé, le premier chez nous et le
seul, en paroles et en actions blasphémer le Christ. Oui, en actions, car il a fait afficher
aux portes de l’église un décret par lequel il défend à ceux qu’il persécute de chercher
un asile au pied des autels, et menace les prêtres de Dieu comme ne l’auraient pas
fait Phalaris d’Agrigente, Céphrem l’Egyptien, ni le Babylonien Sennachérib, qui
envoya pourtant à Jérusalem insulter Ézéchias et Dieu. Ce jour-là le Christ a été
crucifié une seconde fois; car c’était pour l’outrager qu’on avait attaché aux portes
sacrées cet infâme décret. Voilà ce qu’a vu le soleil, voilà ce que lisait la foule, non
plus sous ce Tibère qui avait donné le gouvernement de la Judée à un Pilate, mais
sous le règne d’un pieux empereur, du fils de Théodose, qui, trompé par des intrigues,
a fait un préfet de cet Andronicus aussi détestable que Pilate. Les infidèles passaient
et riaient en voyant l’édit, comme autrefois les Juifs en voyant l’inscription placée sur la
croix du Christ. Mais cette inscription, si peu respectueux que fût le sentiment qui
l’avait dictée, était conçue du moins en termes honorables, car elle proclamait le Christ
comme roi mais ici la langue était d’accord avec la pensée.
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