HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Contre Andronicus

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] οὐ καταδικάζω τῶν ἐπισκόπων τοὺς ἐν τοῖς πράγμασιν, ἀλλ´ ἐμαυτὸν εἰδὼς μόλις εἰς θάτερον ἐξικνούμενον ἄγαμαι τῶν δυναμένων ἑκάτερα. ἐμοὶ δύναμις οὐκ ἔστι δυσὶ κυρίοις δουλεύειν. εἰ δ´ εἰσί τινες οἳ μηδ´ ἀπὸ τῆς συγκαταβάσεως βλάπτονται, δύναιντ´ ἂν καὶ ἱερᾶσθαι καὶ πόλεων προστατεῖν. ἀκτὶς ἡλίου κἂν ὁμιλήσῃ βορβόρῳ, μένει καθαρὰ καὶ ἀμόλυντος· ἐγὼ δὲ ταὐτὸ τοῦτο παθὼν πηγῶν καὶ θαλάττης δεήσομαι, καὶ εἰ δυνατὸν ἦν ἀγγέλῳ πλεῖν τριάκοντα ἐνιαυτοὺς ἐνανθρωπήσαντι μηδὲν ἀπολαῦσαι τῆς ὕλης κακὸν εἰς προσπάθειαν, τί ἔδει καταβῆναι τὸν υἱὸν τοῦ θεοῦ; ἀλλ´ ἔστι περιουσία δυνάμεως ὁμιλοῦντα τοῖς χείροσι μένειν ἐπὶ τῆς φύσεως καὶ μηδένα τρόπον παθαίνεσθαι. τοῦτο θεοῦ μὲν ὕμνος ἐστίν, ἀνθρώπῳ δὲ παραίτησις γίνεται διευλαβουμένῳ τῆς φύσεως αὐτοῦ τὴν ἀσθένειαν. κατὰ τούτους ὑμῖν ἐγὼ τοὺς ὅρους συνέσομαι. οὐ μὴν τό γε κρίνειν καιροὺς ἐμαυτὸν ἀφαιρήσομαι, ὡς ὅταν ἐξῇ κατιόντα κατιέναι, τοῦτ´ ἔστι διὰ τῆς τυχούσης ἐπιστροφῆς ἀγαθόν τι μέγα ποιεῖν. οὕτω καὶ θεὸς πολιτεύεται. τὸ προστετηκέναι δέ ἐστι τὸ δεινόν, οὗ μήτε θεοῦ φύσις ἀνέχεται, μήτε ὅστις ἑαυτὸν ἀπευθύνει πρὸς θεόν. εἰ γέγονα χρημάτων κτημάτων ἐπιμελητής, εἰ σύνιστέ μοι λογισμοὺς δεχομένῳ τῆς καθ´ ἡμέραν τῆς κατ´ ἔτος δαπάνης, εἶτα ἐν τοῖς ὑμετέροις τοῦ χρόνου φείδομαι, ἀλαζών εἰμι, καὶ οὐκ ἀξιῶ συγγινώσκεσθαι· εἰ δὲ ἀμελήσας τῶν οἴκοι πρότερον τῇ κατὰ νοῦν ἐνεργείᾳ συνέταξα τὴν ζωήν, τί δεινὸν εἰ τῶν ἴσων ὑμᾶς ἀξιῶ; ἀλλ´ ἐπεὶ τούτοις ὑμᾶς οὐκ ἀρέσκομεν, ὡς ὄντων ἑτέρων οἳ δύνανται κατὰ ταὐτὸν ἐν ἀμφοῖν εὖ διαγίνεσθαι, ἔξεστι βουλεύσασθαι τὸ λῷον τῇ τε πόλει καὶ ταῖς ἐκκλησίαις κἀμοί. οὐκ ἐξομοῦμαι τὴν ἱερωσύνην· μήποτε δυνηθείη τοσοῦτον Ἀνδρόνικος. ἀλλ´ ὥσπερ οὐδὲ φιλόσοφος ἐγενόμην δημόσιος, οὐδὲ θεατροκοπίαις ἐπεθέμην, οὐδὲ διδασκαλεῖον ἤνοιξα (καὶ οὐδὲν ἧττον ἦν τε καὶ εἴην φιλόσοφος), οὕτως οὐδ´ ἱερεὺς δημόσιος εἶναι βούλομαι. [10] Je ne condamne pas les évêques qui interviennent dans les affaires de la cité; mais je me connais; c’est à peine si je suffis à une seule tâche, et j’admire ceux qui peuvent soutenir un double fardeau. Je n’ai pas assez de force pour servir deux maîtres à la fois. S’il est des hommes qui peuvent descendre aux choses de la terre sans que leur âme en garde aucune souillure, qu’ils soient prêtres, et qu’ils gouvernent en même temps les cités: les rayons du soleil, même après avoir touché la boue, restent purs cependant; ils ne sont pas salis : mais moi j’aurais besoin, pour me laver, des eaux de toutes les fontaines et de la mer. S’il était possible à un ange de vivre plus de trente ans parmi les hommes sans être atteint par la contagion de la matière, aurait-il été nécessaire que le fils de Dieu descendit sur la terre? Il faut une vertu extraordinaire pour avoir commerce avec des êtres d’une nature inférieure, sans rien perdre de son excellence, sans contracter aucune de leurs misères. Ce qu’on ne saurait assez admirer en Dieu, c’est que le contact du mal ne peut rien sur lui; mais les hommes doivent fuir ce contact, s’ils ont conscience de leur faiblesse. Voilà d’après quels principes je veux régler ma vie au milieu de vous. Je me réserverai cependant le droit de juger s’il est des circonstances où je doive abaisser mon esprit aux soucis des affaires; je ne me détournerai un instant de la contemplation que par l’espoir de faire beaucoup de bien. Dieu lui-même n’agit pas autrement. Se trouver engagé dans l’action sans pouvoir en sortir, c’est un mal auquel échappe la nature divine, et que doit s’efforcer d’éviter l’homme qui prend Dieu pour modèle. Si je songeais surtout à accroître mes richesses et mes domaines, si vous me saviez occupé à faire le compte de mes dépenses de chaque jour et de chaque année, et que je fusse avare de mon temps lorsqu’il s’agit de vous servir, je ne serais pas digne d’être écouté et ne mériterais aucun pardon. Mais si j’ai été le premier à négliger mes intérêts pour rechercher la vie de l’intelligence, devez-vous être étonnés si je vous demande de faire comme moi? Mais puisque vous n’êtes pas contents de votre évêque, si vous croyez qu’il y a des hommes également aptes au sacerdoce et à l’administration, qui vous empêche de prendre une décision avantageuse à la cité et aux églises, en même temps qu’à moi? Je ne veux point me démettre de l’épiscopat; non, le pouvoir d’Andronicus n’ira pas jusque-là. Philosophe, jamais je n’ai quêté les applaudissements au théâtre; je n’ai pas ouvert d’école: je n’en étais pas moins philosophe, et plaise à Dieu que je continue de l’être! Je n’ai pas eu de prétentions à la faveur populaire; évêque, je ne veux pas en avoir davantage.


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Dernière mise à jour : 11/07/2008